lundi 28 novembre 2016

NOUS NE SOMMES PLUS TOUT A FAIT DES BETES...



Bonjour !

Je suis mon fil, vous savez, celui de cet article fondamental sur la nature humaine...
Je ne dis pas, c'est un peu brouillon, tout ça, mais quand-même, ça demande à être creusé, non ?

Après avoir si bien creusé la terre d'Agorreta pour y placer mes piliers d'angle, je reviens à mes réflexions profondes.

Pour structurer un tant soi peu mon ouvrage, je vais à partir de ce deuxième anniversaire de la création de ce "bloc", organiser mes articles en deux volets :

 1/ le volet faits divers, chroniques au jour le jour d'Agorreta, avec reportage images
 2/ le volet hors du temps, élucubrations farfelues et autres logorrhées verbales.

Avec évidemment des connections entre les deux, puisque ma congruence récemment apprivoisée s'intègre maintenant dans tout ce que je fais, dans tout ce que je dis, et vis.

Pour ceux qui n'adhèrent pas du tout à mes thèses imaginaires et abstraites, vous pourrez ainsi vous repérer aisément, et sauter allègrement tous les morceaux où l'absence d'images vous préviendra d'un contenu moins à votre goût.
Voyez comme je tiens à ne pas vous déplaire, et à vous faciliter ma compagnie !

Revenons à nos moutons :
Je vous ai expliqué comment, voulant comprendre l'humaine nature, la mienne et celle des autres,  je me demandais quelle elle était, cette nature. 
Bonne ou mauvaise ?
Et par quel schéma, quel alambic, quel processus ?
Mes théories ne sont certes ni originales ni argumentées sérieusement.
Pourtant, ce sont des théories, qui en valent d'autres !

Je vous expliquais comment, cherchant l'inspiration, l'étincelle, je me tournais vers la nature, le monde animal.
Ce que j'y voyais, et comment je rapprochais mes observations fines et moins fines de mon objectif.
Comment, observant la plante et la bête, j'y dupliquais une vision de l'homme.
Vision approximative et incertaine, sans doute, vision tout de même assez cohérente avec mon expérience de plus d'un demi-siècle maintenant de cette si intrigante espèce humaine, la mienne.

Avant moi, certains ont classifié le monde, dans le but de le comprendre mieux.
Nous avons besoin, nous, pauvres humains, d'avoir nos articles bien triés, suivant un ordonnancement à notre goût, pour avoir l'illusion de bien les appréhender.

Il y aurait donc ces règnes, minéral, végétal et animal. L'humain issu en droite ligne de ce dernier, s'en démarquant, puisque c'est bien un homme qui a établi cette classification. Il n'allait pas se ranger dans un tiroir, même en haut de la commode.
Tout juste a-t-il eu l'idée d'une strate plus élevée encore, le reflet en fuite d'une spiritualité au delà de sa condition. Comme il ne savait pas trop comment la classer, celle-ci, il l'a laissée pour plus tard...

Pour simplifier, toujours, mon penchant d'écarter les accessoires pour aller à l'essentiel, je me suis fait quelques remarques, propres à déterminer ces différents règnes.

Le minéral existe, mais s'anime à une échelle tellement différente de la nôtre, que nous ne percevons pas ce mouvement. Nous imaginons la pierre inerte, sans vie et sans esprit.
La mémoire de la roche, son évolution et les histoires qu'elle emprisonne dans ses strates, nous la contemplons dans les carrières, mais ne la "sentons" pas.
Cela constitue déjà une première indication, et non des moindres, sur le fait que nous ne percevons qu'une infime partie de notre univers.

Le végétal, lui, vit. Nous voyons la graine germer, la plantule se développer, devenir plante et fleurir. Nous suivons le recommencement de ces cycles, et y avons trouvé l'espoir de nous croire perpétuels.
Le végétal est animé, il réagit aux conditions de son environnement, mais reste attaché à sa base, la terre, la roche, une autre plante qu'il parasite. Il ne s'en libère pas. Certaines espèces tentent des évasions de racines aériennes, s'émancipent à la limite du raisonnable de leur point d'ancrage. La seule liberté du végétal se loge dans le voyage de la graine emportée par le vent ou un oiseau.
A regarder ce phénomène, je me dis combien le détachement de la matérialité, l'inspiration d'une chose autre et différente, nous est enseignée par la nature.

