vendredi 30 septembre 2016

LE POTAGER D'AGORRETA : DÉBOIRES ET SATISFACTIONS



Bonjour à tout visiteur en ces pages !

Nous terminons aujourd'hui le volet 2015 de ce potager d'Agorreta, chez Lafitte.
Confusion dans l'espace-temps, où les moments et les lieux se répondent et résonnent en échos hétéroclites et pourtant convergents.








Nous vivons toujours ces journées magnifiques et idéalement automnales.

Jean-Michel, mon patron et néanmoins ami, a levé mes difficultés avec Gegel, en un tournemain. Là où je soupçonnais maligne intervention, il n'y avait que maladresse. Bien.
J'admets mes faiblesses et ma nature encore trop suspicieuse.
Seul, le résultat m'importe. 
J'ai re-parcouru cette série d'articles sur mon potager Bayonnais.
Avec plaisir, et émotion, j'ai retrouvé tous ces moments apaisés et joyeux.
Tous mes thèmes récurrents et sans fond ni fin.

Toute une congruence autour de la nature, comme elle se révèle à moi à travers mes quelques bêtes.
Pour approcher timidement le genre humain. Ce genre qui est le mien et duquel je me suis longtemps sentie spectatrice humble et réservée.
Jusqu'à tout dernièrement...

L'année 2016, nous la revisiterons maintenant. En nous approchant de cette "révélation" qui m'est venue. Plus magique qu'une découverte, fortuite et inespérée comme une apparition presque divine.

Allez, je m'emballe !

Revenons à nos basiques, en un tour d'horizon prosaïque et local :





A Agorreta, cette année, mes cultures se sont méchamment enherbées.
La sécheresse, les chaleurs brutales, ont malmené mon choux-navet. Il est atteint d'un sale champignon dans le sol. Des tâches décolorent son feuillage et sclérosent la plante entière.
Ça alors ! Après toutes ses heures de sarclage, d'éclaircissage, après toutes ces semaines de veille constante et assidue, patatras ! Le rutabaga s'étiole, miné par une sale maladie incurable !
Navrant, désolant, rageant, mais... inéluctable.
J'ai déjà connu et subi le phénomène, toute aussi désolée et impuissante.

Dieu merci, la betterave tient le choc. A la faveur des dernières pluies, elle a refeuillé, et allongé hors de terre d'honorables fûts orangés. Mes vaches auront au moins ça à manger...







Les courges et citrouilles accusent le coup, elles aussi, de cette saison rude : les fruits sont petits. Pas de phénomènes cette année :




Il faudra faire avec le souvenir du passé... l'année dernière.











Heureusement, mon potager, lui, fait plaisir à voir.
Les pois tracent le sillon, et les fèves crèvent la terre avec vigueur.
J'y puise réconfort et satisfactions. J'y trouve la force de laisser l'adversité glisser de mes épaules sans les faire baisser.

Mon vieux père, voyant mon chou fourrager s'étioler, m'accuse d'avoir par distraction aspergé de désherbant ma planche. Il le voit bien, soutient-il, ces rangs ont été "brûlés". Il me rejette sur le dos une faute lourde et fatale.
Tous mes arguments de défense ne le font pas changer d'avis. Je me suis lourdement trompée,  et je ne veux pas le reconnaître.
Il m'a tenu le même discours les années précédentes, quand le même phénomène a malheureusement produit le même résultat.
La terre d'Agorreta ne peut pas être infectée. C'est moi qui suis mauvaise  !
Tiens donc ! J'ai beau lui  montrer mes choux du potager, en plaine forme, eux, et arguer des mauvaises herbes aucunement affectées, elles non plus.
Rien ne convainc ce vieux têtu, et son obstination m'horripile.
Comme si je n'avais pas assez de ma déconvenue, il me faut donc endurer en plus cette injuste condamnation !

Ah là, là ! Je le sais. Je ne ramènerai pas mon vieux père à la raison. Il gardera son idée, et n'en démordra que de façade.
Laissons ça de côté, et ne nous fatiguons pas davantage à vouloir changer ce qui ne peut l'être !






Je m'emplis les yeux au retour de mon potager du spectacle doré de la baie tranquille.







Le bleu volubilis prospère au pied du hangar et dans ma tête.






Et mon vieux père sourit de me faire enrager.
Gegel le perfide ne l'était peut-être pas.
Celui-ci ironise et malice en sourire, le vieux bougre !

Je viens de lui. Je suis telle aussi...

Bonne fin de semaine à vous tous, et à bientôt !

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