vendredi 10 avril 2015

PARTEZ !




Ca y est ! Je reviens de mon jardin...
Et je vous ai fait le reportage annoncé :



SEMAILLES ET "PLANTAISONS" A AGORRETA 






Pour reprendre les opérations dans l'ordre :

Ttiki Haundi et Rotavator accouplés sont sur la ligne de départ.


















Le terrain, fumé et labouré à l'automne, amendé à la chaux en fin d'hiver, a suffisamment ressuyé pour être bien travaillé.












Ttiki Haundi la valeureuse reprend du service. Agonisante, puis, ressuscitée bien avant Pâques, elle,  elle pousse la grandeur d'âme jusqu'à se laisser guider par celui-là même qui la condamnait, alors...
Pour ceux qui n'auraient pas suivi les débuts de ce "bloc", de l'histoire ancienne.

Rotavator rugit de toutes ses vieilles lames incurvées, lancées à grande vitesse sous le lourd capot de fer. Un travail tout en puissance, pour broyer finement les mottes de terre durcies et les émietter en un lit de semence poudreux et accueillant à mes petites graines de betterave :




  Comme elles sont petites !

Et pourtant, mises en terre, dans les conditions optimales offertes aujourd'hui, elles feront leur vie et donneront de longues racines de plus de trente centimètres de long.

La lune décroît, la terre est bien ressuyée, elle commence à engranger la bonne chaleur solaire, le travail du sol se fait parfaitement.

Tout y est, nous avons mis toutes les chances de départ de notre côté.

Pour le reste, ayons la foi, et tenons nous prêts.

Histoire de faciliter les tâches d'éclaircissage et de sarclage, je sème en rangs.

Pour tracer ces rangs, à la main, ce serait un peu long !
Alors, mon frère Beñat et son fidèle Someca entrent en lice :






Encore une jeunesse, celui-ci !
Le tracteur. Mon frère aussi, remarquez. A peu de choses près, ils doivent avoir le même âge.
Et un petit air de ressemblance dans l'arrondi du gyrophare et celui de la tête, non ?
Ces deux là forment une équipe de choc, dans leur genre, aussi.
Remarquez cet outil fabrication maison attelé ici.






Je vous le montre en action, vous comprendrez son office :





Vous voyez, ces trois pales incurvées plantées en terre ?

Elles tracent des sillons parfaits où installer mes plants et mes graines.

J'adapte ensuite l'épaisseur du recouvrement suivant la culture envisagée.

Deux buttées de pieds pour les patates, une seule pour la betterave.
Technique, pas vrai ?


Beñat adore ce genre d'instruments. Il aime la soudure. la ferraille est son élément.
Son tracteur et ses machines en sont témoins, et parfois, victimes....
Une réminiscence de notre défunt Mizel, en moins patient et soigneux peut-être. Mais côté imagination, alors là, pardon ! Mon bien-aimé frère n'a pas son pareil pour échafauder des assemblages improbables et fantaisistes à souhait. 
Un génie créatif, en son genre.
A  Agorreta, il a de quoi donner son plein et exulter à son aise.





Ma parcelle est maintenant en culture. Elle couve en elle les germes des futures récoltes.
D'ici à la fin du mois, les sillons devraient se pointiller des plantules levées.

Ensuite, il faudra intervenir, souvent, longtemps. Enlever les plants trop serrés, éliminer la mauvaise herbe envahissante, surveiller les attaques des pucerons et des chenilles.
Plus besoin d'engins motorisés maintenant ici.
Les vieux tracteurs d'Agorreta ont pétaradé le début de saison. Vous en entendrez d'autres ces jours-ci dans les champs. Des puissants qui vrombissent puissamment, des anciens qui compensent en rugissements plus gais et amusants leur faiblesse et leur vieillesse.

A côté, mon frère récupère le tas de fumier décomposé pour l'épandre sur les parcelles à maïs.




 Ce fumier, recueilli de mes vaches, enrichira les terrains destinés à produire les fourrages de l'hiver prochain.

Encore et toujours, les cycles, les boucles, les recommencements et les renaissances.

Les transformations lentes et silencieuses.
Les mûrissements, les aboutissements, toujours et encore.






Ma mini-meute adore ces travaux en extérieur.
Pittibull et Txief s'en donnent à cœur joie.

Ils me suivront tout au long de la saison.
Parcourront les rangs longs, à petits pas, à mes côtés.
Attendront parfois dans l'herbe, venant de temps à autre chercher caresses.
Ma petite équipe d'inspection des travaux, avant homologation pour conformité.





Le travail du jour terminé, nous rentrerons tous ensemble, pour le goûter à Agorreta.

Sur le petit chemin caillouteux, face à la mer,  mon  outil sur l'épaule, je reviendrai du jardin, comme ma mère le faisait avant moi, comme, avant elle, son père le faisait aussi.

Et je me sentirai bien, dans cette continuité, consentie et apaisante.









Voici mon seul et fidèle compagnon des jours à venir.

Ma binette, légère et têtue, mon "antxur" comme nous la désignons en basque.

C'est le seul outil dont j'ai besoin à présent.
Les machines ont fait leur oeuvre, ce sera à moi de jouer maintenant.











Et ces deux là, elles ne paraissent pas inquiètes, n'est-ce pas ?
Je les surveille comme le lait sur le feu. Tous les matins en descendant à l'étable, je me demande si je ne vais pas y trouver un petit veau nouveau-né. Mais non, pas encore...

Elles sont bien, paisibles, un peu encombrées de leurs ventres si lourds seulement.

Allez, je vais dehors maintenant. La saison n'est plus aux intérieurs !

A vos jardins ou autres loisirs vous aussi. Qu'ils vous apportent les mêmes plaisirs et satisfactions que les miens d'aujourd'hui.

A une prochaine fois !


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