samedi 17 septembre 2016

LE POTAGER D'AGORRETA : mi juin 2014



On enchaîne avec l'étape suivante :





Amis du potager au naturel, bonjour !

Par ces belles journées estivales, il fait bon s’occuper du potager à la fraîcheur scintillante du petit matin pur. Ou alors le soir, quand le soleil baisse sur l’horizon étiré, et que les parfums émoustillés par la chaleur du jour montent avec sensualité. C’est selon, les goûts, et les emplois du temps…

A la jardinerie, nous aimons aller faire le tour du potager en arrivant. Les plantes rafraîchies de la nuit s’ouvrent au soleil déjà haut. La chaleur viendra vite leur faire baisser la feuille, alors, elles en profitent ! 
C’est un spectacle agréable à l’œil. A cette époque, les fanes des patates sont encore vertes, l’ail et l’oignon ne roussissent toujours pas. Le temps de les récolter approche pourtant, puisqu’ils ont été plantés fin février.
En principe, pour le début de juillet, nous allons pouvoir tresser les tiges séchées de nos bulbes potagers pour en faire des nattes bonnes à consommer durant tout l’hiver. Mais il faut attendre, puisque le temps n’est pas encore venu ! Il ne sert à rien de vouloir forcer les choses, d’arracher les bulbes au bout des tiges encore vertes. Non seulement, la récolte est moindre si elle n’est pas à maturité, mais en plus, la conservation serait salement compromise. 

Alors, on observe, on suit, mais on n’intervient pas… les premiers signes de rouille sont apparus sur les feuilles de l’ail, mais, à ce stade, ce n’est pas la peine d’essayer d’enrayer le phénomène. On laisse faire. L’échalote est un peu perdue sous la végétation de la Vitelotte qui s’est couchée dessus. Elle lance ses tiges pâles autant qu’elle le peut sur le côté. Notre potager est un peu exigu pour toutes les plantations que nous y avons faites, alors évidemment, ça se pousse un peu du coude ici et là…

Les vedettes du moment sont les courges. Des feuilles larges et drues, des fruits aux couleurs éclatantes qui se laissent apercevoir là-dessous, des promesses en formation un peu partout. La Butternut, audacieuse et impulsive, a carrément sauté le pas. Elle bondit par-dessus les rondins de bois et se jette hors de la jauge jusque sur le bitume de l’allée. Elle risque de trouver le monde plus dur hors de sa terre natale ! Mais bon, nous la laissons aller, il faut bien que les aventuriers explorent le vaste univers…

Les tomates elles aussi explosent en pousses ces temps-ci. Les fruits se forment sous les feuilles, et nous avons déjà goûté les petites tomates coktail, juteuses et charnues sous leur peau à peine craquante. Elles éclatent en bouche, joyeuses mais pas insolentes, avec la douceur de petites filles gaies sans être turbulentes. Les cerises jaunes se font attendre. Et les variétés à gros fruits demandent du temps. Ils se forment, jour après jour.

Il me tarde de voir à quoi ressemble la Brandy-Wine, cette tomate à feuilles de patates. Vous la trouverez à l’angle du potager, à côté de la pergola où s’étalent les capucines.

Ces fameuses capucines qui ne savent plus s’arrêter de pousser. Elles étaient censées préserver les autres plants des attaques des pucerons et autres chenilles. Je ne dis pas qu’elles ne le font pas ! Mais bon, pour s’acquitter de leur mission, elles montent à l’assaut de la pergola, elles rampent en lianes têtues de ci de là, elles roulent, s’enroulent et boulent partout où elles le peuvent. Une véritable cascade, irrépressible et impossible à contenir. Nous aurions scrupule à la limiter. Nous lui avons abandonné l’emplacement des fèves récoltées. Les pois luttent au travers du treillage et essaient de mettre leurs cosses gonflées hors de portée de l’ogresse insatiable. Ils ne tiendront pas longtemps, juste assez pour nous offrir les grains tendres et frais à croquer. C’est émouvant, comme une mère vous tendrait son enfant pour le mettre à l’abri du danger qui va l’emporter, elle… Et nous, insensibles à ce drame qui se joue là devant nous, nous nous contentons de tirer sur la cosse, et encore, sans ménagement, de malmener la pauvre tige de pois désespérément tendue vers nous, pour tourner le dos à tant de souffrance et aller un peu plus loin manger les pois… Quelle inhumanité, tout de même ! Enfin…  Les tomates s’élancent au dessus de la mêlée. Elles sont fortes de leurs tiges épaisses et dures. Si besoin, si le combat se faisait trop inégal, nous leur viendrions en renfort. Pas question de laisser la capucine-préserve-plantes, puisque tel était son rôle, étouffer ce qu’elle devait protéger, avant que nous ayons récolté les fruits de nos efforts ! 

Que le jardinier n’intervienne pas à tout va, soit ! Mais bon, il doit quand même rester le maître de son potager… tant que faire se peut !

Nous suivrons ce combat poignant  au jour le jour, et vous pouvez le suivre avec nous en venant visiter notre potager.

A une prochaine fois, et n’hésitez surtout pas à prendre vous aussi la main sur la marche de votre jardin.

M.Louise, en ce samedi 14 juin 2014.






Je me rends compte que sur ces derniers articles, il n'y avait pas de photos.
Je n'étais déjà pas experte à l'époque en technologie informatique. je ne maîtrisais rien de plus que mon clavier.
Comme je ne voulais pas indisposer mes collègues en leur demandant à tout va de m'assister, je me passais de cette aide.
Je pense même que j'étais contente de m'approprier totalement cette rubrique, quitte à la rendre insipide par manque d'images.

Ma fatuité d'alors, le pendant noir de ma nouvelle humilité (et oui...), m'aveuglait. je me pensais suffisamment intéressante par mon seul talent épistolaire.
Je privais mes quelques lecteurs du plaisir de voir ce que je leur racontais.
Je privais mes collègue de la joie de m'aider, de participer à ce petit ouvrage initié en commun.



J'étais comme ça, alors. 
Je ne m'apercevais pas de la nécessité d'une évolution, d'un changement.
J'étais persuadée d'être parfaitement bien adaptée, telle que j'étais.

Un de ces masques diaboliques que l'on se pose sur le visage, au point de se persuader qu'il en est le vrai...




A plus tard, pour d'autres fines observations !

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