vendredi 17 avril 2015

CES PESTES MODERNES




Rebonjour à vous !

Finalement, une courte averse a fini par se laisser choir. Parfaite pour mes premières cultures.
Une ou autre de la même trempe, un peu de bon soleil par là derrière, et tout ira pour le mieux !

En repensant à cette tuberculose revenue en force après des années de presque disparition, des théories me viennent à l'esprit.

Mes théories, vous en connaissez déjà certaines. Elles tournent autour d'un pivot constant.
En fait, je ne les renouvelle pas trop souvent. Un peu comme ma garde-robe, quoi.
Je les use et les sur-use. Par éthique. Et par avarice ? Bah, peut-être un peu aussi...

Par fainéantise et économie, je fais longtemps usage des mêmes idées, déclinées autour de thèmes différents.
Tant que personne ne vient m'en démontrer l'ineptie, je les conserve, comme des valeurs sûres, éprouvées. Je n'écarte pas la possibilité d'un risque de rétrécissement de l'esprit. J'essaie seulement de l'éviter, tout de même...
Je vous serine mes cycles, mes maturations et mes recommencements.
Je vous assène ma nature-mère et ses obstinations :




Le vieux figuier du poulailler éclate d'une vitalité repartie à l'assaut de la lumière après les noirceurs de l'hiver.

Chaque année, chaque saison.

Cette tuberculose disparue, puis, revenue. 
Ces épidémies endémiques, au travers des siècles.
Les pestes noires buboniques, les choléras, les cancers, les sidas.

Je sais, je mélange tout. Et pourtant...

Les phylloxéras,  phytophthoras, mildious et autres viroses du caféier ravageurs des oliviers d'Italie...
La pyrale du buis, après celle du maïs. Les teignes, chancres et sauterelles d'Afrique ou d'ailleurs.

Partout, toujours, l'adversité, la maladie, le microbe et la bactérie, jamais tout à fait éradiqués.

Les civilisations naissent, croissent, et disparaissent. Les Phéniciens, les Hellènes, les Romains.
La montée en puissance de la Chine. Notre Europe en recul.

Oui, c'est vrai, j'amalgame et malaxe sans discernement.
Je parle de choses que je ne connais pas. J'invoque des arguments hétéroclites. 
Il n'y a rien à tirer d'un tel amas.

Je ne suis pas suffisamment érudite pour pouvoir disséquer tout ça.
Je sens juste un déroulé, une courbe toujours recommencée dans l'histoire.

Les choses durent, perdurent, disparaissent et renaissent. Plus loin et autrement, mais toujours.

Nos cycles de renouvellement se raccourcissent. Les effets de mode sont fulgurants, et s'éteignent aussi vite qu'ils ont explosé.

Des organismes minuscules traversent les siècles. Ces créatures des profondeurs abyssales défient notre temps.
Les fossiles vivants témoignent d'une vie larvée, à bas-bruit.
Je me souviens mal de mes cours de biologie. C'est un peu loin maintenant !

Je me rappelle ces amibes, ces protozoaires, molécules primaires, primitives.
Un noyau, de l'eau ?
Loin des agitations, lentement, en profondeur, la vie suit son cour. Le minéral dure, sans mouvement à l'échelle de notre temps, ou si peu.

De tout temps et à jamais, la force de vie lutte. Et l'adversité, toujours, montre le bout de son nez.
Notre science ne parvient pas à la débusquer tout à fait.

Ma croyance est qu'elle doit exister. Que vouloir l'éradiquer est aussi illusoire que de croire à notre éternité.
Je suis la première à adhérer à la bataille. Je veux vivre, comme vous, le plus longtemps et le mieux possible, en échappant à tout ce qui tue et ronge.
Mais la fatalité s'impose. Et la lutte ne doit pas la masquer.

A Agorreta, le maître de maison nous montre une voie, parmi tant d'autres.

Il a choisi de vivre paisible. De laisser à la porte les spécialistes acharnés à combattre, les tumeurs, les années, le sort.
Et, il s'en trouve bien.

Loin de moi l'idée d'en faire une généralité. Chaque parcours suit son rythme et sa logique.
Mais celui-ci, je l'ai sous les yeux.
Je l'accompagne. Et je le trouve juste.




Voyez-le, aujourd'hui encore.
Il a connu la maladie, les déceptions, les peines profondes. Il a refusé l'acharnement et la trop grande agitation autour de lui.

Et là, assis sur son banc, il se sent  bien, encore.
En paix.

Que le sort nous accorde de la connaître aussi, cette paix là...

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