mercredi 5 octobre 2016

VERTE AGORRETA



Bonjour !

Nous entrons en automne résolument.
Les journées se fondent voluptueusement entre pastels et langueurs.
Ce moment pour moi favori.



Enfin, cette image or et mauve,c'était l'année dernière... un peu plus tard en saison, peut-être.
Aujourd'hui, c'est ça :



Moins coloré, calme et paisible.
Une journée sans vent, idéale pour mes travaux de peinture en extérieur.


L'année dernière, encore, j'avais parcouru les pièces de la vieille ferme, pinceau à la main.
J'avais remis de la fraîche couleur un peu partout :



J'avais fait ça, à ma façon, pas du tout orthodoxe et complètement contraire aux bonnes règles de l'académie.

Mais j'avais fait ça avec plaisir et entrain !

Le résultat me satisfait complètement.
J'aime à revisiter mes vieux murs régulièrement.
Alors, mon travail peut bien être imparfait.
Je sais pouvoir le reprendre à ma guise, et suivant mes envies !
La perfection, c'est comme l'idéal, ça reste hors de notre monde.
A ma modeste échelle, je cherche juste à trouver un équilibre entre l'idée projetée de mes entreprises, une idée honorable, sans être intimidante, et la peine que je veux y consacrer.
Le perfectionnisme, je ne pratique pas trop. J'essaie de bien faire, tout de même, mais sans mettre d'acharnement pénible dans ma tentative.
Je fais au mieux, en tenant compte du fait que je veux être satisfaite de mon travail, mais sûrement pas esclave de la frustration d'un résultat toujours imparfait, forcément.
J'admets sans mal l'imperfection, et je travaille avec plaisir, avant tout.
Cet état d'esprit m'est d'un grand soutien,dans mes rafraîchissements approximatifs de la vieille ferme...


Pour cette année, j'attaque les extérieurs :


Agorreta est une vieille femme. Elle subit de plein fouet les outrages brutaux des ans et du temps.

Je pourrais, il est vrai, confier la ferme à des mains expertes. Il est des gens, et sans aller chercher bien loin, tout à fait autorisés et très bien équipés pour ce genre d'ouvrage.
Je le sais.

Mais, moi, dans ma ferme, j'aime bien faire moi-même. Moins bien, d'accord, mais en communion totale avec cette vieille bâtisse. 
Je la traite avec le respect du à son rang. J'y vais doucement.

J'imagine bien le travail de décapage en profondeur, les ponçages abrasifs et agressifs. 
Je vois déjà les vieux enduits décollés en force et larges plaques gisant au pied des murs comme de vieilles peaux de serpent abandonnées après la mue.
Je vois d'ici un échafaudage massif et galvanisé corsetant étroitement la bâtisse éberluée de se sentir cernée d'aussi près.
Ce serait sûrement du bon travail, de qualité, et mieux à même de perdurer.
Oui, oui, oui, tout ça, je le sais.

Et viendra sans doute un jour où je m'y résoudrai...
Pour le moment, la vieille ferme et ses vieux résidents, nous vivons gentiment ensemble. Nous nous accompagnons mutuellement, sans agressivité et avec précaution.
Ma tournée de peinture extérieure sera à cette image. Petites touches délicates et légères.
Mise en oeuvre discrète et humble.





J'ai commencé, à ma manière. Aucun peintre jamais ne procède ainsi, évidemment. Et alors ?
Je trouve ma façon de faire très commode et même, plus pratique.
Je ne démonte pas les volets et les portes, comme cela se pratique d'ordinaire.
Je connais les articulations grippées de mes gonds et pentures. Je ne vais pas les offusquer en voulant déloger de leurs coutumiers mes bois si bien installés.
Je peins tous les extérieurs d'abord, là où ils sont.
J'interviens ensuite sur les faces intérieures. Inédit, mais tout à fait plaisant, à l'usage, d'après moi.

Pas trop de finasserie, une avancée rapide et fluide.
Ca me plaît, ça me va.
Le vert, je maîtrise.

Mon père suit l'avancée de ce vert sobre et profond d'un œil amusé.
Il félicite et encourage mes manœuvres. 

Le résultat n'en est pas saisissant, peut-être :


















Tout de même, vous faites bien la différence, non ?
Voyez la grande porte de l'étable, il y a peu, avec Sandrine et Marina.
Et là, ce matin, près de Raoul, le masseur de mon père.
Les trois chiens l'assistent dans ses séances.

Vous notez quand même le satin velouté de cette peinture haute protection, n'est-il pas ?
Cette teinte moins nerveuse et plus basque ?
Ah, voyez, vous aussi, vous admirez...






Le blanc, ça reste à voir. Après tout, autant, le bois, je dois protéger, et je le fais. Le blanc, sur ces vieux murs épais, c'est pour le coup d’œil... Et moi, le coup d’œil...
Evidemment, je vais rattraper quelques pistaches vertes malencontreusement coulées ici et là.
Pour le reste, on verra !

Je réalise mes travaux de couleur entre deux activités diverses, à heures creuses.
Je n'ai pas de calendrier particulier. Pour autant, ce que j'ai commencé, j'aime bien le mener à son terme.

Allez, je vous laisse ici. L'augure m'appelle à ma peinture.

Entre deux, voyez le joli potager :






Et ma vieille poule placide, maintenant accompagnée :





Une journée lui a suffi pour se faire à sa nouvelle compagnie :




Toutes mes volailles partagent en grande harmonie l'ombrage accueillant du vieux figuier touffu.




Chacune y trouve une place, et admet la justesse de celle des autres.

Toute une philosophie de cette sagesse recherchée par tous.

Dans une quête pleine d'espoir...


Je vous retrouve bientôt.
Je n'ai pas oublié le fil de mon histoire et vous en continue le cours.

Portez-vous bien, chacun de votre côté et tous ensemble !

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