vendredi 6 mars 2015

L'ANGE GARDIEN ELECTRIQUE




Bonjour, vous tous !

Sûrement heureux comme nous, ici, de ce beau soleil !




























La course du soleil levant vers l'est, loin maintenant à gauche de la Rhune tirée de la nuit dans les pastels légers.
















Le soleil radieux, sa lumière chaude et belle sur la baie et l'eucalyptus.















A Agorreta à partir de maintenant, nous sommes en extérieur, toute !

Néanmoins, je reviendrai régulièrement en ces pages, plus brièvement qu'avant sans doute.

Je ne voudrais pas vous laisser à l'écart de la marche du temps à la ferme. 
Cette année, nous allons partager le cour du printemps et de l'été, avec ses travaux et ses petits événements.

Ce matin, nous préparons la sortie prochaine des vaches.
Hivernées à l'étable depuis le mois de Novembre, elles se languissent maintenant d'air frais et de pâturage.

La prairie, laissée au repos suffisamment longtemps, recommence à offrir une herbe encore courte, mais déjà grasse.
Je préfère mettre mes vaches dans un pré à peine démarré. Si j'attends que l'herbe soit davantage poussée, elles vont d'abord la piétiner, l’abîmer,  et, en plus, elles risquent de prendre mal à trop manger de cette verdure trop riche.
Ca n'est pas toujours raisonnable, une vache. Certaines broutent sans modération, trop vite, et se retrouvent fourbue, au mieux, quand ce n'est pas plus grave.

Dieu merci, à Agorreta, nous n'avons jamais eu à déplorer de mortalité à la mise à l'herbe. Mais ça existe, j'en ai entendu parler.

Cette année, en plus, mes deux belles, Pollita et Bigoudi, vous vous souvenez, en sont à leur huitième mois de gestation.
Je ne veux pas cumuler un possible accident à la sortie d'étable avec le risque toujours latent d'un vêlage à problèmes.

Les deux futures mères sont encore lestes, elles profiteront bien de leur sortie, et sauront écarter les génisses trop enjouées, s'il le fallait.
Un peu d'exercice est bon en fin de grossesse. Les vaches vêlent plus facilement au champ.

Là aussi, bien-sûr, je vous tiendrai au courant, pensez !

Ce matin, j'ai remis en service mon Gardien Electrique, le bien nommé.
Vous connaissez sans doute, ou pas, ce petit appareil dispensateur de courant alternatif distribué tout le long d'un fil autour du périmètre à "gardienner".




Ca dispense de poser des clôtures traditionnelles autour des champs.
Quelques piquets, un fil, et le tour est joué.

Les bêtes accoutumées connaissent l'engin et restent sagement là où on les veut.
Pour les non initiées, il faut leur faire sentir le fil, et le petit picotement désagréable qu'il inflige, quand on le touche.
Une fois suffit.







A Agorreta, avant, il y avait partout des clôtures en piquets d’acacia et fil de fer barbelé.
Depuis, elles se sont pas mal dégradées.

Et moi, j'aime voyager léger, avec mon petit dispositif volant.
En fin de saison, je le remise. 
Et maintenant, le voici à nouveau de sortie !





Quand j'avais retiré ma clôture électrique en fin d'octobre dernier, j'avais été surprise par une averse mauvaise. Je m'en souviens bien.
Prise au dépourvue, j'avais hâtivement déterré les piquets en plastique et grossièrement enroulé le câble conducteur.

L'erreur !

Ce câble, des filins de cuivre entrelacés de nylon, est très joueur, de nature. Il adore les contorsions, les boucles et les nœuds improvisés.
Sa texture s'y prête. Souple, mais assez rigide pour tournicoter comme le petit diable qu'il est.
Quand vous tenez une bobine de ce fil entre les mains, méfiez-vous. Ne vous laissez pas distraire par le paysage, aussi joli soit-il...

Si par mégarde vous laissez tomber votre bobine, elle se fera un malin plaisir de vous le faire regretter, très vite !
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle ira s'entortiller sur elle, enchevêtrer ses filins tortueux, nouer des arabesques impossibles à délier.
Je vous le dis, ce matériau est diabolique.

Evidemment, il existe des enrouleurs, pour ce genre de fil, des équipements prévus pour éviter ces désagréments, justement.
Mais, à Agorreta, nous aimons jouer avec le feu.  Nous sommes d'une nature confiante, presque béate. Et nous sommes surpris à chaque fois de voir notre confiance déçue...






Vous le voyez, mon fil ? Vous imaginez, ce tas inextricable à démêler ?

Oui, je sais, des bobines de fil pour clôture électrique, il s'en vend. On les trouve très facilement, dans les rayons des libre-services agricoles, bien alignées et tendant gentiment une extrémité à dérouler.
Je sais, je sais.

Mais, à Agorreta, sans être pingres, nous sommes quand même économes. Nous n'aimons pas gâcher...
Alors, avant de se résoudre à acheter, nous faisons en sorte d'être sûrs de ne pas pouvoir réutiliser ce que nous avons déjà.

Là, n'importe qui aurait jeté ce tas hirsute aux orties, et se serait muni d'une jolie bobinette de 400 mètres. 20 euros.
Pas moi !
Ni mon père...





Au beau soleil, patiemment, le maître de maison a décrispé cet amas.
Du temps, il en a, et de la patience, aussi. Alors...

Une bonne heure après, voilà le résultat :



N'est ce pas joli ? Et ces petits dévidoirs, authentiques et naturels, c'est quand même autre chose que de vulgaires poulies de plastique, non ?

Pratique ? Non, évidemment pas ! Mais couleur locale, toujours...


Et ma clôture enfin installée, la sanction du testeur nous récompensait de nos efforts :




Tous les voyants clignotaient en cadence. Magnifique !
L'assurance de mes vaches bien "gardiennées", à condition de vérifier régulièrement l'installation.
A la moindre défaillance, il s'en trouve toujours une pour se frayer un passage, et aller voir plus loin, si l'herbe y est plus verte !

Là, ce sont les joies de la belle saison...

Tiens, en guise de salutation, je vous laisse la vue de la Rhune  depuis ce champ.

Ma mère Rhune vue par mes filles à cornes :






Ah ? Tiens ! J'ai du bouger en prenant le cliché...
Je vous le montrerai mieux, une autre fois.

D'ici là, prenons rendez-vous pour la prochaine sortie au pré de mon petit cheptel.
Vous verrez enfin des têtes, là où ne voyiez que des culs !






A bientôt, et portez-vous bien jusque là... et au de là !

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