L'animal enfin nous est proche.
Il s'anime, ressent son environnement et manifeste ses ressentis, besoins et envies. Il s'est libéré de son ancrage au sol et bouge.
Il ne lui manquerait que la parole.
Nous serions des animaux parlants...

Pourtant, nous ne sommes pas des animaux.
Nous restons assujettis à nos instincts primaires, c'est vrai.
Nous avons des besoins vitaux incontournables : nous devons nous nourrir, nous assurer des conditions physiologiques adéquates. L'évolution a fait de nous des organismes délicats. Nous ne supportons plus trop le froid. Les trop fortes chaleurs nous oppressent.
Cette première strate, encore une fois, comme la roche en formation, établie, nous demandons davantage. Nous passons au stade au dessus de l'animal, qui ressent ses besoins, et manifeste ses envies. 
Nous revendiquons notre statut d'êtres sophistiqués, et réclamons reconnaissance de nos semblables et affection.
Enfin, nous en avons l'élan.

Ma mère parlant de son enfance disait : nous n'avions pas faim.
Et semblait penser que cela suffisait. Qu'il n'y avait lieu de se plaindre de rien, à partir du moment où l'on a l'estomac plein.
Elle agissait d'ailleurs ainsi, nous nourrissant plus que nécessaire. 
Le reste, l'affectif, l'émotionnel, tout ça, c'était secondaire, et, presque, superflu !

Ma foi, une vision comme une autre. Nous sommes devenus des adultes potables, à cet élevage là. Nous avons grossi, c'est sûr, grandi, pas trop, mais bon, nous avons un peu pris l'habitude d'avoir honte de nos sentiments autres que ceux nourris par le besoin de se défendre et se protéger. La colère, les cris, nous connaissons. Et pratiquons bien.
Dieu merci, les rires aussi, nous connaissons, et avons trouvé dans cette voie la fuite indispensable pour élargir notre perception du monde !
Pour le reste, nous sommes un peu en apprentissage. Et faisons des progrès, je dois dire...

L'homme, l'humain, diffère de l'animal par la conscience.
La où la bête sent d'instinct, l'humain devrait penser en conscience. Et agir de même.

Cette conscience d'être mortel engendre une angoisse profonde, évidemment.
Le gouffre, le vide, le néant, l'inconnu, toutes ces notions, nous en avons conscience, quand la bête les craint d'instinct. Paraît-il.
Notre condition de vivant dans un univers animé, notre désir de comprendre, notre besoin de spiritualité, d'élévation, notre tentation de comprendre et d'expliquer par un ordonnancement rassurant, tout cela serait humain. Le propre de l'homme, avec le rire. Notre fameux rire salvateur.

Je suis attachée à ces instincts animaux et naturels.
Je reste sensitive, et attentive à cette facette de mon être.
Pour autant, je ne veux pas me laisser gouverner uniquement par ces instincts primaires.
Je suis comme vous, j'ai peur quand je sens un danger, j'ai des envies de domination et de possession venues de loin. Des élans mauvais et des relents acides.

Parce-que je suis humaine, et que je tiens à faire grandir en moi cette humanité, je cultive avec attention ma différence.
Je cultive cette conscience d'être capable de dominer ces instincts, cette conscience de ma condition mortelle.
J'ai l'humilité maintenant de ma vulnérabilité.
Et l'aspiration de m'élever au dessus du comportement de la bête première.

J'ai le besoin de rester à l'écoute de mes instincts. J'ai le besoin aussi d'ouvrir mes horizons à autre chose. Cette chose qui se devine, mais ne se touche pas. 
Quand on est humain, différent de la bête, on devrait pouvoir sentir cette chose là.
Je crois...









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire