lundi 28 septembre 2015

MEUGLER A LA LUNE ?



Bonjour à tous !

Bref signe de la main ce matin.

Histoire de nous souvenir dans longtemps de l'éclipse lunaire...





Saisissants, non, ces clichés ? Mémorables ? Non !

Je n'ai pas su faire mieux...

Remarquez, des images de l'éclipse de lune, vous en trouverez partout.
Personne n'attend après moi pour ça.
C'est une chance !


A voir, c'était pas mal. Je n'ai pas eu le moment le plus beau.

Ces trois instants, à imaginer faute de pouvoir admirer, à se remémorer, n'étaient pas les meilleurs, je crois.

Hier soir, juste avant minuit. Ce matin après cinq heures, puis, à sept heures.
Trop tôt, et trop tard...

En fait, je n'avais pas spécialement l'intention de me lever pour observer le phénomène. Je me suis dit que je verrais ça ce matin, à l'aube. Je l'ai fait, mais la lune à ce moment là était juste un disque brillant, pas particulièrement remarquable, ni par sa taille, ni par sa couleur.
Des couchers de lune, j'en ai vu de bien plus jolis.

Hier soir, un peu avant minuit, quand, douillettement installée dans mon meilleur sommeil,  je dormais paisiblement, quelque chose m'a tirée de cette agréable contrée. J'étais en plein rêve, et un rêve plutôt amical, pour ce qu'il m'en reste.

Réveillée aussi injustement, je me demandai, ce qui était venu me chercher là.
Je n'ai plus entendu le "tunk-tunk-tunk" d'appel de mon père depuis des lustres. Serait-ce ça ? me suis-je dit en sortant à regret de mon lit.
Je me chaussai, contrariée mais résignée à reprendre ce rite des levers nocturnes intempestifs.

Un mugissement venu de l'étable troua le silence tranquille. Tiens, Pollita, à cette heure là ?



Elle, la placide, la reine sereine ?

Si je ne descends pas suffisamment tôt, Pollita meugle, le matin.
Quand son pis rempli de lait devient lourd, elle appelle.
Je défais les chaînes de Rubita et de Galzerdi pour les libérer.
Elles ne se font pas prier pour aller voir leurs mères, et se mettre à téter les mamelles gonflées.


Là, ce n'était pas du tout son heure. Quand Pollita meugle ainsi, hors usage, c'est que quelque chose ne va pas. Elle n'est pas capricieuse. Son alerte doit être prise au sérieux.
Il arrive que Rubita s'éloigne dans le champ, passe sous le fil de clôture, et aille voir plus loin, si l'herbe y est meilleure.
Sa mère, plus respectueuse des limites autorisées, se campe en bordure, et meugle, sa détresse, de voir sa fille s'en aller loin d'elle, dans des parages interdits.

Pollita ne m'a jamais dérangée inutilement.
Cette nuit, je suis descendue voir ce qui se passait là, en bas.

J'ai allumé, la pathétique ampoule de 40 watts a éclairé mes bêtes couchées. A part ma Pollita, debout, tête dressée par dessus la murette. Rubita, sagement allongée à sa place, ne manifestait aucune anomalie.
Je me suis approchée, j'ai causé à ma vache. Rien n'expliquait ses meuglements.
Entre-temps, tout le monde s'était levé. 
Mes vaches ne sont pas tourmentées. Quand elles me voient, elles se disent, tiens, ce doit être l'heure de manger, et s'apprêtent au repas.

J'ai distribué quelques quignons de pain, lâché les petites qui tiraient sur leurs chaînes.
Nous avons fait une aube à minuit.
Les vêles contentées, puis rattachées,  les mères apaisées, je suis remontée.

Qu'est-ce qui a tracassé ma Pollita cette nuit ?
L'éclipse lunaire ?  Je ne pense pas.

Peut-être le petit qu'elle porte en elle. Pollita est pleine de quatre mois maintenant. Le pré-animal dans son ventre doit s'animer, à ce stade. Et j'imagine que c'est cette sensation qui a réveillé ma grande et belle vache.

Et tous les habitants nocturnes de la ferme, par ricochet.

Que Pollita soit pardonnée, elle ne savait pas au juste ce qu'elle avait. Et je ne le sais pas beaucoup mieux.

J'imagine, comme j'imagine la beauté de la lune à quatre heures ce matin, faute de savoir et d'avoir vu.

C'est notre chance d'humains, de pouvoir aller au delà des choses par l'esprit.
Et notre tourment...

A une autre fois, et portez-vous bien.


En différé de quatre jours :

Le croirez-vous ?
Notre bien-aimé directeur de la jardinerie, Jean-Michel, a anticipé ma défaillance.
Dimanche dernier, il s'est hissé au sommet du Pic du Midi de Bigorre.
Et, ces clichés de l'éclipse lunaire que j'ai lamentablement manqués, il les a, lui, parfaitement réussis.
Je vous les montre ici,  jugez par vous-mêmes :


















A cette altitude, cet homme n'est plus un supérieur hiérarchique, c'est un véritable ange-gardien, presque monté aux cieux, a défaut d'en descendre ailé.
Nulle part ailleurs en entreprise, je n'ai entendu parler d'un patron aussi presque saint, capable de prévoir ainsi et de pallier majestueusement les manquements de ses employés... 
Que le Très-haut nous le conserve longtemps en sa sainte garde, les pieds bien sur terre ici-bas, pour notre plus grande joie !







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