mercredi 4 mars 2015

COURS D'ORTHOGRAPHE




Amis fidèles suiveurs et nouveaux visiteurs de ce "bloc", bienvenus à tous !

Et merci de votre attention bienveillante.




 Ce matin, en peu de temps, on avait vite fait de prendre un bon bol d'air.

Je suis allée cueillir le navet à la pointe du jour.

Je n'y ai pas mis bien longtemps.
Je suis rentrée toute oxygénée, et assez mouillée.
Il y a une boue digne des thermes de Dax, la chaleur en moins.
Ca fait une sacré différence !







Le petit soleil blanc typique de la giboulée de mars sur la baie de Fontarrabie :






La menace, toute en noirceurs impressionnantes, mais déjà atténuée par un relent de fin de mauvaise saison :






Les cieux tournent vite au vinaigre, et s'éclaircissent tout aussi vite.
Le moment est au mouvement, quoi !


A un angle de la ferme, je remarque pour la première fois un navet sorti là, complètement à contre-saison, à contre-temps et en contre-pied.
Pied de nez à l'hiver, ici encore, quand on le sent sur sa fin :






Les chiens se mettent de la partie, avec des envies de folâtreries intempestives.  Vous reconnaissez ici Pittibull et Txief, la sœur et le petit frère.
Lola, elle, est plus vieille. L'intempestif, elle modère, et le laisse dehors.
Quand toute cette agitation se sera calmée, elle ira tranquillement faire sa sieste au soleil.
D'ici là, on n'est pas trop mal, là.

Puisque le loisir m'en est donné, je continue mes écritures.

J'ai eu des nouvelles de mon "Aunty karmelita", vous savez, ma tante des Amériques, l'épouse du frère de mon père, Léon.

Elle a regardé ce "bloc". Et l'a fait traduire à Google...
Mon Dieu, les traductions de Google... c'est bien amusant, parfois. Et incompréhensible, le plus souvent !


En un temps un peu lointain, il m'arrivait d'en faire des traductions.
Je convertissais des textes depuis le basque, l'espagnol ou l'anglais, vers le français.
L'inverse, j'y étais moins à mon aise, et je ne le faisais qu'en avertissant les futurs "utilisateurs" de mes réserves.

Ces "utilisateurs", justement, commençaient par avoir recours aux services gratuits des traductions via le Net.
Et, un peu déconcertés par la version proposée, ils se tournaient vers moi ensuite.

Comme je comprenais leur perplexité !
Sur un compte-rendu d'assemblée générale de je ne sais plus quel syndic, un Señor Gambas se voyait in-petto rebaptisé Monsieur Crevette...
Pour un ascenseur à réviser, on proposait un bar sur le toit !

Ne me demandez pas d'où venaient ces fantaisies.  Loin de les dénigrer, puisqu'elles  alimentaient mon petit fond de commerce, elles faisaient alors fort bien mon affaire.
D'où qu'elles arrivent, elles étaient bienvenues. Et tellement drôles, bien souvent !

Alors, je ne sais pas ce que "Aunty Karmelita" trouvera dans mes textes traduits ainsi, mais je suis bien sûre de ne pas pouvoir imaginer où ira se nicher l'improbable rapprochement entre nos deux langues.
"Aunty" parle anglais. Elle est d'origine basque, mais a oublié sa langue.
Quand elle venait nous voir avec mon oncle, elle essayait de participer aux conversations, mais je voyais bien qu'elle n'arrivait pas à saisir son sens.
Son mari traduisait rapidement, à petits coups de "Honey" et "Anyway", que mon père répétait volontiers en "Annie" et "Olihouai". 
Tout le monde riait de bon cœur, et là, il n'y avait plus à se méprendre sur le sens des mots.
Juste à partager pleinement un bon moment, tout simple mais plein de sens.




Et ils ne s'en privaient pas, les trois frères Legorburu !
De gauche à droite : Léon, mon père Joset et le troisième frère et larron, Anton.
Parler anglais, ils ne savaient pas bien, mais rire, alors là, oui, et ils adoraient !


Il y a  quelques semaines, nous eûmes à la jardinerie une conversation très divertie sur un thème approchant celui-ci.
Pas le rire, bien que nous le pratiquions souvent, là bas aussi, le plus souvent possible, d'ailleurs.

Non, nous parlions de l'orthographe française. Et oui !

Voyez-vous, nous aimons à étudier durant nos temps de pause quelques thèmes d'ordre général.
Quand nous avons fait le tour des particuliers, nous explorons plus large, plus vaste et plus ambitieux.

Nous n'en sommes pas à philosopher sur l'existence, la création du monde ou son devenir. En gens de terre et de nature, nous restons dans des domaines plus concrets.
Encore que, à bien y penser, il nous arrive comme à mes chiens folâtres de ce matin,  de nous laisser titiller les neurones par des envolées de haute fantaisie...

Ce jour précis, donc, nous examinions les tenants et aboutissants de la langue française orthographiée.
Vous le savez,  j'ai en tête ces temps-ci de relire mes écrits de ce "bloc" pour en corriger les fautes.
Et je me navre à constater qu'il en reste toujours, surgissant tels des petits démons enjoués à chaque relecture.
J'écris, d'un premier jet, je ne reviens pas sur la construction de mes récits.
Au mieux, je lis, vite fait, et je "publie".

