dimanche 8 janvier 2017

JANVIER GIVRE



Bonjour !


Bonjour !

Ce mois de janvier ressemble  parfaitement à ce que doit être un mois de janvier : du froid vif, les matins blanchis de givre et les pare-brises à déglacer avant de démarrer.
Pour ceux qui se plaignent qu'il n'y a plus de saisons...

La pluie annoncée va faire du bien. La nature est sèche. Les feux démarrent en montagne sur une végétation asséchée. Froid de saison, sécheresse à contre-temps.
Tout est dans le tout, tout s'emmêle et rien n'est figé comme nous le pensons trop facilement.

La semaine a marqué un temps de pause. Et nous avec.
A la jardinerie, l'activité ralentit, forcément.
Les gelées sont persistantes, jour après jour, mais pas trop fortes.
Les plantes tiennent le choc, à part quelques exotiques aux extrémités recroquevillées sur ces températures trop rudes pour elles.

Je vous livre la chronique du potager :


La nouvelle année démarre en froids vifs.
Nous sommes surpris par cette persistance de journées froides. 
Un ou autre petit matin givré, oui, nous avons ça en mémoire, mais une suite de journées en dessous des cinq degrés, et nous voilà vite décontenancés, n'est-ce pas ?
Les jardins marquent une pause.
Les plantes sont comme nous, elles accusent la fatigue d'un froid exigeant et se figent en attendant des jours meilleurs.
Si les plantations d'espèces rustiques restent possibles, pour le reste, il ne faut pas s'attendre à contourner le temps de répit imposé.

Notre petit potager affiche les limites de son substrat minéral.
 
 






Les plants ont poussé normalement jusque là.
Suffisamment abreuvés et nourris régulièrement, ils semblaient indifférents à l'étrangeté du support à leur pied.




Souvenez-vous, nous, nous faisions des parallèles avec la culture traditionnelle en pleine terre.
Remarquions même l'absence des adventices et nous en félicitions.


Évidemment, notre satisfaction étonnée a été rattrapée !
Le jardin est un monde authentique. On ne triche pas longtemps avec la terre...

Nos plants poussés sur du gravier n'ont pas tenu le choc.
Au premier matin givré, ils ont ployé, lamentablement.
Les pois se sont écrasés sur leur tige. Ils ne repartiront pas.

Notre expérience aura été de courte durée.

Les plantes ont besoin de se fonder, elles aussi, de s'enraciner pour nourrir une rusticité suffisante.
Bien-sûr, si les températures descendent trop, même les pois cultivés dans nos jardins traditionnels vont geler.
 Mais là, la différence se note sans appel.
Nos pois sont fichus, quand ceux de votre potager ou du mien font le dos rond et repartiront sans peine, si l'hiver ne mord pas plus profondément.



Nous allons attendre des jours meilleurs pour décider de relancer notre potager.

En ces journées d'attente obligée, toute l'équipe de la jardinerie se joint à moi pour vous souhaiter une excellente nouvelle année !



L'étude de la nature est un enseignement.
J'ai dernièrement entendu une chronique à la radio, sur le fait de s'inspirer de l'organisation des forêts, pour en tirer un modèle adaptable à notre société humaine.
Pourquoi pas ?

Le scientifique intervenant mentionnait la cohabitation des grands arbres et d'espèces végétales moins demandeuses de lumière.
Tout ce petit monde vit en harmonie, les plantes de sous-bois profitant de l'ombrage des sujets élevés, et ceux-là profitant sans doute de la vie à leurs pieds pour s'en nourrir aussi.
Le grand arbre élevé vit sa vie, s'effondre un jour, et sa décomposition reconstitue un substrat propre à faire repartir la vie, encore et toujours.
Pas de compétition dans les forêts, disait l'homme. Une symbiose, une synergie, chacun vit sa vie à sa façon, personne ne cherche à prendre la place de personne, et tout le monde s'en trouve bien.
Ça paraissait idyllique, et un peu naïf.
Je ne doute pas de la compétence de ce scientifique et de la pertinence de ses observations.
Je suis d'ailleurs tout à fait persuadée de l'intérêt pour nous à regarder faire la nature.

Je suis sans doute trop simpliste et d'esprit grincheux. 
Essayant de transposer nos aspirations avec celle de la fougère de sous-bois, je me dis alors qu'il faudrait que le modeste champignon ne nourrisse jamais le rêve de devenir grand cèdre. 
Et que le grand cèdre, bien installé au milieu des autres grands cèdres pour le protéger des coups de vent trop forts, se soucie de la modeste sphaigne rampant entre ses racines pour lui faire passer un peu de la lumière qu'il capte.

Pas de compétition : pas d'aspiration à s'élever et pas de crainte de voir le tout petit prendre trop de place...
Je voudrais bien y croire. Je suis même certaine que la sagesse parle par la voix de ces forêts millénaires.
De là à espérer que l'homme renonce à être homme pour redevenir végétal...

Observer la nature et lui reconnaître plus de clairvoyance qu'à nous-mêmes, censés en être les formes supérieures !

Il nous faudra je crois buter plus fortement sur nos échecs. Nous sentir ployés aussi lamentablement que les pois de la jardinerie.
Cette humilié nouvelle amie, je ne la vois pas encore en passe d'assagir nos folies ! 

Je vous laisse là pour ce soir, à méditer le champignon et la montagne :



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