lundi 31 octobre 2016

MEA MAXIMA CULPA



Bonsoir !




Au soir de cette journée riche en émotions diverses, je viens faire un rectificatif.

Nous avons été avec mon père aux deux cérémonies religieuses d'enterrement de Pierre et d'Hélène, deux figures locales disparues maintenant.
Leur souvenir nous reste, évidemment, et ils font maintenant partie de notre histoire, déjà.

A ce propos, quand j'évoque cette histoire, justement, je me rends coupable d'approximations.
A ma décharge, je les rectifie dès que j'ai vent de mes erreurs.

Pour le reste, pour tous ses souvenirs directs ou retransmis, je livre ici ce que ma mémoire en a retenu. Je ne prétends pas faire un reportage scientifique. Si vous avez envie de données avérées, mieux vaut vous inspirer des registres d'état civil et autres documents certifiés.
C'est un peu rébarbatif, sans doute, mais plus sûr, certainement !

J'en tiens pourtant pour l'intérêt de ces amalgames et confusions, dans mes écrits.
Ce n'est pas un argument de défense, je ne me sens pas attaquée. Non, je pense réellement que nos souvenirs nous restituent une réalité arrangée sur une trame sensitive autrement plus signifiante que les données d'état civil.

Pour éclaircir cette nébuleuse démonstration, revenons aux faits :

Nous avons cette après-midi accompagné Pierre d'Antxoborlo, et Hélène d'Erreka.
Dans ma mythologie locale, ces deux fermes étaient des métairies du château d'Orio.
Peut-être l'étaient-elles vraiment. Ou peut-être les lie-je dans une unité de tradition rurale à laquelle je suis attachée.
Ces deux figures maintenant hors de notre monde l'étaient aussi, et c'est autour de cet attachement que je me suis rendue à ces cérémonies, en dehors de ma fonction attitrée d'accompagnante de mon père.

Nous avons chanté, tous les deux, faux, mais de bon cœur.

Nous nous sommes hâtés, pour être à l'heure au moment de rendre ce dernier hommage à Hélène, puisque les deux enterrements se succédaient, l'un à Hendaye, et l'autre à Urrugne.

Pour Pierre, emporté trop tôt par la maladie impitoyable, un texte lu en fin de cérémonie m'a vivement intéressée. Je n'ai pas bien compris s'il était extrait d'un livre, ou bien s'il s'agissait d'un texte dicté par le mort lui-même, se sachant mourant. J'ai préféré retenir cette dernière option.
Ce texte était empreint d'amour et parlait d'apaisement. Il voulait soulager la peine et sa douleur.
Il m'a plu.
De façon incongru, je me suis dit que c'était extrêmement pratique, de pouvoir ainsi faire ses dernières communications, face à un auditoire plus ou moins obligé par la bienséance et les circonstances de les écouter. Quand de son vivant on a beaucoup de mal à capter l'attention et à rassembler son auditoire...
Toute à mes pensées distraites, je me suis dit dans la foulée, que ce "bloc", était une manière de testament, aussi, puisqu'il restera, en principe (tant que ce bon vieux "gegel" fonctionnera), bien après moi.

Mais bon, toutes ces pages, toutes ces élucubrations, ce foisonnement, sont décourageants, et vont noyer les meilleures volontés.

Quand il suffirait de dire que :

 j'ai aimé beaucoup de ceux que la vie m'a fait croiser.


Que :

 ceux que je n'ai pas aimés, ce n'est sûrement pas de leur faute, ni de la mienne, d'ailleurs.


Que :

 je les remercie tous de m'avoir faite celle que je suis devenue, par et avec eux.


Que :

 je suis bien contente d'avoir cette occasion de leur clouer une dernière fois le bec, moi qui de mon vivant, voulais toujours avoir le dernier mot !


Si l'un de mes lecteurs, par extraordinaire, ou pas, se trouve assister à mes funérailles, s'il s'en sent l'envie, je lui lègue cette mission de lecture aux paroissiens.
Si personne ne se le sent, je n'y survivrai pas, non, mais j'en mourrai tout aussi bien !

