samedi 17 septembre 2016

LE POTAGER D'AGORRETA : JUIN 2014



Suiveurs des nouvelles d'Agorreta, bonjour !

Et bienvenus dans le monde parallèle du potager de Lafitte.




Ce blog du potager au naturel de Lafitte compte une quarantaine d'articles, à ce jour.
Quarante, comme les 40 jours dans le désert du carême. Enfin, si c'est bien ça, cette histoire de Carême. Quarante jours, j'en suis certaine, le reste, c'est plus flou...

Une marche en étapes, non, ça, c'était le chemin de croix, vite après le retour de ces quarante jours, non ?
Comme quoi, la nécessité d'avancer pas à pas, de marquer son parcours, est bien antérieure à ce "bloc" ! Pour ceux qui en auraient douté...

Je vous propose aujourd'hui un article de début juin 2014.
Aux débuts de ce blog du potager au naturel, quelques uns de mes collègues se joignaient à moi, pour raconter nos petites péripéties.
Puis, comme c'est souvent le cas, le temps passant, l'effet nouveauté s'est estompé, le charme s'est affadi, et j'ai été la seule à continuer d'écrire.
Parce-que, au cas où vous ne vous en seriez pas rendus compte jusqu'ici, moi, l'écriture, c'est mon dada !

Je n'y ai aucun mérite : je le fais parce-que j'adore ça ! Et vous êtes bien gentils de me suivre dans mes fantaisies sans prétention.

Alors, allons-y télé-transportons-nous 28 mois en arrière :


Comme Garbiñe à Roland Garros...


Amis du potager au naturel bonjour !

Après la remise des prix de Jean-Michel la dernière fois, notre potager s’est pris au jeu de l’actualité. Votre jardinerie se veut partie prenante dans la marche du monde, et notre potager, intemporel par son lien à la nature, rappelle que tout est dans le tout, et qu’ici c’est partout…

Si vous ne voyez pas la logique de ce rapprochement nébuleux, rassurez-vous, moi non plus, pas trop ! Mais la formule n’est pas mal, non ?

Pour en revenir à nos oignons, vous n’avez pas pu passer à côté de l’exploit de notre jeune joueuse de tennis locale. A la jardinerie, Nathalie a tout de suite réagi à la consonance basque de cette petite « Garbiñe Muguruza ». 
Attachés que nous sommes à nos racines, une grande fierté nous a rosi la joue à cette annonce. Imaginez tout de même ! Venir à bout en deux coups de cuillère à pot de cette impressionnante Serena… 
On dit que la championne évincée va rebondir plus haut que jamais après cet affront. Qu’aiguillonnée par cet échec cuisant, elle va donner toute sa force et son énergie (et il suffit de la regarder pour comprendre que dans cette masse puissante il ne doit pas en manquer) pour montrer qu’à plus de trente ans elle est encore la meilleure. En gros, cette compétition ratée ne serait qu’un accident de parcours, une distraction de diva, et notre petite Garbiñe aurait juste eu la chance de tomber dessus… 
Peut-être, je ne suis pas du tout spécialiste et je ne m’avancerai pas. Mais bon, la loi est la même pour tous, et la compétition sportive est un condensé fulgurant de l’évolution humaine : premiers pas, apprentissage, croissance, apogée… puis déclin… et fin.
Ainsi revenons-nous à notre tout est dans le tout, vous saisissez ? Moi-même, je commence à deviner quelque chose dans le flou.
Pour rester concrets, dans notre potager aussi la compétition est rude. Il n’y a pas que sur la terre battue de Roland Garros, que les premières places sont chères. Jetez un œil sur notre carré de courges et considérez-les comme des joueuses acharnées à gagner leur place au soleil. Ah, c’est sûr, vous n’entendrez pas ici les « han ! » de la course effrénée pour renvoyer la balle fulgurante. Vous ne serez pas étourdi par les envolées des jupettes ou les danses endiablées des couettes. Non, non, non. Tout ici est lent et silencieux. La liane s’avance sous les feuilles de camouflage, elle rampe à l’assaut de l’espace vital pour capter la meilleure lumière. Entêtée elle cherche le soleil et se tourne vers sa chaleur pour en nourrir ses fruits encore en promesse. Admirez le jaune éclatant de notre première courgette de Nice. C’est un parfait petit soleil à elle seule. Suivez la course de la Butternut. En voilà une qui lance toute la fougue de sa jeunesse dans la bataille. Si notre petite Garbiñe se réincarne en légume, elle pourrait faire une jolie courge fiérote et conquérante !
Pour Serena, je la vois mieux dans la pleine puissance de la fève drue et forte. Déjà lourde de ses cosses remplies, elle en impose. Mais  à sa base les feuilles jaunissent et les premiers signes de déclin sont là, quand les tiges restent droites et vigoureuses. Et oui, le cycle inéluctable et universel…

A l’image des stars, sportives ou autres, notre coq de poulailler, j’ai nommé l’artichaut, connait les déboires de son trop grand succès. Il déploie majestueusement ses palmes, vainqueur incontesté de ce coin du potager. Rien ne semble pouvoir lui résister, il ignore la peur. Et pourtant, pourtant, juste sous ses feuilles larges et dentelées, le long des nervures rigides et dures, observez, regardez de plus près… et oui, vous les voyez, vous aussi, ces petits parasites fourbes qui viennent se nourrir à peu de frais des succès des grands gagnants de la compétition ? Vous les voyez, tous ces pucerons, ces moucherons agglutinés à qui mieux mieux pour vivre aux dépends de celui qu’ils flattent outrageusement pour mieux le dépouiller ? 
Et oui, dans le monde du spectacle, dans celui du sport, dans notre potager, partout comme ici, je vous l’avais bien dit !


Allez amis du potager, à une prochaine fois et portez-vous bien d’ici là !

Marie Louise, le 01 juin 2014



Vous l'avez déjà remarqué sans doute, alors comme maintenant, j'adorais les rapprochements hasardeux, les semi-"philosophades" approximatives.
J'avais, depuis bien avant encore, dans l'idée d'approcher les vérités en les apprivoisant, doucement. De ne pas foncer dans le tas pour débusquer un essentiel prompt à se rétracter devant un assaut trop frontal. 
Moi si peu délicate, et "brute de décoffrage", je montrais une circonspection constante dans mes approches. 
Je prenais plaisir à transposer, parler en décalé, illustrer plutôt qu'énoncer.
Je continue. Pas par timidité, mais bien plutôt par humilité. Elle m'a bien plu, celle-là, vous l'avez retenue ?





J'aime toucher les choses avec précaution, pour ne pas les abîmer. Quand on me blâme facilement d'être brutale !
Et je sais l'être, c'est vrai.

Toute une ambivalence, cousine de la nature bifide de la fougère de mon dernier article.
Encore un rapprochement hasardeux, au premier coup d’œil, et pourtant...




Je vous le disais je ne sais plus où, tout est dans le tout !
(Ou l'art de la métaphysique vulgarisée !)

A bientôt !

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