lundi 12 septembre 2016

LUNETTES ET PSYCHOLOGIE



Grand bonjour à ceux-là que je n'ai pas encore lassés, et merci pour cette belle persévérance !





La journée s'annonçait magnifique, dès l'aube.
Une belle rosée emperlait le petit matin.

Maintenant, il fait un peu chaud.
Bel astre nous fait des siennes, à darder ses derniers rayons écrasants de la saison. Il manque un peu de mesure, celui-ci !

Mais bon : nous sommes bien en été, ce temps de la chaleur forte, non ? Alors, cette journée est à sa juste place, et nous devons, avec humilité, nous tenir préservés, au frais. Pour ceux qui le peuvent, du moins.
Aujourd'hui, j'en suis, alors, je ne m'en prive pas.
Longue sieste, puis, halte en ce clavier, dans la pénombre fraîche de la vieille ferme silencieuse.








Mes cinq petites hirondelles cueillies au nid hier matin, n'y sont plus. Il ne fallait pas les rater.
Là aussi, c'est une question de juste place, dans le temps. De bon moment.
La dernière couvée de cette année à Agorreta s'apprête au départ. Je retrouve ma petite famille au complet, cinq petits et les deux parents,  sur les tuyaux de vidange sanitaires, sous le plafond de ma stabulation libre, au fond de l'étable. 
Tout le monde paraît en forme, quand on ne l'aurait vraiment pas parié, en ramassant l'oisillon retourné mâchonné par la Bullou au milieu de la cour, vendredi.



Cette petite Bullou, capable de surmonter un instinct primaire de chasseuse d'oiseaux, au profit d'une spiritualité bien au delà de sa condition de petite chienne. De quoi méditer positivement...










D'autres qui connaissent d'instinct leurs justes places, ce sont mes vaches.
Etape au râtelier après la ration du matin, pour équilibrer les apports alimentaires. Primordial, ça, la nourriture. 
Et très révélateur dans le rapport entretenu à elle : trop, trop peu, mal équilibrée, mal digérée ? Refusée avec dégoût ? Convoitée avec avidité ?
Tout ou presque est dit dans ces comportements là.

J'en suis, moi, pour penser que nourrir une bête, ce n'est pas seulement lui proposer ce dont elle a besoin, organiquement. C'est aussi lui offrir les meilleurs conditions pour qu'elle fasse un profit optimal de ce qu'elle mange. Pas de stress, du respect, un bon état d'esprit. 
Quelques écarts autorisés pour une ou autre gourmandise, à titre de récompense. Ce qui se mange bien se digère parfaitement, pourrait-on dire, en restant fantaisiste dans la limite du raisonnable.
Même, une trop grande rigueur nuit à la bonne ingestion, je crois.
Demandez donc à Beltza, venue quémander un quignon de pain à la fenêtre !
La juste place d'une vache, à Agorreta, ce n'est pas forcément le champ ou l'étable. Non, la discipline ici se floute d'un relâchement confortable.

La juste place de mes vaches, le juste temps de nos hirondelles, le juste équilibre du monde, et de ceux qui le peuplent, c'est là où ces vaches, ces hirondelles, ce monde et ceux qui le peuplent, se sentent le mieux, quand ils savent s'écouter, et écouter les autres, se voir, et voir autour d'eux.

Vous sentez le rapprochement avec mes lunettes, encore une fois ?
Et la psychologie ?
Cette science des âmes indépendante de la morale et des dogmes ?
D'après ce que j'en ai retenu, la psychologie, c'est l'étude des mécanismes fonctionnels, conscients ou pas. Dans le but d'améliorer cette conscience, justement, ce sentiment d'exister et cette sensation de vivre bien.
Une science des comportements, des réactions, des fonctionnements de nos cerveaux compliqués.
J'adore toutes ces notions, vous l'imaginez bien. J'en fais une sacré bouillabaisse, c'est sûr.
Mais je perçois une horlogerie fine et parfaitement huilée. Une possibilité donnée aux initiés de déverrouiller les conflits,  desserrer ces nœuds contraignants, contenir ces petits démons dont je vous entretiens tant. Pour vivre mieux, plus léger, plus plein, à sa juste place, avec les autres et en soi.

Je crois ferme à un ordonnancement supérieur, étranger à toute tentative humaine de jugement. 
Les lois sont faites pour tous. Il faut bien ébaucher un semblant de trame et de cadre pour vivre à peu près bien en société. Nous devons accepter d'évoluer parmi les autres, et tenir compte de leurs temps, de leurs besoins d'espace.
C'est un périmètre acceptable, un champ bien large si on veut l'explorer avec attention. Et là, chacun, à sa place, peut donner libre cours à son individualité.

A Agorreta, nous ne représentons qu'une infime partie du monde. Et pourtant, j'ai l'impression que le monde entier y contient.
Ce doit être ça, la psychologie, la liberté pour chacun de se réaliser individuellement en ingérant toutes les facettes de la vaste et complexe humanité.
Pas de limites, pas de frontière. Mais la place gardée pour tous et chacun, cette juste place que je perçois mieux maintenant, bien équipée que je suis...







Ma Bullette connaît la sienne, de juste place : aux pieds de son vieux maître assis sur le banc, à l'ombre fraîche du matin.
Ça ne paraît rien dire, et pourtant, là, tout est dit.

Restez au frais, si vous le pouvez, et tâchez d'accepter les ardeurs solaires au mieux, pour ceux qui ne peuvent pas faire autrement.

A une prochaine fois !

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