Ces plaisanteries d'un goût moyen mises à part, je voulais tout de même apporter ici ma rectification du jour :

J'ai appris aujourd'hui qu'Hélène n'était pas d'Erreka. Elle s'y est mariée, avec Pantxoa.
Adrienne n'est pas sa sœur, mais sa belle-sœur.  
Mayi, ma tante, elle est bien la sœur d'Adrienne.
Cette idée d'Adrienne et Hélène sœurs me vient en fait de leur langage.
Je vous ai parlé des tournures recherchées, presque aristocratiques, d'Adrienne. Son "Comment dirais-je ?" si exotique pour nous.

Hélène, entrant en douleurs au moment de ses premières couches, manda chercher le médecin.
Celui-ci jouait aux cartes. Passionné par sa partie, il renâclait à l'abandonner pour s'occuper de la parturiente en souffrance.
Il lui fit dire qu'elle n'était pas encore prête !

Elle, alarmée et douloureuse, insista en ces termes :

 - Mais enfin, Docteur, si les douleurs me persistent !

Propos délicats et précieux, toujours rapportés par mon père.

L'analogie de la sophistication des deux tournures de langage, pour nous, paysans aux phrases mal rabotées, m'a fait allier les deux femmes dans une même fratrie.
Pas celle du sang, peut-être, mais celle d'une recherche de langage raffiné.

A quoi tiennent les prismes de nos certitudes, tout de même !
A si peu, et pourtant, avec du sens.

Je fais ici amende honorable auprès des concernés et de leurs proches.
Mes erreurs ne sont pas manque de considération. Juste coupable fainéantise d'une recherche précise et assidue. Et volonté délibérée de laisser passer ces choses infimes qui disent aussi beaucoup.






Les plis de cette roche dessinés par des millénaires aqueux gardent des traces en volutes où notre rationalité se perd.
C'est dans ces méandres que j'aime les reflets de lumière.

Mes articles ne sont sûrement pas certifiés exacts. Mais authentiques, ça j'y tiens...

Bonne nuit à tous.
Bonne Toussaint.
Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !

QU'ILS REPOSENT EN PAIX











































Bonjour,






Une très belle journée se lève.








Les feuilles sur les arbres exhalent la richesse maturée de leurs plus belles couleurs d'automne, avant de tomber, sèches.






L'atmosphère particulière de Toussaint se teinte de davantage de sens, encore, en ce jour où nous allons accompagner à l'église nos deux morts du voisinage.

Je ne suis pas particulièrement croyante. Pas dans les dogmes de l'église chrétienne, en tout cas.
Si vous me suivez un peu, vous savez que je suis pourtant persuadée d'un mouvement au delà de nos corps de simples mortels.

Je m'accroche à cette foi floue quand j'en ai besoin, pour supporter l'idée de ma finitude.
Mon père est maintenant lui aussi attentif aux choses de l'église, regardant volontiers les retransmissions télévisées des messes dans le Pays-Basque, le dimanche matin, quand avant, les choses de l'église lui étaient bien étrangères !

"Ikaratzen asia", comme nous disons : tu commences à avoir peur...

Ces cérémonies religieuses d'adieu aident et réconfortent, même ceux qui refusent de croire.
L'envolée sous les voûtes hautes des chants poignants serre les entrailles de ceux là même qui ferment leur cœur à toute espérance.
Et c'est bien leur rôle.

J'irai en famille me mêler à la douleur et à la tristesse de ceux qui sont dans le deuil.
Même si la douleur et le deuil leur resteront, et que j'oublierai, moi, très vite, dans mon quotidien, cette douleur et ce deuil d'autres que les miens.

Cela doit être ainsi.


Nous avons oublié dans nos carcans d'adulte la naïveté des enfants persuadés que les monstres s'apprivoisent :






Et quand cette chance nous passe à portée de retrouver cette insouciance originelle, il ne faut surtout pas la laisser passer :





























Joyeuse Halloween à tous, puisque la vie des vivants reste plus forte que toutes les morts !

Même si ce monstre là est sacrément coriace, lui, le bougre...

dimanche 30 octobre 2016

BIGOUDI ET LE BALAI



On change totalement de registre !

Vivants, continuons notre mouvement...



La vie est tout aussi absurde que la mort qui la termine.
Ça n'empêche pas de la vivre avec plaisir, tant qu'elle nous est donnée, et d'autant plus intensément qu'on la sait fugitive.

Le petit matin sur Agorreta est pur.

Hier, Zetor et Girobroyor ont nettoyé ma savane :




























Tout est net. Les récoltes sont engrangées.
Le potager scintille de l'humidité nocturne.

