vendredi 16 décembre 2016

VIVRE, C'EST ÉVOLUER.



Bonjour !
Je continue dans ma série improvisations sur une phrase.

J'ai écrit plus haut quelque chose dans le genre de ce titre : vivre, c'est évoluer.
Encore une fois, ce n'est sûrement pas une remarque inédite et novatrice.
Je veux voir dans mes redites, répétitions et reprises, la consolidation d'une vérité difficile à saisir, et pourtant profonde.
Je veux conforter à ces rodomontades, redondances et échos multiples mes convictions.
Je ne suis pas très sûre du sens précis de ce "rodomontades".  Sa sonorité me plaît. Sa visite dans mes phrases est sûrement signifiante. Je vérifierai plus tard...

Partant de cette platitude pourtant profonde, (parce-qu'on peut trouver de la profondeur à la platitude !), me vient l'envie de développer, comme on dessine une mélodie à partir d'un thème de trois notes.

J'ai eu ce matin même la mise en pratique toute prosaïque de ma maxime.

J'ai fait l'inspection de mon stock de citrouilles.
Ces citrouilles nourrissent mes vaches en cette période de l'année. J'en ai suffisamment pour alimenter les rations jusque vers le milieu du mois de janvier, en principe.
La betterave, plus longue en conservation, prendra ensuite le relais.

La citrouille, toute bête puisse-t-elle paraître, vit.
Elle grossit, mâture, et continue son parcours, même détachée du plant qui l'a portée.
Idéalement, elle se conserve, plusieurs mois, à l'abri de sa peau épaisse. Sa chair orangée reste ferme et nourricière. 
Au moindre impact, elle accuse le coup. Elle est capable de cicatriser. Je vous en avais fait la démonstration sur l'hiver 2014-2015. La vache Pintta-Mona avait croqué la citrouille géante. Et la citrouille avait boursouflé une plaie pour préserver la chair en dessous.
Remontez, par là, vous trouverez. Sinon, croyez-moi sur parole !

D'autres blessures, moins flagrantes, plus sournoises, rongent la chair de notre citrouille vivante.
Une minuscule auréole s'arrondit ici ou là, une nécrose creuse la croûte dure.
Parfois, le mal vient de l'intérieur. On découpe une peau parfaitement saine, et, au mitan de la chair sans faille, une mollesse s'est installée. De ce point de vulnérabilité irradie une onde de pourrissement allant de l'intérieur vers l'extérieur.
Là, ce n'est pas l'environnement qui est en cause, ni les mauvais traitements. Non, le mal naît parfois bien avant, au sein de la fleur peut-être, ou de la graine même en dormance. On ne sait...

Notre citrouille vivante évolue, donc.
Comme elle, tout autour évolue aussi. Et nous avec.

Nous portons en nous les germes de notre parcours.
La génétique nous conditionne. Notre éducation nous façonne. Nos expériences nous maturent.
Nous sommes des citrouilles mouvantes et parlantes. Pensantes, accessoirement.

Ce que la citrouille est capable de cicatriser, nous devrions l'être aussi.
Les impacts, les blessures, les morsures, nous devrions savoir nous en remettre.
Je ne dis pas que c'est toujours facile ! Non, ça ne l'est pas. Mais c'est possible.

Ce qui  nous conditionne plus profondément, ce qui s'inscrit dans nos gènes et se transmet par notre sang, on ne peut pas le changer, le façonner autrement, l'ignorer et le laisser de côté.
Nous sommes comme nous avons été faits.
Nous pouvons le regretter, nous lamenter, et déplorer. Pourtant, nous devons bien faire avec !

   - Porqué no te han hecho à ti, de un metro oxenta ? disait l'autre.

C'est limpide et irréfutable.
Là encore, remontez plus haut pour les détails, ou passez en vous disant que cette allusion absconse est à mettre sur le compte de mes fantaisies difficiles à suivre.
"Absconse", je n'en suis pas très sûre non plus. Je regarderai, là encore, plus tard. 
Vous le savez, je laisse à la spontanéité toute sa place pour dévoiler des sens cachés...

Je suis moi-même depuis peu consciente de cette part de l'héritage familial, de cette génétique particulière. 
J'en suis fière, pour partie, et désolée, aussi.
Fière et gratifiée de cette ténacité, de cette résistance, de cet élan de vie qui court dans mon sang et dans celui des miens.
Désolée de ne pas être grande et élancée, comme d'autres le sont. Mortifiée de tomber à terre comme une patate jetée en l'air quand les vésicules de mes oreilles "s'anarchisent".
Chagrinée de ne pas être naturellement humble et bienveillante.
Peinée de ne pas savoir manifester tendresse et affection, aussi naturellement que je revendique brutalité et méfiance.

J'en prends mon parti, puisque je ne peux faire autrement.

Vivre étant évoluer, je tâche quand même, avec cette ténacité génétique et cette humilité récemment apprivoisée, d'amender ma personnalité.
Comme on amende une terre, pour corriger ses manques et la rendre meilleure, je prends le pari d'être capable de m'amender, moi.
De ne pas seulement exister, rester telle qu'on m'a fait, mais bien évoluer, changer, tendre vers la bonification de mes atouts et la rectification de mes manques.

Ah ça ! Ce n'est pas facile tous les jours !
Le naturel revient au galop. Les petits démons de nos personnalités têtues s'agitent et se démènent pour rester au centre du périmètre.
Et bien ! A nous de les apprivoiser comme on apprivoise une bête vive. De les tranquilliser, et de les parquer à leur juste place.

C'est une ambition comme une autre, dans une vie.
C'est celle que je choisis de suivre.
En étant curieuse de voir comment je m'en sors. Je vous prends à témoin.

Je vous retrouve plus tard, et vous souhaite une excellente fin de semaine à tous !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire