lundi 2 février 2015

DISSERTER SUR LE CUL DES VACHES ? JE SUIS CHARLIE !




Aujourd'hui, lundi, nouvelle semaine et autre temps.






L'ambiance est beaucoup plus calme, une certaine sérénité adoucit l'atmosphère.
Les traces du tourment sont encore là, évidemment. 
La Rhune blanchie sous des cieux allégés témoigne des rigueurs des jours d'avant.

Elle se protège sous ce manteau douillet pour celles des jours d'après...









La baie est d'huile.

Tout est si tranquille, presque trop immobile.















L'écume rageuse d'hier est aujourd'hui un clapotis innocent.


Quoi qu'il advienne, après, ça fait du bien, ce petit répit.

Ca s'apprécie.









Je profite de cet apaisement pour réfléchir à des remarques d'ordre général, entendues ici ou là.
J'essaie d'être à l'écoute des gens. Particulièrement de ceux dont les observations sont constructives et enrichissantes.

Ca limite déjà le panel !

Moi la première, quand je m'exprime, j'en débite, des choses. Et pas toujours des essentielles !
Parler, dans nos sociétés, est un usage malheureusement galvaudé.
On ouvre trop souvent sa bouche, quand on ferait bien mieux de fermer sa gueule.

Tout de même, si l'on doit, à chaque parole remontée à nos lèvres, se demander si elle est bonne à proférer, utile à énoncer, intéressante à émettre, inutile de vous dire que les conversations seront vite taries !

Gardons le plaisir des bavardages sans queue ni tête. N'habillons pas le langage d'un costume trop strict et solennel.
On peut bien parler, comme dit l'autre ! En gros, tant qu'on ne fait qu'en parler, rien n'est fait.
Ca n'est pas faux.
Mais pas tout à fait vrai non plus.

On parle, on parle, en l'air, à tort ou à raison. On émet, on envoie des sons et des messages.
On se fait plaisir aussi, un peu, on se soulage.
Les paroles s'envolent, dit-on.

Et pourtant, non. On parle, on dit, on signifie. On avance, on trahit, on pose des mots.
Et on cause des maux.

Les paroles, mêmes innocentes, ne sont pas anodines.
Evidemment, dans les conversations courantes, on fait le tri, de la parole du bon usage, de la civilité de bonne manière. 
On repère facilement la parole plus lourde, venue des profondeurs, la parole de poids et d'importance.
Celle nourrie, portée, et délivrée. 
La parole libérée qui allège celui qui la sort et pèse sur celui qui la reçoit.

Le mot écrit importerait davantage. Et le mot écrit et publié serait un acte à bien réfléchir.
Quand la parole échangée en comité privé n'aurait pas d'importance. L'onde de choc de l'une serait sans proportion avec l'impact de l'autre.

Le lien avec les mots écrits dans un blog est bien-sûr immédiat.
Un blog peut n'être que confidentiel. 
Celui-ci, comme la plupart, perdu dans le tourbillon d'une nuée de parutions agglutinées, il faut le chercher pour le trouver !
Je ne veux pas dire par là que ce blog est un retranchement derrière lequel je me cache pour délivrer mes mots.
J'écris, je peux être lue, je le sais. C'est comme ça que je l'ai voulu.

Mais quand je parle, quand vous parlez, c'est aussi pour être entendus. 
La composition et l'importance de l'auditoire est évidemment à prendre en compte.
 Mais vous ne maîtriserez jamais votre parole emportée. Vous la lâchez dans la nature. Elle fera sa vie loin de vous.

Bien des paroles sont rapportées. Et qui plus est, déformées au passage.
Un écrit, lui, au moins, s'il est donné à lire, et non pas interprété (là, on retombe dans la parole), est fixé sur son support. Il est figé dans son contexte. On peut essayer de l'interpréter et de le transformer, il existe à lui seul et peut se défendre.

Je me méfie des paroles. Les conversations sont fragiles. Un rien les déstructure. Un geste, une intonation, tout un faisceau d'éléments extérieurs les perturbent et modifient leur sens.
Je sais l'intérêt d'une communication spontanée et complète. J'en crains un peu les dérives.

Quand on écrit, on pose des mots réfléchis. En principe. On va, sans se perdre, au bout de sa pensée. On n'est pas interrompu. Le message n'est pas pollué par des interventions parasites.

L'échange en est ralenti, forcément. Le temps de réaction bien plus long. Mais ce temps justement aplanit les émotions parfois néfastes à la bonne marche d'une réflexion bien raisonnée.

Personnellement, vous l'aurez compris, je préfère écrire que parler. 
Je goûte quand même le plaisir de l'échange "en direct". Mais je m'en méfie, voilà, c'est ça, je m'en méfie.

Evidemment, je m'adapte à ce qui m'est proposé. Je me vois mal répondre à quelqu'un qui vient me trouver : écoute, ce que tu veux me dire, écris-le moi, plutôt !

Imaginez un monde où l'on ne communiquerait que par billets ! Ridicule, bien-sûr.

Tout de même, les paroles lancées en l'air, ou murmurées dans le soi-disant secret, me paraissent plus ravageuses, ou propices à le devenir si elles ne l'étaient pas au départ.

C'est mon point de vue.
Je peux parler de tout. Ecrire sur tout. Mais pour ce qui m'importe, les mots tracés me sont plus fidèles que les mots prononcés. Ceux-là se perdent aussitôt. Ils errent en électrons libres et plus rien ne les ramène à leur base si le destinataire les a perçus en mauvaise part.
L'écrit reste ce qu'il a voulu être. Il a gravé sa signification matériellement.

C'est dans ce sens que je pense la parole plus insidieuse. 
Moins tangible.

Mal comprendre un discours se rattrape moins facilement que se méprendre sur un texte.
L'accident de transmission est plus probable par la parole.
Et le malentendu, fréquent. Quand le mal lu, n'existe pas à ma connaissance. Mal compris se rectifie...

Enfin, je ne vais pas disserter plus longtemps sur les avantages et inconvénients du langage oral ou écrit.

Je suis beaucoup plus amusante et inspirée quand je disserte... sur le cul des vaches !









Parce-que moi, voyez-vous, le cul des vaches, je trouve ça apaisant. Inspirant, et apaisant, oui !
Pour certains, histoire de nourrir leur sérénité, de lisser leurs tourments intérieurs, ils vont voir la mer, ou un beau paysage.
Lamartine, c'était son lac. Enfin je crois, que Le lac, c'est Lamartine. Ou le vallon... Ou les deux...

Moi, ce sont mes vaches, dans cette vieille étable...


Elles me rendent la paix. Me donnent la joie. Me disent : prends, ceci est notre chaleur animale, livrée pour toi en rémission de tes péchés !

Oui, oui, oui, là, on ne sait plus trop où on va, n'est-ce pas ?
Et pour de l'écrit réfléchi, c'est du joli !

Que voulez-vous, après tout, puisque, ces temps-ci, tout le monde le dit, moi aussi, je peux, le bras levé, m'écrier : JE SUIS CHARLIE ! 

Laissez-moi m'exprimer, écrire, libre et sans entraves !
Mon cercle est restreint. La ferme Agorreta ne rayonne pas loin.
Je m'y tiens et respecterai ces limites sacrées.

Allez, avant de vous inquiéter davantage,  je vais aller dans ma campagne, aérer mes neurones en effervescence.

J'ai même un rayon de soleil qui vient me chercher par la fenêtre.
A très vite, amis lecteurs, et pardonnez mes erreurs... Comme je tâche de les pardonner, à ceux qui m'ont offensée !











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