Avec le changement d'heure, pour ne pas décaler trop vite mes vaches, nous nous sommes mis en marche de bonne heure.
Nous avions une petite urgence à régler, du côté de l'étable :







Voyez la triste tournure du troisième balai proposé à Bigoudi.




Ils ont fait chacun une semaine...
A ce rythme là, ça va nous faire un investissement équipement conséquent !

Tel le bon ouvrier, nous avons persévéré :









Et remis sur le métier notre ouvrage.
Ce balai cantonnier, métalliquement douillé, devrait mieux résister aux frottements insistants de ma Bigoudi follette :



Nous verrons comment cela tourne !

Un petit feuilleton assez prenant, ma foi, cette histoire.
Et une légèreté bienvenue...

Je vous laisse là pour aujourd'hui.
La journée sera bien belle. 
Profitez-en au mieux, et à une prochaine fois !

jeudi 27 octobre 2016

PORQUE NO TE HAN HECHO A TI DE UN METRO OXENTA ?



Bonjour !





En ce matin brouillasseux de jeudi, faisant route vers la jardinerie, m'est revenue cette apostrophe.

Il s'agissait d'une dispute, encore une, à Agorreta.
Nous avons toujours eu le sang chaud, par chez nous.
Comme si ça ne nous suffisait pas d'être entre nous de petits volcans jamais tout à fait au repos, nous accueillions pour locataires des tempéraments tout aussi éruptifs, si ce n'est plus !

Parmi eux, un certain Jésus, petit homme volcanique s'il en est.
De petit gabarit, nerveux et sec, Jésus ne tenait pas en place. Il ne savait pas vous parler sans s'agiter nerveusement, compulsivement. Quelques pas, en avant, en arrière, sur les côtés, à vous en donner le tournis. Comme si nous avions besoin de ces stimulations là dans la famille pour avoir des vertiges...
Des hochements de tête saccadés, des envolées de mains irrépressibles...
C'est bien simple, Jésus vous fatiguait, rien qu'à le regarder.
Il vous faisait l'impression de ce bouillonnement de nuages émulsionnés. Du mouvement, de la confusion, et une lumière par là au milieu...





A l'occasion de l'un des nombreux esclandres émaillant le quotidien d'Agorreta, à toutes les époques, nous nous étions retrouvés, par une belle fin de soirée estivale, au milieu de la cour de la grande maison, à plusieurs intervenants.
Il était question je crois de places de stationnement, de non-respect, de je ne sais plus quoi ou qu'est-ce.
En tant que représentante mandatée de la haute autorité, j'avais été vivement prise à parti, pour ramener un ordre idéal au milieu de cette anarchie tumultueuse.

Ça vociférait dans tous les sens, ça criait à tous les étages, ça s'agitait et hurlait à qui mieux-mieux, sans que le débat n'avance vers une quelconque conclusion constructive.
Vous savez comment c'est, à ces moments là, tout le monde donne de la voix, s'enivre de ses propres éclats, et plus personne n'écoute personne.
Celui qui parle le plus fort semble avoir l'avantage, puisque d'arguments et d'objections, rejetées ou pas, il n'en est plus question !

Je suis, je vous l'ai dit, par là quelque part, handicapée par des cordes vocales vites irritées.
Une trop longue séance de criailleries induit inévitablement chez moi une inflammation douloureuse de mes ganglions salivaires, entraînant des suites périphériques ravageuses.

Je ne peut pas trop crier, dans une famille où l'on ne sait pas parler bas... quel dommage !

Durant l'épisode sus-cité, je perdais du terrain, noyée au milieu des décibels aigus et tapageurs.
Mon frère aîné, dans un mouvement fraternel spontané, vint à la rescousse.
Il se mêlait rarement de nos affaires de basse-cour, mais, ce soir là, Dieu sait pourquoi, il infléchit sa trajectoire habituelle pour venir prendre part à la mêlée.

Jésus, ravi d'avoir un autre belligérant à affronter, heureux de pouvoir ainsi élargir le cercle de ses danses frénétiques, vint sautiller autour du frérot nouvel arrivé.
Ce dernier, puisqu'il s'était déplacé pour ça, tâchait de calmer les choses, essayant d'introduire un peu d'apaisement dans les échanges. 
Il tenta quelques raisonnements pacifistes et sensés.

