samedi 8 octobre 2016

LAURIER SAUCE : PARFUM ET AMERTUME




Suiveurs des nouvelles d'Agorreta, bonjour !
















Le lever du jour en ces jours d'automne m'est un enchantement quotidien.
Je ne pourrais mieux dire...

Un de ces enchantements naïfs dont je me nourris à la source. 
Agorreta est coquettement posée sur un haut de colline. La vue en est bien belle, c'est vrai.
Mais le ciel est large et sa beauté accessible à tous, où que vous soyez.
Ces cieux d'automne, ces levers à la lueur diaphane et ces couchers irisés, sont pour tous.
Moi, je les regarde pour le plaisir qu'ils m'offrent, et le bienfait qu'ils me font.

L'actualité du moment dans l'étable, c'est le dispositif dispensateur de plaisir et de bienfait, là aussi, au dessus de Bigoudi :





Hier, nous avons installé lé brosse dans son tube. En vue de la proposer à l'attention de notre expérimentatrice :



La semaine dernière, Bigoudi inspectait.
Là, elle ignore, pour le moment.
Dans la nuit pourtant, elle est venue s'y frotter. L'angle de mon balai avait légèrement changé.
A suivre....







Mon petit potager donne ses premiers fruits. Nous avons nos premières salades.
Je m'inquiétais un peu de ne pas voir pointer l'ail.
La fève, le pois et l'oignon, issus de nos derniers semis et plantations, se hissent gentiment au dessus de la terre.
L'ail, lui, je ne le voyais point.
Aïe ! me disais-je, serions-nous nous aussi maudits, comme à Urcuit ?
Voyez un des tous derniers articles, à ce propos opaque...

Hier, oh joie ! enfin ! l'ail pointa !
Les petites épées drues crevaient le sol, résolument dressées vers le ciel d'automne.
Une petite satisfaction, là encore. Au moins, à Agorreta, l'ail poussait, et poussera !

Pour développer la partie fantaisie de mes derniers écrits,  je m'attarde aujourd'hui, sur cette plante pour moi fétiche : le laurier-sauce !


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Plus élégant sous son appellation : laurus nobilis.
La réduction à son utilisation la plus prosaïque discrédite la richesse de notre belle langue française... Adieu noblesse et grandeur, pour se retrouver au fond de la marmite...
Bah, pardonnons-lui, elle ne sait pas toujours ce qu'elle fait, celle là non plus !


Je trouve cet arbuste formidable.
C'est bien simple, à la jardinerie, j'en fait une promotion constante !

Une plante bien de chez nous, implantée dans nos sous-bois et nos talus.
Une essence rustique, sobre et élégante. Sauvage et pourtant près des hommes.

Le laurier s'accommode de tout, et ne demande pas grand chose. Quand il sait tant offrir !
J'aime dans ce végétal son adaptabilité, sa rusticité, cette capacité à intégrer les conditions les plus diverses, sans broncher et en gardant son authenticité.
On trouve du laurier dans les châtaigneraies ombreuses, comme dans les chênaies profondes.
On le trouve en pied du houx exigeant. Il est encore là dans la pierraille aride.
Le laurier est tout terrain, tout temps, et depuis longtemps.
La mythologie grecque nous le montre, tressé en couronne sur la tête d'un Apollon à la poursuite de son premier amour.
Plus connu et plus près de nous, ceignant le front altier de César de Rome.
Ne vous en faites pas, je ne vais pas me lancer dans l'étalage pédant d'une culture que je n'ai pas ! J'ai comme vous deux trois vagues références, remontées inopinément et pas toujours à bon escient.

La symbolique de ce laurier est vaste : mérite, savoir, sagesse, paix et protection. Entre autres.
Etre couronné de lauriers, se reposer sur ses lauriers, bénir le laurier...

A Agorreta, ici ou là, il y a toujours une petite repousse de laurier. 
J'en conserve quelques branches sèches dans la cuisine, j'en suspends un rameau dans l'étable.
En plus du houx bénéfique, histoire de ne pas vexer une quelconque divinité bienveillante mais souvent suceptible, païens que nous sommes, je n'hésite pas à m'assurer la protection du laurier, et celle du gui, aussi, pour faire bonne mesure !
Ma foi, ça ne coûte pas grand chose, et si d'aventure, ça marche... 
Comme disait Pascal, autant prendre le pari le plus optimiste !

Pour le houx, il y faut un minimum de mise en oeuvre, puisqu'il faut cueillir du houx d'un territoire voisin de celui à protéger, en y allant à pied, et sans traverser de ruisseau.
Pour nous, à Agorreta, rien de plus facile : nous sommes limitrophes de la commune d'Urrugne, et il y a un magnifique bouquet de houx tout près, juste au bord de mon parcours de promenade avec les chiens. Mêlé de laurier, justement, pour faire bon poids, en cas de besoin.
Le houx dans l'étable est censé garantir la bonne santé des vaches. Suspendu au dessus d'une bête, il  ferait sécher les verrues. C'est pour cet usage que nous l'avions suspendu au dessus de Kattalin d'abord, et d'Oswitz, ensuite, deux jeunes génisses bourgeonnantes. Pour plus de détails, reportez-vous loin en arrière, et voyez si vous tombez dessus !




Cette année, mes génisses sont lisses.
Pourtant, j'ai accroché une branche ornée de boules rouges et orangées au mur de l'étable.
Pour le joli effet, déjà, et, ma foi, pour préserver de la foudre, des sorts contraires, et de toutes ces malveillances rôdeuses...




Cette foi atavique en des protections divines au travers de plantes me plaît. Je n'y ai pas une grande science, mais j'y entends une résonance profonde et authentique.



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La symbolique du laurier, ses feuilles rudes et craquantes, son odeur et son parfum un peu âcre, puis, amical, me séduisent.
J'utilise ce bon vieux laurier partout, en grigri, en amulette et en cuisine. 

Quand je le vois dressé en pyramide, en boules ou en spirales, il me fait l'effet d'une bête sauvage derrière les grilles d'une cage. 
Pourtant, je le vois là encore robuste et accommodant.


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Mon laurier sait se domestiquer, à l'occasion, et se prêter à la fantaisie des hommes.
De touffe sauvage et indomptée, se faire sculpture docile et soumise à la création humaine.

Je vous dis, il est tout terrain et de bonne nature, ce laurier.
A condition de ne pas s'arrêter à son amertume, de passer outre son âcreté première, le laurier offre son parfum poivré et vieillot, comme les cieux d'automne offrent leurs couleurs.

Je vous le disais, ce laurier, il est comme la nature humaine, capable de tant de bonnes choses...
Du moins, c'est ainsi que je le perçois.

La prochaine fois, ou l'autre d'après, suivant l'actualité, je vous raconte la fougère. Vous savez, mon deuxième précepte !
Celle-ci aussi, pas inintéressante...

A bientôt, et bonne semaine chez vous !

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