vendredi 20 février 2015

LE PRINTEMPS D' AGORRETA




Amis lecteurs de mes chroniques d'Agorreta, bonjour !

Nous voici rendus à cette mi-saison, sortie d'hiver et pas tout à fait début de printemps.

Le soleil levant a contourné ma Rhune :




Le bel astre resplendit maintenant loin à gauche.

Au fil de la saison, il ira bien plus loin encore.






Quand, en cœur d'hiver, il se collait  à la droite de la Rhune-mère protectrice.



























Le temps suit son cours, à Agorreta comme partout ailleurs.
Les matins ensoleillés, le relent du printemps émoustille les merles et les grives, enivrés de lumière.

Mais, la grisaille ne cède pas si facilement le terrain. Les nuées sont vite là, pour tempérer les élans trop enthousiastes des impertinents.









La brume diffuse pâlit le soleil.

La baie d'huile se fait immobile, attentiste.

Enfin, ici, c'est plus une photo bêtement ratée, qu'une subtile prise de vue d'une atmosphère floutée...












Le grand eucalyptus en bordure de mon champ labouré se dresse en majesté.

Je prends sa silhouette illuminée comme un appel, un signal.

L'heure a sonné de démarrer la saison printanière.










Le maître d'Agorreta rentre de sa promenade, tête baissée pour ne pas offenser la majesté de l'astre solaire.
Cette pleine lumière le ragaillardit au point de me le mettre en transe de début de printemps !

- Qu'est-ce que tu attends ? me dit-il, il faut épandre les amendements !

Seigneur, j'ai cinquante ans, et je dois encore obéir aux commandements de mon "Aïtato", comme au bon vieux temps de mes toutes jeunes années...


Le temps du repos d'hiver est  terminé. 
Finies les séances d'écriture au coin du poêle ronronnant. 


J'aime la plénitude de la maturité automnale. J'apprécie le long hiver propice aux introspections et à la méditation paisible.

Maintenant, ce temps là a passé ! Il faut se remettre en mouvement, reprendre le cours d'un temps jamais figé.

Je sors de l'hiver un peu engourdie. 
Je me demande toujours si je vais retrouver cette énergie d'habiter les longues journées de pleine lumière.
Je reconnais cette hésitation à repartir, quand on était si bien, dans ce temps long et lent d'hiver.

Mais, j'aime aussi cette renaissance, ce recommencement, le renouveau d'une saison à son début.
Les cycles de la nature, je les connais. Je les vis au plus près. Ils m'investissent totalement et je me laisse volontiers imprégner de cette source de vie saine et simple.

C'est la sensation d'éternité, la pérennité de la nature, l'idée d'un temps plus long que le nôtre.
Un message de sérénité. 
Nous sommes vivants, un jour nous ne le serons plus, et pourtant, la vie continuera, hors de nous, et sans nous. 
Avec une petite trace laissée tout de même, par chacun, à sa façon et à sa mesure.

La mienne tiendra en grande partie dans ces mots déposés ici et là.
Dans mes écrits désordonnés. 

Je vais relire ces textes livrés en toute spontanéité.
Je vais corriger les erreurs de frappe, rectifier l'orthographe et supprimer les redites.
Mais je ne retouche jamais l'ordre de mes récits.
Ces phrases ont un cours, elles suivent une logique. Peut-être pas la votre, ni même la mienne.

Ces cahots, ces incohérences, ne me dérangent pas. Ces textes m'ont traversée comme l'eau traverse les terres. J'ai restitué, comme je l'ai pu, ce flot qui parfois me dépasse.

Je termine ici la saison II (quelle fatuité !) de mes Nouvelles d'Agorreta.
Grâce à vous, grâce à cette ombre amicale  perçue à travers ce "bloc", j'ai passé un bien bel hiver.

Je vous en remercie, comme je remercie humblement le sort de m'avoir faite telle que je suis.
En toute modestie...

Nous nous retrouverons épisodiquement à partir de maintenant. 
Et de façon mieux suivie à la prochaine mauvaise saison.





Quand le bel automne aura roussi à l'or riche les feuillages du petit bois derrière chez moi.



D'ici là, le travail n'attend pas !

Et, à Agorreta, puisque le maître en a décidé ainsi :







TOP DÉPART, C'EST PARTI !


Nous inaugurons dès cette après-midi la belle saison en épandant l'amendement calcique, promesse de fertilité sur les terres à cultiver et les champs à faire pâturer.






Vive la belle mécanique et l'homme qui la maîtrise !
Le travail se fait vite et sans peine. Imaginez, si je devais épandre ces tonnes de chaux à la main comme au bon vieux temps !

Voyez, ce temps qui passe, j'en suis convaincue, c'est une bénédiction, aussi.

A plus tard mes amis, et d'ici là, soyez forts comme ces vieux arbres fiers et... tordus ! 
D'avoir autant vécu !




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