Peine perdue ! 
Jésus, sentait son sang bouillir, fouetté par cet auditoire élargi et inespéré. Il s'en donnait à cœur joie,  allant de l'un à l'autre, gesticulant, vociférant, un vrai diable sorti de sa boîte, et impossible à canaliser.

Je ne saurais pas vous dire quelles furent les tenants et aboutissants de l'affaire. Si tant est qu'il n'y en ait eu, finalement...
Cette seule répartie, énoncée en titre, m'est restée :

 - Porque no te han hecho, tù, de un metro ochenta ?
 - Pourquoi ne t'a-t-on pas fait, toi, de un mètre quatre-vingt ?

En racontant cette histoire, jusque là, je disais :

 - Porque no haces, tù, un metro oxenta ?
 - Pourquoi ne mesures-tu pas, toi, un mètre-quatre-vingt ?

Dernièrement, mon père a rectifié mon souvenir erroné.
C'est bien la première version, l'exacte.
Et la nuance entre les deux est importante.

Pourquoi ne t'a-t-ton pas fait ?
C'est vrai, ça, pourquoi ne t'a-t-on pas fait...
Tu n'es pour rien dans cette injustice flagrante. Tu en subis les conséquences, sans avoir eu jamais la possibilité d'être acteur de ton destin. Tu subis, humanité sacrifiée et soumise à un arbitraire tout puissant et despote.

Mon frère aîné n'avait pas sur le coup compris cette répartie.
Il m'avait interrogé là dessus, quand, essoufflés, nous étions tous plus ou moins rentrés dans nos repaires respectifs. Sans avoir rien réglé, bien-sûr, mais assagis quand-même d'avoir tant et si bien crié.

Il y avait même eu dans le tas une paire de lunettes fracassées, suite à un uppercut bien placé d'Ange, un autre locataire, toujours dans nos murs celui-ci, Dieu merci, le bien-nommé, asséné sur le menton agressif de Jésus survolté.

J'avais traduit la remarque de notre diablotin en expliquant que Jésus mettait beaucoup de choses sur le dos de la fatalité, cette fatalité qui nous fait les uns grands et beaux, et beaucoup d'autres, dont nous, petits et, allez, pas laids, mais bon, communs, dirons-nous dans un but de ménager les susceptibilités.
Mon frérot l'aîné avait renvoyé la remarque sibylline dans ses limbes, en une moue dubitative et perplexe, dont il a le secret.

En y repensant, je suis frappée de la justesse et de la précision de cette répartie restée malheureusement lettre morte pour nous, épais réceptionnaires d'une telle subtilité.

Parce-que, c'est bien vrai, et tout aussi regrettable, pourquoi ne m'a-t-on pas fait, moi non plus, de un mètre-quatre-vingt ?

J'ai  aujourd'hui encore, et pour le restant de mes jours sans doute, le vif regret de ces vingt centimètres qui me manqueraient pour une silhouette plus fluide.
Vous savez, comme ce nez de Cléopâtre, qui aurait changé la face du monde, à être à peine un petit peu plus court...

Dans le même registre des lamentations stériles et pourtant légitimes, le manque cuisant d'une dentition parfaite et étincelante à exhiber dans des sourires ravageurs, m'aigrit un tant soit peu l'existence. Je serais tellement plus souriante, si j'avais été mieux dotée !

La désolation de n'avoir que des prunelles vert caca d'oie, quand un regard profond et envoûtant m'aurait bien mieux servie a incontestablement terni ma vie.

Oui, toute ces choses que je n'ai pas eues, je les aurais bien voulues...

Quand je parlais dernièrement d'une vie choisie, je restreignais par force cette liberté de choisir à un périmètre pré-défini, ce périmètre aux limites duquel nous nous colletons, comme le papillon se cogne au verre de la lampe dont la lumière l'affole.

Ce dont je voulais parler, ce à quoi je suis décidée à m'accrocher, c'est toute la latitude à l'intérieur de ce périmètre.
Qui peut paraître petit si l'on persiste à désirer au delà, et bien vaste si l'on a la sagesse de savourer chaque centimètre carré offert.
La lumière de la lampe est douce si l'on s'y éclaire sans s'obstiner à essayer de franchir le verre de l'ampoule...

Je sais déployer mes un mètre-soixante au mieux, sourire gracieusement quand-même, et accrocher de mon regard ordinaire l'attention, quand je m'en donne la peine.

Mes comparaisons sont souvent réductrices et simplistes.
Ces constatations n'en sont pas moins pertinentes, non ?
Mais si, mais si ! Laissez-le moi croire, au moins. Je ne serai jamais Einstein, mais bon, je prends plaisir à m'essayer le neurone. Alors...

Allez, trêve de "philosophades" bon marché, et remerciez le seigneur pour les un metro...y pico dont vous êtes les heureux bénéficiaires... 









Très bonne fin de semaine à tous !
Je m'en vais ranger ma betterave prosaïque et nécessaire :









mercredi 26 octobre 2016

LA BETTERAVE



Bonsoir tout le monde !

Encore une bien bonne journée à Agorreta !






















Le ciel est resté nuageux, dans une atmosphère toute calme.
Une ambiance paisible, où on se demande quelle heure il peut bien être, tant la lumière reste étale, du matin au soir.

Un temps approprié à ma récolte de betteraves.


Aujourd'hui, c'est Agathe qui entre en scène.
Vous vous souvenez, Agathe, ma collègue de la jardinerie, la marraine d'Agatte :











Ici à droite.
Bouh... comme elle était laide, pas Agathe, non, elle, elle est jolie, non, la ferme ! Ces vieux murs tout tâchés, quelle horreur !
Mais ça, c'était avant...

Maintenant, c'est tout à fait autre chose :









N'est-ce pas ?











Revenons à nos moutons.
Ou plutôt, à nos betteraves.
Après les citrouilles dimanche :




Après les choux et navets lundi :



















Enfin, ici les navets, et les choux, ci-contre :












C'était le tour aujourd'hui des betteraves :




Les seules survivantes de mes rangs de fourrage hivernal !


J'avais aujourd'hui un renfort de qualité, en la personne honorable de ma petite Agathe, ma fille d'adoption de la jardinerie.
Elle est venue à la ferme, dès proton-minet,  et je vous la laisse voir à l'oeuvre :








Elle fait connaissance du tubercule et de Txief.
La betterave se laisse approcher sans broncher, se prêtant de bonne grâce à l'arrachage, effeuillage et nettoyage.
Txief est plus circonspect.
Agathe devient experte en un rien de temps.
Elle travaille avec le sourire et amène dans mon champ sa belle humeur et sa grâce.



Les chiens l'ont intégrée très vite, et retournent à leurs occupations favorites, entre autres, la chasse aux mulots.



Agathe est impressionnée par ces betteraves.






Ne dirait-on pas qu'elle  berce celle-ci comme un nouveau-né dont elle serait fière ?
En son temps, elle fera une jolie maman...









Pour le moment, elle s'amuse et fait la folle.
Derrière son grand sourire et ses boutades, elle préserve un grand cœur en or.
Et moi, entre deux betteraves, je lui parle de cette confiance en la vie nouvellement apprise.
Pour qu'elle s'y laisse aller, elle, dès à présent, et vive ainsi sa vie de jeune femme épanouie et heureuse. Sans peurs ni regrets.


Entre deux confidences, nous avons œuvré dans la joie et la bonne humeur.
Ttiki-Haundi adore la compagnie de la jeunesse.
Elle se laisse mener sans faire d'histoire, et je la trouve même toute ragaillardie d'être si bien conduite.







Une récolte honorable a été remisée dans la porcherie désaffectée.

Ttiki-Haundi a encore une fois tenu son rang.
Fièrement, elle a ramené la dernière cargaison à l'abri.
 - Voyez ? dit-elle à ses deux camarades, il n'est pas nécessaire d'être bien grande. Regardez cette lourde caisse de betteraves, imaginez son poids. Je suis encore assez vaillante pour la mener à bon port !

C'est vrai, Ttiki-Haundi est encore bien vaillante, et sa vieille mécanique semble animée de sentiments !

Comme je n'ai pas voulu sacrifier ma promenade de fin d'après-midi avec les chiens, Karraro le redoutable a pris le relais pour la dernière benne.
Je déchargerai Tikki-Haundi vendredi. Demain, je suis à la jardinerie où je retrouve Agathe, pas trop fourbue je l’espère !



L'hiver peut arriver, nous sommes maintenant prêts !

Bonne soirée à vous, et à une autre fois !