mercredi 21 décembre 2016

KARRARRO ET LES PETITS CHEVAUX



Bon jour !

Le quotidien d'Agorreta me ramène toujours à mes basiques : la terre, la bête, l'organique !







En ces jours les plus courts, la lumière est lente à écarter les ombres.
J'attends le lever du jour, pour aller vider ma bennette à fumier.





Dans la pénombre, je localise mal le tas.
Je suis sensée basculer mon chargement de fumier au plus près, de façon à constituer une pile où la matière organique entassée va fermenter, se décomposer, et devenir richesse à incorporer à la terre.
La manœuvre paraît aisée :








Je me rapproche au plus près de l'objectif en visée.
Je pose la benne au sol.
J'actionne le levier de déclenchement du verrouillage de la benne.
Je relève la benne, elle bascule et se vide.
La cargaison du jour s'aligne devant celle de la veille, et ainsi de suite.
Une fois par semaine, mon frère empile mes petits tas plus ou moins alignés, pour ériger la pile.

La difficulté première est la localisation précise du tas confondu dans la nuit.
La seconde est la plus ou moins bonne volonté de la cargaison à se détacher de la caisse.
Karrarro est fougueux, encore, mais il est vieux, tout de même !
Quand j'enclenche la marche avant et relâche l'embrayage par à coups pour vider la bennette à petits soubresauts, mon équipage ne bondit pas nerveusement, non. Il a une petite impulsion, molette, pas toujours suffisante à décrocher le fumier de la tôle.
Pour le coup, mon tas du jour s'éloigne parfois de sa destination première.
J'avais, un moment, du temps de Ttiki-Haundi, initié une manœuvre hardie pour ramener le tas perdu auprès des siens. 
La benette enfin vidée, je reculais pour me servir de la caisse comme d'une lame de bulldozer. 
Ça marchait bien... Jusqu'au jour où la caisse s'est pliée d'être ainsi sollicitée, et à refusé de se remettre dans son logement, se traînant pitoyablement par terre.
Je vous l'avais raconté, souvenez-vous :



Il avait fallu une intervention musclée de mon frère, pour redresser le pauvre bâti malmené.
Depuis, cette caisse ne bascule plus. Mais elle rend bien des services, telle quelle :


Un genre de seconde vie lui est offert. 
Ttiki-Haundi la valeureuse et la vieille bennette font un sacré équipage, encore !

Comprenant mon erreur d'alors, je préfère maintenant laisser mon tas là où il veut bien se poser.
Je tente le lendemain de le pousser avec la caisse pleine rabaissée, plus apte à résister à la force contraire.
J'essaie aussi parfois de monter sur le tas incliné en rampe. Malheureusement, quand je redescend après avoir benné mon fumier, la caisse ramène sous elle autant de matière qu'elle n'en a laissé, et l'étale lamentablement devant la pile en une traînée souillée.
 Ça ne va pas !
Et puis quoi, pourquoi vouloir faire parfaitement ce que d'autres arrangent si bien ! N'est-ce pas ?

Tout en manœuvrant ainsi hasardeusement, j'ai fait dernièrement une découverte :
sur le volant de mon fier Karrarro, il y a un sigle. Oui, une représentation ignorée jusque là sous une bonne couche de poussière.

Sur le volant de Karrarro, il y a... trois chevaux ! Une troupe de petits chevaux sauvages, la queue relevée et la tête haute, fièrement au petit trot.





Tout pareils à ces petits chevaux qui trottent allègrement dans ma tête !
Je vous dis, le hasard est espiègle.
Il nous fait des signes comme on salue amicalement, la main levée.

Je vous salue moi aussi, amicalement, et vous souhaite une agréable journée !

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