mercredi 19 juillet 2017

DE L'ART... SANS LA MANIERE !



Bonjour !

Aaaah...!!
Que bonheur, ce petit matin gris, frais, paisible et léger...
Ces deux derniers jours piquants et écrasants marquaient bien leur été, d'accord. Mais, quand-même, un petit 25 ° tout tranquille, c'est bien, aussi, n'est-ce pas ?

En intermède de mon histoire Olaciregui, tout en restant dans le thème, j'ai été au petit jour sur la tombe familiale, changer une composition méchamment ébranlée par le trop fort soleil.





Sur l'image, le rendu est moyen.
Moi même, pourtant toujours très bon public de mes spectacles, je n'y retrouve pas l'émotion, l'élégance et la justesse entrevues à l'élaboration de ce modeste ouvrage.
J'y ai réuni les cinq éléments naturels, la pierre durable et intemporelle, le coquillage fossile des débuts de la vie sur terre, les sédums ancestraux et tenaces, le blé nourricier et la plume de l'oiseau libre et léger dans le vent.
Voyez, j'ai adapté ma liste à mon gré et à ma fantaisie...
Toute une harmonie violine et azurée s'élance en un mouvement audacieux vers le haut, solidement arrimée dans la terre, fichée profond et élevée en audace et spiritualité.

Ma mère aimait ces couleurs. Elle aimait nos cinq éléments.
Elle était elle aussi solide, tenace, bien ancrée dans la réalité.
Elle était pourtant sensible aux fleurs délicates, aux jolies perles nacrées et aux motifs en arabesques de ses tabliers de travail.
Elle était dure, et bonne.
Fière de sa force, et soucieuse de préserver sa douceur, comme on cache un ventre blanc vulnérable et tendre.

Je l'ai détestée, par moments, et nos cris éclataient dans la cour de la ferme en fracas percutants dont mes oreilles ne se sont jamais remises...
Je l'ai aimée, aussi, et la vie nous a donné à toutes les deux de ces moments précieux à la mémoire où la tendresse perce les carapaces les plus dures.

Ma mère, cette femme drue et fragile, m'a faite celle que je suis.
Je ne suis pas exceptionnelle, loin de là.
Je suis pourtant dotée de suffisamment de vie pour aimer la mienne, et avoir envie d'en partager les sucs, à mon tour et ma manière.
Ma mère, mes parents, mes ancêtres, ont réussi à transmettre cette flamme vive, quand dans leurs vies bien des vents mauvais auraient pu l'éteindre.
Elle a vacillé,  la flamme, ah ça, oui !!! Et vacillera encore, jusqu'au moment où elle s'éteindra en petite fumée sombre, elle aussi.
Pour le moment, et jusqu'à ce dernier, moment, ma flamme pétille encore. Alors...

Mes fantaisies artistiques sont bien controversées.
On considère mes ouvrages, je ne dirais quand-même pas : "mes œuvres" !, avec perplexité, bienveillance ou mépris, selon.
L'art, d'après moi, c'est un regard sur le monde.
A voir, justement, quelques œuvres pourtant plébiscitées par ceux-là dont le goût se pose en loi, comme si le goût se décrétait,  je me demande où le mien a trouvé son angle.
Des constructions métalliques géantes, hirsutes ou luisantes, des amas de ferraille dignes d'une déchetterie plus que d'un musée, des tâches agressives et opaques jetées sur une toile, il m'est arrivé d'en contempler, sans les "comprendre", paraît-il, puisque je n'étais pas sensible à leur grâce, incontestable, par ailleurs. Ah... Sans doute, ... peut-être.
Et bien, alors, je me dis que mon "art" à moi, est juste...incompris, sûrement !

Moi, à mes petites fantaisies, j'y prends plaisir.
Ce que j'y mets, ce que j'y vois, me fait du bien.
Ceux qui regardent, pour certains, y trouvent aussi agrément.
D'autres plissent les lèvres, éclatent de rire, ou détournent les yeux.
Et bien, libre à eux !
L'émotion est bénéfique, je le crois, quelle qu'elle soit.
Sa démesure bouscule, parfois,  mais ranime en nous la flamme vive.
Si je la sens, si je la suscite, j'en suis bien heureuse, et vous en offre de grand cœur le bénéfice.
Si elle vous dérange, détournez le regard, et portez-le sur ce qui vous ira mieux, allez !




Cette  autre composition, baptisée par mon frère Beñat, frère de sang et en fantaisie, "l'équilibre du monde", rien que ça ! me réjouit, tout simplement, elle aussi.
Elle unit des pierres d'Agorreta et d'ailleurs, l'arbre séché en bois gris, les rassemble en superpositions hasardeuses et fragiles.
Une autre fois, je vous en fais mon interprétation...

Là, je vais préparer le repas.
L'art, c'est bien connu, c'est bien joli, mais ça ne se mange pas en salade !

Pourtant, ça aide à vivre, aussi, et ça nourrit.
Allez, portez-vous bien, et à la prochaine fois !

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