lundi 28 novembre 2016

LA CLÔTURE : PHASE III



Rebonjour à tous !

Après la chronique pseudo-cérébrale, chaussons nos bottes et retournons à la bonne vieille terre.

Le magnifique soleil d'hier se laisse oublier derrière une chape grise immobile et silencieuse.
Une ouate feutrée nous parle presque de neige.







Je vérifie la bonne tenue de mes madriers, fichés hier en terre avec Olivier.








Un élan vertical décidé, un peu approximatif sans doute, mais gravé dans le béton comme nos noms.
Nous aimons bien, à Agorreta, dater nos ouvrages un peu pérennes.
La vieille clôture datait de vingt ans. Si celle-ci en fait autant, les vaches d'Agorreta et d'Errandonea ne seront plus les mêmes, s'il en reste...
Comme Alexandre Dumas et ses trois mousquetaires, ces deux décennies passées et à venir se déclinent de part et d'autre d'un pic maintenant atteint.
La pente devant moi est plus douce, bien moins nerveuse.
Ce qu'elle a perdu en tonicité, forcément, j’espère le lui rendre en sagesse.




Nos ancrages précédents donnent satisfaction.






Nous avons cherché au pied de l'ancien piquet d'angle la borne de délimitation.
Ne la trouvant pas, nous avons creusé tout à côté, faisant confiance au cousinou de l'époque, respectueux déjà des bonnes règles de voisinage. Il nous fallait un étui de quatre-vingt bons centimètres, pour maintenir solidement notre pilier en totem.
La borne s'est dévoilée à une vingtaine de centimètres en dessous du niveau de la terre, juste au bord de notre nouveau trou !
La pluie a déversé petit à petit cette couche supplémentaire. Le piquet s'est éloigné d'une vingtaine de centimètres, un par année...
Comme quoi, même ce que l'on croit immobile ne l'est pas !  





Cousinou dans l'après-midi ensoleillé de ce dimanche a enlevé la vieille clôture.
Nous avons maintenant entre nous une vaste plaine, comme Waterloo, jonchée des seules feuilles mortes de l'automne.

Cette nouvelle clôture à poser le sera dans un esprit apaisé.
Le temps des conflits doit cesser, ici aussi.

J'ai eu ma période clôture électrique. Je trouvais le dispositif pratique, léger et amovible à souhait.
J'ai noté à l'expérience que les bêtes "gardiennées" à la peur développent inquiétude et nervosité. Je n'aime pas ça. 
Je préfère après coup la bonne vieille clôture traditionnelle, inspirant respect sans mauvaise surprise. Une délimitation franche et solide qui dit son nom, sans brutalité ni roublardise.

Il faut que les vaches soient bien gardées. Tout le monde le sait.




Mon petit totem sympathique marque maintenant l'entrée d'Agorreta, bien debout et bien droit.
Il arrondit sa bouche naïve en un Oh ! ahuri et émerveillé. Ou alors, il sifflote doucement, gai sans excès. Son regard est même un peu voilé de tristesse, non ? 
Il est facilement surpris et reste bon enfant. Il sait la finitude et les limites de sa joie. 
Accepte  les termes inéluctables avec sagesse et humilité.

Une meilleure inspiration me viendra pour lui aussi, ou pas...

Je vais aller tailler mon rosier grimpant, pour pouvoir repeindre la montée de l'escalier.


Je ne saurais tolérer davantage cette vilaine rampe de grise, dans cette façade immaculée !
Ce sera l'ouvrage des prochains jours, à temps perdu, entre deux occupations quotidiennes.

Le vieux maître d'Agorreta sorti au soleil ce jour là se garde aujourd'hui au chaud.
Le ciel gris du jour n'invite de toute façon pas à la sortie.
Il appelle au repos.

Je vous laisse là, et vous retrouve bientôt !

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