lundi 15 décembre 2014

Les débuts




Bonjour à tous !

Toute à mes recherches de perfectionnements,  je viens à vous équipée d'une encore nouvelle technologie.

Mon grand mari, amusé de ma nouvelle lubie, m'a encore une fois témoigné de sa grande délicatesse. (tout est grand, chez cet homme !). Il m'a dotée d'un appareil photo, petit, coquet, qui se tient bien en main. Un petit dispositif couleur argent, pas trop de complications, et surtout, surtout, avec possibilité de transmission des clichés vers mon ordinateur, et par ricochet au travers de ce blog, vers vous tous.

Ah, me direz-vous,  te voilà entrée dans le siècle, enfin ! Tu découvres des choses avec lesquelles nous sommes nés,  nous. Ne te semble-t-il pas être un peu arriérée ?

Et bien, oui, oui, je l'avoue, arriérée je le suis dans ces nouvelles méthodes de capture et de transmission d'informations, de réalités.  Pour dire vrai, jusque là, je n'en ressentais aucunement l'utilité. Je vivais très bien loin des câbles, des ondes et autres voies plus ou moins abstraites de communication.

Vous avez vu ma ferme. Je vous la montre encore, à ce matin :



la façade est, déjà vue...


































Je vous livre ici la façade nord,  tout aussi parlante. Il n'est pas besoin d'observer longuement pour se rendre compte que dans cette vieille bâtisse, le temps a beaucoup coulé. Et qu'on l'a laissé faire sans trop intervenir...

La ferme est confortable, pourtant, je vous l'assure, pour celui qui aime cette ambiance un peu spéciale, médiévale, presque,  le côté imposant et le charme en moins. On sent la force du travail des éléments sur le bâtiment, on comprend que la vieille pierre a lutté, longtemps, déjà...

Et moi, c'est ça qui me plaît. Cette longévité, cette garantie donnée par le temps passé. La ferme a tenu, et elle tiendra encore. Sans doute ! Du moins je l'espère. 

Je vois bien l'impertinente esthétique de la maison moderne. Je reconnais cette fraîcheur et cette arrogance d'adolescente que sa jeunesse promet. Je ne suis pas contre les bienfaits du modernisme et j'apprécie les avancées pratiques de la domestique contemporaine.

Chez moi, pourtant, je n'y fais pas plus de place que ça. Les installations sont sommaires, fonctionnelles mais simples. La bâtisse vieillit, plutôt mal que bien. L'intérieur n'est pas moins dégradé que ce que vous en voyez de dehors.

Le maître de maison est vieux lui aussi, et le temps l'a marqué. Sa demeure est comme lui. Et, tant qu'il y vit, il ne la veut pas autrement.  La moindre tentative de rénovation le heurte, comme une remise en cause de tout ce qu'il a vécu dans ses murs. " Hol hola ongi dun, neska !" me dit-il. C'est très bien comme ça, ma fille. Ca ne l'est pas toujours, très bien, mais bon, je n'insiste jamais, sauf cas de nécessité...

Nous ne sommes que deux hominidés dans la ferme. Il y a plus de bêtes que de gens là dedans.

Il y a quelques décennies, évidemment, la ferme était mieux peuplée !

S'y entassaient trois générations, comme au bon vieux temps. Nous, les cinq enfants, mes parents, bien-sûr, et mes grands-parents maternels, premiers occupants de la famille.

Arrivés d'Espagne en 1936, fuyant la guerre, ils s'accrochèrent comme des perdus juste de l'autre côté de la frontière. Ils ne venaient pas de bien loin. Ils étaient originaires d'Oyarzun, près d'Irun. Soient une dizaine de kilomètres d'exode. Mais un déracinement et un redémarrage dans le nouveau monde. Je vous raconterai tout ça aussi, bien-sûr.

En attendant, voyez la petite tribu que nous formions dans le milieu des années soixante.






C'est pas de la grande famille, ça ?  Je vous présenterai tout le monde en son temps. Vous remarquerez que nous avions à cœur de  nous montrer laborieux, chacun une machine à la main. Je crois bien que nous avions sorti toutes nos richesses mécaniques pour l'occasion.

 Moi, je suis la petite dans les bras de son père. Et la dame aux cheveux blancs, c'est Manuella Olaciregui, ma grand-mère, avec mon frère Antton devant elle. 

A gauche, aux motoculteurs, Nicolas et Beñat, les inséparables. Au milieu mon parrain, frère de ma mère, et ma mère, donc, Karrmen !  Elle s'était un peu épanouie à l'époque. Plus de 90 Kg ! 


Sur le tracteur, notre tout premier TTiki-Haundi,  Aïtatxi, le grand-père maternel, Iñazio. Un caractère épouvantable, un travailleur acharné et imbuvable.

Et à droite, Gabriel, le frère aîné, le génie mécanique de tous les temps.  Comme de juste, il menait notre machine la plus perfectionnée, la Junior,  la moto-faucheuse tout terrain (Et qui en a vu de toutes les couleurs !).



Allez, je n'en jette plus. J'ai utilisé mon capital-temps à comprendre que pour parler à l'ordinateur, mon petit appareil photo devait être allumé...

Bah, je progresse, à petits pas, vers la lumière. Je vous l'ai dit, le modernisme ne m'attire que pour son bon usage. Alors, ce que vous maîtrisez les yeux fermés, moi, je le découvre péniblement. Mais bon, je vous avoue que j'aime assez...

Alors, à une prochaine fois. Je descends pour le goûter.

A ce propos, j'ai noté que les heures de publication de mes petits messages ne correspondent pas du tout au moment où je les ai effectivement écrits. Là, ça me dépasse et je verrai plus tard s'il y a moyen de rectifier ce petit décalage.

En attendant, je vais profiter de la fin d'après-midi encore ensoleillée. Et vous souhaiter une très bonne soirée. A très vite !




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire