dimanche 5 avril 2015

DIMANCHE DE PAQUES



Bonjour à tous !

En ce dimanche de Pâques, les augures ne sont pas aussi radieux qu'ils pourraient l'être.
Notre bon vieux Jaizkibel doit retenir les nuées chargées d'humidité.






A l'est, la Rhune disparaît sous les nuages.
On les sent plus gonflés d'air que de pluie.

Mais ils suffisent à gâcher l'ambiance, les bougres...















La pluie tombée hier, même modérée, a suffi à ruiner mes projets de semailles et plantations !

Adieux ! betteraves et patates...

Nous verrons dans quelques jours,  si les auspices sont meilleurs.

Là, le terrain est trop boueux. Karraro marque le sol de ses crampons pourtant bien usés.
Alors, puisqu'il faut attendre, attendons !






Ttiki-Haundi se tient prête : nous lui avons attelé Rotavator, cet engin impressionnant.
Rotavator est comme Ttiki-Haundi, vieux et cabossé. Mais encore valeureux.
De tout le poids de son bâti massif, de toute la vaillance de ses lames usées, il va me faire un lit de semence bien émietté.
Quand le labour aura bien ressuyé, il ramènera les grosses mottes irrégulières à un tapis épais, poudreux, et bien régulier.
Vous verrez, je vous montrerai, le moment venu, dans quelques jours, sans doute.

Quelques jours, c'est aussi le temps qu'il reste à mes deux grandes vaches avant le vêlage.






Là, nous étions au début du mois de mars.

Pollita et Bigoudi se serraient les coudes, en se lamentant des désagréments du dernier mois de gestation.

Leurs ventres déjà lourds pesaient.













 Près d'un mois après, ils pèsent encore plus.

Quand j'ai vu Bigoudi couchée seule loin des autres, j'ai été voir si le travail n'avait pas commencé.

Non, non, rien de particulier, elle se repose, juste, bien tranquille, en humant l'air.

Plus bas, Pollita trouve le temps long, elle aussi.
Elle paraît moins avancée que Bigoudi, son pis est moins rempli.

Elles ont été inséminées le même jour, pourtant, le 5 juillet dernier.
En principe, une vache est à terme 9 mois et 10 jours après cette fécondation.
Nous n'y sommes pas tout à fait.

Mais je surveille, impatiente et un peu inquiète, aussi. Mes belles en sont à leur premier vêlage. Elles se portent bien, ne donnent aucun signe alarmant.
Pourtant, ce moment est toujours critique. Les choses tournent mal, parfois. Le veau se présente à l'envers, il est trop gros, la mère n'arrive pas à le faire passer.
En cas de besoin, il faut intervenir, appeler le vétérinaire. Il arrive qu'une césarienne soit nécessaire. Ou qu'il faille aider, tirer le veau, essayer de ramener une patte restée en arrière.

On ne peut pas veiller tout le temps. Quand la vache paraît prête, quand on a remarqué la perte des eaux, ou que les petits sabots se présentent, je me tiens en alerte.
Souvent, la nature se débrouille seule, et la vache allongée vêle en peu de temps. Le petit veau se retrouve dans l'herbe ou la litière, tout englué, soulevant la tête et tâchant de se redresser.
La mère se relève, l'essuie de vigoureux coups de langue, et le pousse du museau pour l'aider à se mettre sur ses pattes et le guider vers son pis rempli.
La vache expulse le placenta, et, si on la laisse faire, elle le mange ! Cette réserve de protéines brutes doit l'aider à se requinquer !
Mon père n'aimait pas ce spectacle, un peu dégoûtant il est vrai, mais bon. Il retirait immédiatement l'amas visqueux de la portée de la vache.
 Moi, je me dis que la bête doit savoir ce qu'elle fait, et je n'empêche rien.

Le petit veau tâtonne, un peu, et trouve bien vite le trayon qu'il tête goulûment. En quelques heures, il s'aguerrit suffisamment pour trottiner de ci de là, un peu maladroit encore.
Et ces deux là n'auront besoin de personne pour faire leur petit bonhomme de chemin !

Parfois, malheureusement, les choses ne vont pas ce train. La naissance et la mort s'entrelacent, la vie ne gagne pas toujours la partie.
C'est le jeu, il faut l'accepter.

J'espère que le destin mauvais se suffira du petit veau mort au vêlage hier matin chez mon frère. La mère, après plusieurs heures sans pouvoir se relever, est enfin sur pattes.
Elle est jeune encore, trois ans, l'âge de Bigoudi et Pollita. C'était son premier veau. Elle en aura d'autres, puisque, apparemment, elle se remet maintenant.

Je garde confiance. II le faut, et cultiver la crainte ne mène à rien.
Pour aujourd'hui, je vais déjeuner dans les Landes.

Joyeuses Pâques à vous tous. Festoyez en joie et retrouvons-nous bientôt !


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