Là, je relis, et je trouve partout quelques fautes. Pas beaucoup, si on veut, mais rares sont les textes où il ne s'en est pas glissée une ou autre, de ces bougresses !
La construction grammaticale me chagrine moins. J'écris de façon à être comprise, et quelques tournures incorrectes, mais agréables à l'oreille, ne sont pas pour me déplaire.
Il faudra vous y faire...

Pour les erreurs de frappe, elles sont plus amicales. Une touche ripée, un doigt attardé, une lettre oubliée, rien de très dérangeant, pour moi.

Mais alors, ces satanées fautes, quelle plaie !

On pourrait compter sur le correcteur automatique. Pour les mots. Mais pour les accords et les temps, bernique !
Comme pour les traductions de Google, l'orthographe de Windows est sommaire. Basique, au mot le mot, et basta !

Pour un texte un peu sophistiqué, ça ne suffit pas, et non...

A la jardinerie, avec la petite Elodie, notre flammèche pimprenelle, nous nous lamentions des complications du seul alphabet, sans aller plus loin.
Un point de départ comme un autre.
Les complications de la langue française la rendent parfaitement praticable aux seuls initiés. Et ils sont peu nombreux, comme de juste.
Une caste, une élite. A se demander si ces complications ne sont pas en fait les garantes du maintien de cette élite. 
Si la langue était trop simplifiée, tout le monde la parlerait et l'écrirait à la perfection sans se casser le bol. Trop facile, pas assez sélectif.

Il faut mériter l'érudition linguistique, sans doute, comme il faut mériter la culture.

Il ne suffit pas plus de taper un nom d'auteur sur Google (toujours, ce bon vieux Gueguel), pour avoir fait le tour de sa création, que de taper un mot pour savoir le décliner dans toutes les phrases et les constructions.

Ca valorise le travail des intellectuels. Et ça sanctifie la connaissance.
La démocratisation, c'est une idée séduisante, sûrement, mais inaccessible.
On n'apprend pas sans se donner un minimum de peine. Sans en avoir un minimum l'envie.
La culture, ça se convoite et ça se déguste. Ca n'est pas une pâtée prête à consommer.

Bon, d'accord. Je peux comprendre ça, et même, je l'approuve. On savoure mieux ce qui se déguste dans le respect.

Pour en revenir à notre orthographe alambiquée, ça n'est plus un mets à déguster tel l'ortolan sous la serviette.
Non, c'est un Graal inaccessible à débusquer.
Je me souviens des dictées de Pivot. Tout y était piège et alambic.

N'y aurait-il pas un peu d'excès dans ce monceau de finasserie-ci aussi ?

Avec la sus-dite Elodie, nous proposions un petit réaménagement de l'alphabet français, pour démarrer.
Pour les autres langues, notre temps de pause a été trop court, nous n'avons pas pu adapter au delà de la nôtre. C'est déjà un bon début, après tout !

Prenons dans l'ordre.

 A, B, ça va.
Dès le C, ça devient compliqué. Voyez : C devant une voyelle autre que E ou I peut faire K, comme Q avec U. Avec une cédille, voilà-t-il pas qu'il devient S ! Et pourquoi tout ça, puisque K, nous l'avons déjà, S, n'à qu'à rester S, et pas Z comme parfois...
Le G tiens, sans aller bien loin, qu'a-t-il besoin de virer au J, s'il a un E derrière ? J ne suffit-il pas dans ces cas là ?
Du coup, avec tout ça, pourquoi garder Q? Et W? X, ça reste à discuter.
Et ce H, bon, pour l'aspirer, admettons. Mais le E muet, alors là, non !
Pour faire Che, par contre, il y faut deux lettres. Quelle dépense ! Autant utiliser un symbole tout seul. Tiens le X, té, par exemple, puisqu'il ne fait trop rien, non ?
Et les lettres doublées, quel enfer pour savoir où les utiliser, ou pas !

Voyez, tout ça est à étudier. 
Je vous l'ai dit, ce jour là, nous n'avions pas trop le temps pour ça. Mais, à l'occasion, ça pourrait être fait.

Bon, je ne nie pas l'intérêt de quelques nuances de prononciation. Le vocabulaire, ça non plus, ça n'est pas simple. Avec des mots presque pareils qui signifient tout et son contraire.
Là, je n'ai pas d'exemple sous la main. Nous n'avions pas poussé l'étude aussi loin.

Et une éclaircie me tire vers dehors, à cette heure là.

Enfin, bref, à tête reposée et temps perdu, il y aurait de quoi simplifier dans tout ça !
Pas trop non plus, bien sûr, assainir ne doit pas appauvrir.
Avant d'éliminer, soyons sûrs qu'il y a de quoi remplacer, en toutes circonstances.

Allez, laissons les dignes académiciens à leur ouvrage, et tâchons d'en livrer un qui ne soit pas trop bâclé.

Je vous laisse ici pour aujourd'hui. Je ne voudrais pas vous fatiguer avec mes élucubrations.

A bientôt, et portez-vous bien, sans trop vous casser la tête avec des histoires qui n'en valent peut-être pas bien la peine.

Je vais m'ensoleiller. Chercher la lumière au bout des chemins creux.

















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