mercredi 21 décembre 2016

RODOMONTADES ET REDONDANCES



Bonjour !

Je reviens à ces mots. Rodomontades et redondances.
J'aime les mots. Et je suis attentive à ces petits espiègles. Ils vous jouent des tours. Comme ces petits chevaux sauvages dont je parle souvent.

Ils viennent à la lisière de votre conscience, s'agitent en ombres chinoises lutines pour vous appeler, et se dérobent, les bougres !
Je l'ai sur le bout de la langue...  Ça n'est pas tellement sur le bout de la langue, que je les sens quand ils viennent ainsi danser à la limite de ma connaissance.
C'est dans cette frange mal éclairée et attirante, où s'agitent ces choses dont la silhouette confuse promet sans paraître tout à fait.
Je suis très attirée par cette zone pas franche. Cet entre deux mondes où tout devient possible et rien n'est figé.
Comme les couleurs encore en potentialités de mon Agatte.
On ne sait pas ce qui va en sortir !
Quand je cherche ainsi des mots, quand ils se présentent comme des farfadets au bord de l'étang, j'aime à les laisser venir à moi.
Ceux que je connais mal, ceux dont le sens ne m'est pas familier, je les adore !
Ils me parlent de contrées imaginées, dont j'ai entendu parler, il y a longtemps, de paysages lointains et étrangers.
Un exotisme tentateur me les fait désirer.

Je ne m'inquiète pas de les utiliser à toujours bon escient.
Je fais confiance à la magie des significations cachées.
Quand un mot me vient à la place d'un autre, je sais qu'il n'est pas apparu là tout à fait par hasard. Une association diffuse me l'a amené. Nos neurones sont de petits chevaux fiers et rapides. Leur course paraît désordonnée, parfois, et pourtant, leur instinct les mène mieux que toutes nos tentatives de raisonnement.

J'aime laisser les mots se placer à leur fantaisie dans mes phrases. Je cherche ensuite ce qui les à amenés jusque là. Bien souvent, là où je ne "voulais" pas, précisément, il y a avait une coïncidence opportune.

Ce rodomontade,  venu à la place de redondance, il avait aussi son rôle dans la partition.
Pas celui auquel je m'attendais : et alors ?

Ces surprises nous donnent plus à apprendre de nous-mêmes que toutes les introspections laborieuses.
Là où la recherche s'échine, le lapsus révèle.
C'est bien de révélation qu'il s'agit : cette découverte par surprise qui montre quelque chose à laquelle on ne s'attendait pas.

Les mots marquent notre langage et émergent de nos consciences pas toujours en éveil.
De ce demi-sommeil nous arrivent les enseignements les plus inattendus et les plus précieux.
Je vous ai dit déjà je crois, comment les meilleures idées me venaient à la berge du premier sommeil, au plus profond de la nuit.
La réalité se teinte à ce moment d'un mystère tiré de ce monde endormi où s'ébattent nos certitudes malmenées de nos intuitions muselées par le grand jour.
Il faut, je le crois, savoir laisser passer ces mystères, les laisser affleurer en éloignant la trop grande clarté de nos certitudes diurnes.

Mes mots manqués disent mieux que ceux qui se rangent bien dans leurs cases propres.
Je les considère avec grande attention, comme les indices précieux qu'ils me paraissent être.

Les mystères de nos connections cérébrales sont cousins des mystères universels.
Et tout aussi intrigants et intéressants.

Tous ces mots que j'aligne dessinent une trame. La confusion n'y est pas écartée, au contraire.
Tant rien n'est limpide en ce bas-monde...

J'arrête là pour cette fois.
Je ne voudrais pas sembler initiée. Je suis ignorante. Humblement ignorante, mais, grâce à cette ignorance reconnue, justement, toute perméable à la découverte.

Retrouvons-nous bientôt, quand je serai revenue de mes errances !

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