lundi 18 janvier 2016

CHEMIN DES CRÊTES : SEPTEMBRE 2003




Bonjour à tous les suiveurs de nos aventures du Chemin des Crêtes !





Ce matin sur Agorreta est sombre et pluvieux.




Des nuages bas, une pluie molle, rien de bien engageant.

Qu'à cela ne tienne, je vais continuer mes travaux de peinture.
J'en suis à la chambre du fond du vieil appartement du bas, où est mon père.







Cette atmosphère plombée d'aujourd'hui n'entame pas du tout mon moral au beau fixe.

J'ai profité hier du soleil, sur les hauts d'Ibardin, avec mon grand mari Olivier.
Une journée splendide, ma mère Rhune délicatement enneigée tout près de nous. Une lumière précieuse, des sensations et des émotions gravées pour longtemps. De la douceur et de l'intensité. Tout ce qui donne à la vie sa saveur et son intérêt.

Nous avons tous l'opportunité et la chance de vivre ces moments. Encore faut-il ne pas laisser passer cette chance et cette opportunité...
Moi, je saisis au vol tous ces bijoux magnifiques, et je les engrange dans un écrin discret.


Gardons ça en tête, et repartons Chemin des Crêtes, en ce beau mois de septembre 2003.





J'étais dans cet état d'esprit guerrier, où mes sentiments et mes raisonnements s'outrent parfois en pics déraisonnables.

Notre réunion fin Août avec les voisins avait accouché d'un accord bâtard. Chacun faisait mine d'y croire, mais campait tacitement sur ses positions. 
Nos convictions restaient inébranlées : les voisins étaient des empêcheurs de tourner en rond, fats et méprisants, la mairie roucoulait à leurs pieds, nous étions les fiers et braves opprimés, décidés à mener notre croisade à son terme, envers et contre tous.

Evidemment, la mairie, déçue peut-être que nous ayons, contre leur attente, trouvé un semblant d'accord, n'allait pas faire machine arrière, et nous autoriser gentiment, ce qu'elle nous avait interdit début Août. La parade du fameux "Centre d'Enfouissement Technique Type 3" semblait ne pas suffire. Zut...
Ce n'étaient plus tellement les voisins qui poussaient à la roue pour nous empêcher de continuer notre ouvrage. C'était l'équipe municipale et ses employés qui prenaient la relève à leur compte.
Exaspérés sans doute, que de simples paysans leur tiennent tête de cette manière.

Là encore, interprétation, interprétation... Mais, bon !

Je me sentais d'attaque. Je voulais faire toucher terre à cet adversaire chancelant.
D'humeur belliqueuse, je relançai les hostilités :
















































































La vraie petite morveuse, cherchant les limites qu'on veut lui imposer, les repoussant à l'extrême par une insolence aiguë.

Je m'amusais terriblement, toujours. Et notre semblant de réussite galvanisait une énergie inépuisable.

J'imagine les dirigeants municipaux et leurs employés en responsabilité recevant mes missives impertinentes. Ils devaient avoir sérieusement l'envie de venir me mettre une paire de claques. Ou alors, certains s'amusaient-ils eux aussi de cette mini comédie rurale ?
Ça devait les changer, je pense, de leur routine administrative. Les distraire. Les émouvoir, peut-être ? Qui sait...


L'émotion ne les retint pas longtemps dans leurs tentatives d'opposition à notre projet.
Le 18 septembre, le maire et son équipe délibérèrent en urgence, de façon à se munir d'armes légales efficaces pour nous contrer sans possibilité de contestation.


















































































Tiens, de nouveau ce petit oblique fantaisie ! Ça faisait longtemps...

Nous entendîmes reparler de ce fameux et toujours aussi plaisant "Centre Technique d'Enfouissement type 3".
Un vaste projet, à finaliser début 2004, d'après ce document. Nous sommes, quoi, 2016 ? Ce projet est toujours en cours. Comme quoi, même la mairie n'arrive pas sans mal à ses buts...

En gros, la mairie s'autorisait et se félicitait de faire, au grand jour et en toute légalité, ce qu'elle voulait nous empêcher, à nous. Ça alors !

Evidemment ses visées n'étaient pas la mise en culture de parcelles inexploitables. Là, on voulait encaisser du sonnant et trébuchant, en quantités richement proportionnelles aux tonnages envisagés.
Ce que l'on soupçonnait, sans pouvoir le prouver, mon frère de faire, on se l'appropriait, en y mettant les formes et la manière. Bougres, bougres, bougres...
Fichtre, comme dirait l'autre !

Puisque la mairie n'arrivait pas à nous faire obéir en l'état, elle se tourna vers la maman préfecture, pour lui demander assistance. Le fameux PLU à mettre en place pour pouvoir nous imposer ce terrible "Centre d'Enfouissement Technique type 3".
Vous vous souvenez, ce comportement puéril d'adultes redevenus petits enfants ? Cette quête vers une autorité supposée pallier  ses propres faiblesses ? Et oui, même maire, on n'échappe pas à ce genre de comportements...


Je vous laisse ici.
Je vais œuvrer à ma peinture. Ce projet-ci avance rondement. Sans embûches, tout en plaisir.

A bientôt, pour la suite de notre épopée rurale !


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