jeudi 25 décembre 2014

Joyeux noël !





Comme de juste, après le 24, arrive le 25.

Je ne suis pas du tout fatiguée par la soirée de réveillon...

Comme prévu, nous avons dîné avec mon père, Olivier et Beñat, mon frère.

Sans vouloir me vanter, je dois dire que ma morue était parfaitement réussie. Salée juste comme il faut, lamelles de chair bien blanche fondantes sur la peau craquante. Le poivron doux comme une caresse par là-dessus, non, c'était bien agréable au palais.

Un petit verre de vin partagé avec mon père, une bonne part de bûche pour contenter la gourmandise, et hop, sur le coup des vingt-et une heures trente, nous étions prêts au coucher.

Heureux de ce moment partagé. "Bertze bat", comme dit Aïtato (Papa). Un autre. Et oui, lui qui a cru vivre son dernier il y a deux ans, je comprends qu'il y ait une pointe de fierté à compter ce temps gagné. Et un frisson d'effroi aussi, sans doute, à se demander s'il y en aura encore un autre à ajouter au décompte...

Mais l'homme n'est pas d'une nature morbide. Il plaisante volontiers et même de ces choses pourtant moins drôles. Bah ! dit-il, nahi dularik ator dadilla ! Qu'elle vienne quand elle voudra...

Ce matin à Agorreta, pas de gueules de bois. Le quotidien assuré gentiment, dans un voisinage endormi.

Le ciel bas se couche sur le long flanc du Jaizquibel :



Comme c'est coquet, ce gros câble en plein travers.

Sur la plupart des photos prises d'ici, il y en a forcément. Nous sommes à la croisée des lignes électriques en tous genres.

L'esthétique en souffre sans doute. Mais il faut bien faire des concessions à la modernité.

Faites comme moi, oubliez-lez. Si vous le pouvez !





L'horizon noie dans le même gris la mer et les nuages.



Orio pourrait être au centre du continent par un matin pareil.

Et la mer derrière devenir une vaste plaine.

Ca donnerait une toute autre perspective d'ailleurs. Un sentiment de sécurité. Etre loin à l'intérieur des terres, loin de l'océan.

Mais alors on y perdrait aussi cette idée d'infini des paysages côtiers.

Là où un monde finit et un autre commence.





A la ferme, tout est tranquille. Bêtes et gens.

Ma petite meute a fait son tour de domaine pour répertorier les dernières odeurs de la nuit.

Là, sentant arriver la pluie, ma foi, ils méditent au chaud :







La vie de chien de ferme n'est pas de tout repos ! Il faut garder les bâtiments, chasser les rats et les souris, s'assurer de la bonne tenue des troupeaux... On ne se rend pas compte de la masse de travail que ça représente, tout ça ! 

Alors bon, exceptionnellement, un jour de Noël, on se laisse un peu aller, quoi !

La patronne est là. Elle écrit. Nous, les chiens, on veille... sur elle.


Ces bêtes m'ont complètement pris le dessus, je crois bien. Je suis bien incapable de leur faire respecter la moindre discipline. 
En principe, dans une ferme, les chiens restent dehors. Dans la grange, au grenier ou à l'étable quand il fait mauvais. Mais sur le lit, jamais, au grand jamais !

Bon là, je vous le dis, c'est exceptionnel.  Vous le voyez bien : ils sont tout dépaysés d'être là, un peu inquiets même. 

Allez, soyez forts de votre côté. Et passez  une belle journée de Noël douillet.

Moi, cette après-midi, j'irai me promener avec ma mini-meute. D'ici là, elle se sera suffisamment reposée...

Au moins, je ne risque pas comme l'autre jour d'être éblouie par le soleil !







Dans mon prochain article, je vous raconterai Agorreta dans les années cinquante.

Pour vous donner un peu de matière à réfléchir d'ici là, regardez ce profil :




Iñazio Olaciregui
(D'accord, c'est un peu penché. Mais bon, je fais des progrès, vous ne trouvez pas ?)

Cet Iñazio, mon grand-père maternel, le tyran domestique d'Agorreta  entre 1936 et 1966.

Il ne vous rappelle pas quelqu'un ? Ce front dégarni, cette mèche et cette moustache. Oui, quand même, n'est-ce pas ? 
J'ai pensé la même chose quand j'ai vu ce petit cliché pour la première fois.
Un petit dictateur, à sa manière. 
Mais l'homme a été un bon grand-père pour moi.
Je vous le raconte la prochaine fois.

Ca ne tardera pas.




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