jeudi 6 octobre 2016

2016 : LA REVELATION




Bonjour tout le monde !

Avec tout ça, je m'éloigne...
Mais je ne perds pas ma trace !






J'ai dévidé un fil rouge au gré d'un passé plus ou moins lointain.
J'ai prospecté dans mes domaines familiers.
J'ai tenté des interprétations audacieuses, des analyses confuses.

De tout ça, j'ai extrait une substantifique moelle.

Je vous parle de révélation.
Comme Bernadette à la grotte, j'ai devant moi une image, une perspective, la vision d'un avenir différent et plein d'espoir.
Le tracé d'un chemin :




Comme mes chiens quand ils suivent une odeur, ou leur instinct, j'ai erré, un peu.
Cherché ici et là,  reniflé, levé le nez, fait demi tour parfois.
Maintenant, je me suis remis en route, le regard tourné vers une seule visée.

Je n'ai rien d'extraordinaire à vous faire connaître.
Ah bon ?! Et pourquoi tu nous parles de "révélation", alors ?...

Parce-que pour moi, c'en est une.
Une révélation, oui, une de ces vérités qui se dévoilent à vous, et vous transforme.
Une révélation, comme une image colorée née d'un entrelacs obscur d'ombres plus ou moins mêlées.
Quelque chose que je ne voyais pas.
En sentant qu'il était là, devinant des contours, mais ignorant son poids et sa mesure.

Je sentais ces vérités, mes vérités, sans me les dire.
Je ne mettais pas de mots sur ces sensations diffuses.
Autant le mystère de certaines approximations en prononce le relief, autant, là, ce flou alimentait un vertige inconfortable.
Au sens propre comme au figuré.
Je vous ai parlé de mon compagnon Mesnières et de ses désagréments. 
Cette petite affection logée quelque part dans l'oreille, paraît-il, qui vous rend le monde tangent  et l'équilibre instable.
Ces trois dernières années, mes vertiges m'ont ébranlée, jetée à terre, et laissée là, haletante, de plus en plus souvent jusqu'à ce début d'été.
J'ai voulu y voir une alarme, le signal d'une alerte à prendre au sérieux.
Moi, si sûre de moi, et de mon monde autour, je subissais des grès contraires et ne me maintenais plus droite.
Moi, raide et solide, je devenais chiffon sans structure.
Çà par exemple, quelle épreuve !

Mes cieux se tourmentaient, mon horizon se brouillait :







Je sentais venir des moments tumultueux.

Et je les ai bien éprouvés...

Je ne vous reparlerai pas maintenant de mon malaise printanier.
Il est passé.
Il a eu son utilité et son sens.
Il m'a contraint à faire une pause, à m'arrêter de m'agiter et à prendre le temps de considérer mon monde, et moi-même au milieu de ce monde.

Ça a été un moment bien désagréable, mais  pour moi essentiel.
 Je vous livre aujourd'hui les enseignements que j'ai tiré de ce chemin d'apprentissage.
Ils ne sont pas nombreux, ni transcendants.
Ils sont même tout simples.

J'ai mis des mots tout aussi simples sur ces maximes.
Mes préceptes, mes bonnes résolutions, mes essentiels, tous tendus vers ma quête annoncée depuis le début : celle d'une vie sereine et bienheureuse. Ni plus, ni moins !


Il m'a fallu longtemps pour discerner les autres autour de moi, et les découvrir pareils à moi, tout différents qu'ils soient.
Longtemps pour les regarder avec bienveillance. Me débarrasser de ma vieille et mauvaise méfiance. 
Longtemps pour m'apercevoir que c'est tellement plus facile ainsi !
Cet indiscutable apparaît à beaucoup en une spontanéité désarmante.
A moi, il ne s'est laissé apprivoiser que tout dernièrement.

Pour la seconde partie de ma vie, cette seconde partie qui, paraît-il, commence quand on s'aperçoit qu'on en a qu'une, de vie, je veux abandonner derrière moi les vieilles peaux de la mutation, et repartir régénérée.

Je veux de filet de pluie devenir goutte d'eau :



Franchir l'obstacle, contourner la dureté, et m'arrondir en bulle cristalline.
Ca y est, je repars dans mes images fumeuses...

Pour en revenir à mes maximes, elles ne sont pas nombreuses.
Voyez plutôt :

Les gens, c'est comme la feuille de laurier, elle parfume aussi bien le riz au lait comme la daube, si on la laisse exsuder son amertume.
La fougère si tenace devient toxique, si on la laisse trop prospérer.
La vache au pré regarde souvent le ciel.


Ah... ça, avec des bêtises pareilles, on est sauvés !

Oui, j'admets, c'est un peu déconcertant. Mais, à moi, cela suffit.
Sans qu'il n'y paraisse, j'y puise paix et espérance.

Une autre, dans le même genre, opaque et sibyllin :

A Urcuit, l'ail ne pousse pas !

Je vous l'explique, celle-ci.
Je la tiens d'une cliente de la jardinerie.
Pas plus tard que cette après-midi, elle m'expliquait comment un sien ami, voulant la dissuader d'implanter son affaire à Urcuit, lui décocha cet argument de poids :

- Tu veux t'installer à Urcuit ? Peuh, n'y pense pas : A Urcuit, l'ail ne pousse !

La répartie date de plus de cinquante ans, et pourtant, cette bave femme d'un grand bon sens, se la rappelle avec émotion et amusement.
L'histoire de ne dit pas si elle suivit le conseil... Ni si, réellement, à Urcuit, l'ail ne pousse pas !

L'illustration saisissante d'une vérité impromptue...

Pour moi, mon histoire se résume aujourd'hui à ce souvenir d'une petite fille furieuse et hurlante, qui promettait à sa mère de "lui faire payer", quand elle, la petite fille en colère, serait grande, et sa mère, vieille, parce-qu'elle était  empêchée d'aller jouer,  devant s'acquitter d'une ou autre tâche.
Et au souvenir bien plus proche et plus doux de cette petite fille devenue femme mûre, tenant dans ses bras sa vieille mère pour lui laver le dos. La vieille mère devenue poupée de chiffon légère comme un fétu de paille pose sa tête fatiguée dans le cou de la fille, et lui murmure :

- Tu vois, finalement, tu ne me fais pas payer...


Non, je n'ai rien à faire payer, à personne. 
Juste à remercier de m'avoir faite celle que je suis aujourd'hui.
Et remercier encore de me donner cette chance de devenir celle que je me vois être, à l'avenir.







Vulnérable et fragile, et vivante, intensément.


Ceci est le début de la seconde partie de ma vie.

Je vous y retrouve avec joie, si vous voulez bien m'y suivre, encore.







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