jeudi 23 avril 2020

19 avril 18h



Dimanche 18 avril 2020 18H


Je reviens de ma tournée châtaigne.
Il pleut. Je n'ai croisé personne. J'ai emmené les chiens avec moi. J'ai déambulé d'un châtaignier à l'autre, en prenant mon temps. Je voulais repérer les stades des feuillaisons des différents sujets. 
Les japonais sont toujours en avance, quand les endémiques tardent à sortir d'hivernage.

Comme de juste, j'ai commencé ma tournée par mes plants, semés en automne dernier.
Le petit premier, surgi hors de terre dès décembre, montre maintenant des signes de fatigue.
Parti trop fort, trop vite, il a du tout donner, à contretemps, et se retrouver épuisé, maintenant.
Il se fait grapiller les dernières feuilles, les plus tendres, par quelque loche aventurée jusque là.
J'essaie de le maintenir sauf. On verra comment il s'en sort.


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Le semis de printemps ne parle pas encore
J'ai continué sur le chemin longeant le petit bois, avec les 4 premiers châtaigniers.
Pas trop de décalage entre ceux là;.
Leurs silhouettes inversées dans les flaques d'eau boueuse frémissaient d'une onde paresseuse.











L'atmosphère sous bois, la végétation exubérante des lianes de chèvrefeuilles entremêlées aux ronces vivaces et aux lierres sinueux, l'odeur humide du végétal emperlé de bruine, cette lumière de caverne, me ramenaient à une cavité où j'aurais été protégée, abritée du mouvement frénétique et des bruits assourdissants d'un monde en marche forcée.

J'étais bien, sous mon ciré, dans le silence et  la paix.







Le grand chêne laisse venir à lui le jeune châtaignier impétueux. Le jouvenceau impatient darde ses larges feuilles anisées, aux petites dents pointues de carnassier.
Ce printemps encore, les vieux bois noirs de l'un et l'élan végétal du second feraient parier sur une jeunesse décidée à percer.
Cette année encore, peut-être, le temps montrera le contraire.
Je suivrai.

Les chiens furètent. Bullou reste inquiète, poltronne

L'aubépine fleurit. Des nuées de fleurs légères illuminent les talus et les orées de bois.






Mes deux derniers châtaigniers marquent la différence : l'un est de type résolument japonais, avec son long fût droit, son bois noir et sa ramure en ombrelle. Ses feuilles sont déjà largement déployées.
Le dernier, lui, un Sativa du pays, débourre maintenant. La pluie des jours passés l'a accéléré, mais le décalage est bien là.




Plus bas dans la sente,  au pied d'un chêne déployé haut dans le bas fond protégé, les talus se piquètent d'une multitude de corolles délicates, parsemées entre les frondes des fougères tendres.

Je rentre à la ferme.
Mon petit monde est en ordre.

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