vendredi 1 janvier 2016

BONNE ANNÉE !




Premier jour de la nouvelle année à Agorreta.







Ici comme ailleurs, l'occasion de se tourner vers l'avenir, en laissant derrière soi ces choses qui nous ont construit, dont nous avons eu besoin, mais qu'il faut savoir oublier.
On ne vit pas une vie d'homme sans connaître de près ou de loin la souffrance et la peine. Ces épreuves sont nécessaires, aussi pénibles soient-elles. Elles nous donnent la force de se savoir capable de les surmonter. Et la sagesse de les admettre et de les accepter.

Je suis comme vous tous. Je n'aime pas souffrir, je préfère avoir du plaisir.  Et je me tourne à chaque fois que je le peux, vers les sources de ces plaisirs, grands et petits.

Ce matin, à Agorreta, tout le monde se repose des agapes d'hier.
Mon père et moi, sommes parfaitement reposés d'une nuit longue et tranquille. Nos petits quotidiens du matin menés à bien, j'ai en projet de sécuriser le plancher du vieux grenier.
Vous le savez, Agorreta est vieille, et taquine, pourtant. Elle conserve des facéties de jeunette, s'amusant ici et là à piéger les distraits.

Malheur à celui qui se risque ici à traverser le grenier, sans regarder où il met les pieds !
Le plancher, fatigué par les années, rongé par les sucs de l'herbe fraîche stockée là en été, des citrouilles et autres patates étalées pendant l'hiver, ce plancher a été sérieusement entamé par endroits. 
Il présente des jours, ma  foi pratiques, d'un certain côté. On peut sans descendre à l'étable, surveiller les vaches, par exemple, à travers les larges fentes. Si besoin, on peut également arrimer des fixations diverses entre les pannes, s'appuyant sur elles sans avoir à trouer le bois, puisque, troué, il l'est déjà...
Tous ces petits avantages contrebalancent mal l'inconvénient du risque non négligeable de passer une jambe au travers des planches pourries, en se lacérant le mollet d'échardes traîtresses.
Certains en ont déjà fait l'expérience, les pauvrets !

Je vais tâcher de remédier à ça aujourd'hui, dans la suite de mes travaux de rénovation douce à Agorreta. Je vais disposer de larges plaques de bois, côte à côte, sur le sol, pour couvrir les trous, en prenant assise plus largement sur les parties saines. Cacher la misère, quoi, comme souvent ici !
J'ai terminé la peinture de l'ensemble du premier niveau.
Après la sécurisation sommaire, (toujours, sommaire, ici, souvenez-vous), du grenier, j'attaque le bas !

L'étable restera celle qu'elle est.

Pour Rubita et Galzerdi, il est temps de renoncer complètement au lait.






C'est aujourd'hui le premier jour de leur sevrage complet. Là encore, peine et souffrance... Dans un premier temps. Ces demoiselles sont maintenant des jeunes filles, et il serait inconvenant de les laisser davantage se comporter en bébés !
Ce soir, quand, au lieu de les lâcher pour qu'elles aillent vider les pis de leurs mères, je vais les ignorer, et les laisser dépitées face à leurs mangeoires garnies, elles vont manifester leur colère. Elles vont meugler comme des perdues, et Pollita et Bigoudi prendront le relais. Tant pis ! Il faut savoir passer outre, pour leur propre bien-être futur, à toutes.
Les mères sont pleines de sept mois, maintenant, il faut les tarir. Elles ne peuvent pas en même temps nourrir le petit qu'elles ont dans le ventre, et produire du lait. Je viderai les pis, tous les soirs, pendant quelques jours, pour amener la chose progressivement. Evidemment, je ne vais pas faire l'économie de quelques coups de sabots de ma malicieuse Bigoudi :



Elle me fait déjà des clins d’œil, d'avertissement : "Viens, viens-donc, me dit-elle, je vais te faire la vie dure, tu vas voir..."
Bah ! Elle n'est pas bien méchante. Je l'ai déjà pré-dressée, en lui apprenant à se tenir tranquille, les deux postérieurs maintenus serrés par une cordelette. 
Nécessité fait loi, n'est-ce pas ?









Pollita sera encore une fois irréprochable. Elle se laissera traire, sans faire de manières. Que du bonheur, ma grande et royale Pollita...



Ma Fauvette est de plus en plus belle. Elle me donne entière satisfaction, longue, haute, majestueuse comme un flanc de montagne à l'automne. Une tête fine et gracieuse, des membres solides, une vraie belle bête !
D'un caractère tranquille, quand, cornée comme elle l'est, elle pourrait vite devenir dangereuse, je me l'adore, ma  Fauvette la belle.
Si l'envie nous en persiste, nous irons dimanche visiter sa mère, à Souraïde.



Ma récolte de citrouilles s'amenuise. J'en ai encore pour un bon mois, je pense.




Je surveille attentivement les débuts de pourrissement, pour consommer les fruits avant qu'ils ne s'abîment en totalité.
















Pour le moment, je n'ai jeté que deux ou trois citrouilles, tombées en eau avant que je ne remarque leur faiblesse...

Si l'on n'y prend pas garde, on a vite fait de tout perdre, ici aussi.
Vigilance, toujours, vigilance...




































Je prendrai la suite avec les betteraves. Elles ont séché, en tas. Leur chair reste fraîche et appétente. Mes belles s'en régaleront, pour la fin de l'hiver.


D'ici là, mes pauvres navets altérés par la sécheresse auront retrouvé la ressource d'émettre de nouvelles feuilles. La pluie annoncée pour bientôt est attendue, ici :








Voyez, la vie suit son cours, à Agorreta.


























La nouvelle année ressemble à l'ancienne, à peu de choses près. 

Quand pourtant nous avançons résolument. 
L'avenir, nous n'en connaissons avec certitude que le terme. D'ici là, nous espérons bien savourer le temps offert, comme il mérite de l'être.


Que la nouvelle année vous soit favorable. Qu'elle vous tire vers un horizon clair et pur, suffisamment attrayant pour ne pas vous laisser enliser dans ces marais visqueux des choses qu'il faut savoir laisser derrière soi.

A une prochaine fois, pour la suite de nos aventures sur le Chemin des Crêtes.










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