dimanche 13 septembre 2015

CHASSEUR SACHANT CHASSER ?




Bonjour tout le monde !


Ce dimanche est jour d'ouverture de la chasse.





Les alentours sont calmes. 


Les chasseurs sont bien là, pourtant. Toutes les voitures garées au bout du champ ce matin n'y sont pas d'habitude.

Voyez au premier plan mon opulent carré de choux et navets fourragers.

Il est en pleine pousse, les choux bleutés mélangés à mes deux navets.
Je ne le désherbe plus maintenant, ma culture est de taille à supporter la concurrence...
L'attaque de chenilles noires devient aussi moins probable, avec le durcissement des feuilles.

Voyez comme ces petites fourragères vont vite :


Les choux bleutés, semés il y a moins de deux mois, les navets rajoutés le 12  Août.

Un mois après ce dernier semis, la culture couvre totalement la terre.

Je vous l'ai dit, ce navet, il démarre en force.
Il a fait chaud, il a plu, j'ai pu correctement suivre le binage et les attaques d'altises.
Toutes les conditions favorables ont été réunies.


Pour autant, je vous en parlais la dernière fois, nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge.
Il y a deux ans, mon navet était tout aussi réussi, à ce même stade.
Je m'étais désolée de le voir lamentablement s'étioler et dépérir, en l'espace de quelques jours, quand, après de nombreuses heures de binage, je pensais m'être assurée la récolte de fourrage frais pour l'hiver...
L'an dernier, prévenue de ma triste expérience précédente, je m'y étais prise suffisamment tôt, pour pouvoir réensemencer avec les graines d'Antxo, quand mon premier navet se mit à arborer triste figure.  Pour ceux qui se demandent ce que sont ces graines, reportez-vous plus haut...
J'avais dès les premiers signes de défaillance arraché les plants pour les faire consommer aux vaches, en espérant extirper du même coup la calamité qui les avait perdus.

La sécheresse du début de juillet de cette année ne m'a pas laissé l'opportunité de renouveler cette parade.
Je suis dans l'expectative passive. 
Aucun signe d'alarme pour le moment... prions le Seigneur !




L'autre sujet d'observation vigilante, ma Galzerdi, un peu apathique ces derniers jours, paraît reprendre un peu de poil de la bête.
Elle reste un peu neurasthénique, et ne vide toujours pas complètement le pis de sa mère.
J'interviens le soir, à la rentrée, pour alléger les mamelles gonflées.
Bigoudi s'accommode, mais résiste quand-même.
Pour pouvoir la traire, il me faut encore lui passer une corde souple autour des pattes arrières.
Je serre juste de façon à lui permettre de faire de petits pas, mais sans lever lestement le sabot comme elle le fait si  bien, la bougresse !
Elle admet l'entrave sans trop de contrariété, et apprécie la gourmandise, pomme ou carotte, que je lui présente en fin de séance. Elle accepte aussi sans rancune les vigoureuses caresses que je lui prodigue alors.
J'espère me la gagner, cette petite vache de caractère, et réussir à surmonter ses défenses...

Là encore, à suivre !

Mes bêtes n'aiment pas les coups de fusil. A la moindre détonation, elles lèvent la tête, les petites se rapprochent des mères, et tout le monde migre vers l'autre versant de la pâture.
En ce premier jour de chasse, elles ne vont pas brouter à leur ordinaire.





A côté, Zaldi manifeste son mécontentement, elle aussi.

Elle galope la queue haute, et les oreilles courbées en arrière.

Ce n'est pas le galop pour se dérouiller les pattes, non, c'est le galop de la bête inquiète.







Ah là, là ! Il faut bien partager notre espace à ces autres gens, différents.
Nous aimons les bêtes et le calme. Ils adorent les fusils et la traque. Nous sommes bien obligés de les accepter autour d'Agorreta. Ils ne vont pas aller chercher le gibier sur la place de l'église, n'est-ce pas ?

Mes vaches s'habitueront, un peu, et Zaldi s'apaisera, elle aussi.
La saison automnale nous offre en présent ses couleurs, sa lumière et sa douceur.
Quelques chasseurs peuvent aussi prétendre goûter leur plaisir.

Vivons en société, isolés mais pas seuls au monde.
Le gibier ne doit pas abonder dans les parages, les coups de fusils sont rares.
Ces braves gens rentreront déjeuner tout à l'heure, satisfaits d'avoir pris le frais, à défaut de prise.

Pour aujourd'hui, je vais éviter d'aller me promener avec les chiens, dans la campagne.
Elle est trop peuplée pour moi.

A une prochaine fois, lecteurs des nouvelles d'Agorreta.
Savourez votre dimanche comme il le mérite, chasseurs ou pas.

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