mardi 12 janvier 2016

CHEMIN DES CRÊTES : LA MAIRIE ET LES NOUVEAUX RESIDENTS



Suiveurs de nos aventures du Chemin des Crêtes, bonsoir !




Après nos chers voisins, revisités un par un, d'un œil totalement partial et orienté,  approchons maintenant une autre entité protagoniste de l'affaire. La mairie d'Urrugne,  ses élus et ses employés.

Je ne vais pas pousser mon reportage en images jusqu'à la place publique de cette coquette cité basque traditionnelle.
Vous connaissez peut-être, Urrugne et sa mairie. Pour mes lecteurs plus lointains, je vous décris succinctement :
Urrugne est un petit village, essentiellement paysan au départ. Un centre bourg charmant, une rue principale pentue, bordée de maisons anciennes et typiques à souhait. La haute et élégante église, ouvrant largement son parvis sur la place. La mairie, elle aussi logée dans un bâtiment imposant et ancien, avec sa façade typique, aux murs épais et ondoyants. un peu comme Agorreta, en beaucoup plus joli et stylé.

Urrugne est vaste, en étendue. Il y a encore un certain nombre de paysans vivant de leurs terres et de leurs élevages, à Urrugne, même si là comme ailleurs, les exploitations disparaissent, les unes après les autres.
Le paysage y est somptueux, entre la corniche surplombant la mer de ses falaises claires, et les vallonnements montagneux de la chaîne des Pyrénées venue s'assagir ici.
Le village s'éparpille en petits hameaux de quelques maisons, disséminés dans la verte campagne, et des rassemblement plus récents, et plus drus, de lotissements colorés et attrayants.
L'orientation urbanistique de la cité privilégie les grandes propriétés, sur les terres hors de la cité.
Urrugne, coquette bourgade, toute proche de la frontière espagnole, aux portes de l'aristocratique Biarritz et du festif Bayonne, a attiré beaucoup de monde, ces dernières années. Et du beau monde, en capacité d'acquérir des parcelles de 2500 m2 pour y faire bâtir de belles maisons, vides les trois-quarts de l'année.
Je ne connais pas les chiffres des recensements résidentiels d'Urrugne, mais je parierais facilement sur un pourcentage fort élevé de résidents occasionnels.

Nulle part comme à Urrugne, on voit fleurir des propriétés cossues. Certaines vieilles fermes ont été réhabilitées, de façon respectueuse. D'autres, rasées pour être remplacées par des constructions ultra-modernes, toutes en baies vitrées et surfaces agressives. Chacun ses idées sur l’esthétique de l'habitat...
Maintenant, le centre ville commence à ressembler à d'autres centre-villes, avec l'érection d'immeubles, raisonnables encore, mais tentés de se dresser haut et large sur un ciel jusque là plus haut.

Je ne suis pas là pour commenter les décisions de l'équipe municipale en place sur le volet de l'urbanisme de la cité. Chacun son métier, et les vaches seront bien gardées, dit-on. Par le fait, elles le seront d'autant plus facilement qu'elles sont de moins en moins nombreuses, il est vrai...

Urrugne attire les citadins aisés, en mal de campagne et de bon air salubre.
Ces braves gens, fuient la promiscuité des grandes villes où ils ont fait carrière professionnelle avantageuse, et trouvent ici les grands espaces et la liberté de s'étaler, enfin.

C'est ainsi qu'ils idéalisent leur projet d'installation dans nos contrées.

Rendus sur place, la campagne vallonnée et déserte, après les avoir charmés, les inquiéterait, un peu. Ce silence, ces horizons, les impressionnent. Ils se sentent isolés, mal accueillis, parfois.
D'où ces hauts murs autour de leurs si belles maisons :























Ils apprécient la campagne, mais se méfient des campagnards...

Vous sentez bien dans ces commentaires mes a-priori défavorables, résolument.
Vous allez m'objecter, avec juste raison, que toutes les résidences d'Urrugne sont loin de ressembler à celles-ci.
Que je me fais une généralité à partir de quatre cas d'école.
Vous aurez raison, évidemment.
Mais c'est moi qui raconte, ici. Et je le fais comme j'en ai envie, comme ça me fait du bien de le faire. Compris ? Ah mais non, mais, tout de même !

Je suis subjective, je ne fais pas la part des choses, et alors ? Çà ne vous arrive pas à vous ? 
Bien ! Ces petites velléités combatives  destinées à justifier ce qui ne peut l'être, posées, continuons.

Le réflexe commun quand on a peur, c'est de chercher protection. On se sent vulnérable, on n'est plus en capacité de se maintenir en sécurité, en paix, alors, on cherche de l'aide.
Auprès de ceux qui sont censés la dispenser, forts de leur autorité et de leur position.

Quand il serait si sensé de se comporter en adultes raisonnables et responsables, on redevient le petite gamin capricieux, qui a besoin de se faire taper sur les doigts par l'instituteur, pour se tenir tranquille.
Le simple bon sens se dilue dans des inquiétudes ancestrales, des peurs diffuses et sournoises.

Je me mets dans le lot de ces gens redevenus enfants. Je n'ai pas échappé à cette attitude puérile, et ridicule. 
Moi aussi, j'ai laissé la réalité se voiler d'un imaginaire exacerbé. Moi aussi, j'ai laissé remonter à la surface des remous et bouillons boursouflés et aveuglants. Je me suis laissée cacher les profondeurs limpides où se niche la sérénité de ceux qui savent voir au delà des simples apparences superficielles.
Les crispations se nourrissent de ces masques que l'on se met sur le visage, que l'on donne à voir et qu'on regarde chez les autres.

Moi aussi, je me suis tournée vers ceux que je croyais être plus clairvoyants, plus sages que moi. Et j'ai espéré trouver en eux la clé pour dénouer les tourments qui m'assaillaient.
C'est une faiblesse bien commune. D'aller chercher ailleurs ce que l'on a en soi. Caché derrière les petits démons malins et sournois qui s'amusent à nous raconter des salades.

Nos élus, nos responsables, nos dirigeants, ne sont pas fait d'un autre bois que nous. Ils sont humains, faillibles et vulnérables, comme nous le sommes.
Leur fonction, leur condition, ne les préservent pas toujours de tomber dans les pièges qui nous engluent, nous aussi.

Ces braves gens de la mairie d'Urrugne, ces loyaux officiers de la police nationale, municipale, se sont juste révélés être des hommes. Comme nous.
Et notre quête envers eux était désespérée d'avance. 

Mais bon, nous y avons cru, nous, les paysans, eux, les voisins citadins venus à la campagne.
Et de cette croyance est né ce fourmillement un peu pathétique, mais bien amusant, aussi.
J'espère avoir gardé de cette riche expérience un début de science de la nature humaine. La sagesse de faire taire ces petits démons évoqués plus haut, de les écarter pour laisser passer une lumière plus claire.





Je vous raconte, la prochaine fois, et les suivantes...

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