dimanche 20 décembre 2015

CHEMIN DES CRÊTES : ORONOS ENTRE EN SCÈNE.



Bonsoir à tous !





je vous ai cueilli ça tout frais ce matin :



Un incendie flamboyant sur notre placide Mère-Rhune encore enténébrée.
















La baie sort de la nuit, toute rose d'un plaisir rentré.

Un moment magique, à saisir.
J'y étais. Peut-être vous aussi, leviez-vous le nez à ce moment là.

Sinon, laissez résonner en vous les fulgurances d'une aussi majestueuse beauté, bien imparfaitement révélée par mes clichés hasardeux.



Je retourne à notre Chemin des Crêtes, en mai 2003.

Je vous le disais, nous étions dans une phase aussi flamboyante que le ciel de ce matin sur Agorreta.
Nous bravions les autorités, nous avions eu gain de cause, nous ne nous étions pas soumis.
Dans la guerre entre le pot de terre et le pot de fer, le pot de terre avait résisté. Alléluia !!

Nos camions continuaient d'amener de la terre sur la parcelle CA 70. Au gré des chantiers locaux, cahin-caha, le travail avançait.
Je me sentais importante, pivot central entre les chauffeurs, les entrepreneurs, les agents de police et autres intervenants plus ou moins officiels.
Ça faisait du bien à mon ego...

Grands seigneurs, nous nous permîmes même d'être magnanimes.
Consciente qu'il nous faudrait bien d'une manière ou d'une autre intégrer dans notre paysage ces maudits voisins perturbateurs, je décidai de prendre contact avec les plus proches d'entre eux, Mr et Mme de C :



Leur villa se trouve juste en face de l'entrée du champ alors à remblayer.
Ils étaient les plus légitimes dans leurs revendications de nuisances, puisque les camions tournaient et se croisaient juste devant chez eux.












Très courtoisement, je tâchai de les intéresser à notre projet.

J'espérai trouver une sortie de crise à nos relations par autorités interposées.
Nous pouvions nous parler, discuter, nous arranger, me disais-je...
Ma petite menace voilée en fin, représentant un camp de gais gitans à quelques pas de leur belle demeure, n'était peut-être pas très adroite.
Je le reconnais. Mais, bon !
















Leur réponse ne fût pas excessivement chaleureuse.
Ils se retranchaient derrière leur "conseil", les "voisins" l'arrêté municipal.

Comme derrière leurs murs...

Nous nous moquions bien du mariage de la pintade issue de ces volailles caquetantes, mais nous prîmes le parti, pour apaiser les choses, d'arrêter nos navettes toute la semaine autour du grand événement.
D'après nous, une grande démonstration de bonne volonté.





Nous pensions avoir fait les choses au mieux.
Les autorités n'arrêtaient plus nos camions, les voisins devaient être d'après nous dans de bonnes dispositions, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Un beau jour, de ce même mois de mai printanier, j'étais au magasin, vaquant paisiblement, quand mon frère aîné me demande au téléphone.
Nous étions en liaison radio quasi constante, entre les chauffeurs  à rassurer, peu décidés qu'ils étaient à se risquer sur ce Chemin des Crêtes semé d'agents de police, et autres aléas toujours possibles en ces temps tourmentés.

  - Il y a un type qui barre la route aux camions, me dit-il, un peu essoufflé.


  - Un policier ?

  - Non, non, un jeune, je ne sais pas qui c'est.

  - Qu'est-ce qu'il veut ? Qu'est-ce qu'il dit ?

  - Que les camions ne doivent pas passer. Il est au milieu du chemin, avec sa voiture, et il ne veut pas bouger.

   - Passe-me le.

Je reprenais mon rôle de chef de guerre. Je m'y croyais...

   - Il ne veut pas te parler. Il dit qu'il reste là, et c'est tout.

Quelques parlementaires n'aboutirent pas. Les chauffeurs firent demi-tour, sous notre nez, encore une fois.

Je tombais des nues. Comme ce garçon nous tombait d'un mauvais ciel.
Jean-Christophe Oronos, en chair et en os, entrait dans l'arène...






















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