lundi 12 juin 2017

MON PROJET POUR LE 22EME SIECLE



Bonjour !

Par la grise matinée d'hier, dimanche, nous avons œuvré avec Olivier pour l'avenir.
Dans la ligne de mon projet de reboisement des terrains d'Agorreta, j'ai commencé, à ma modeste échelle humaine.







Planter des arbres, c'est croire en un avenir au delà de nos vies. C'est une marque d'espérance et une vision lointaine d'un monde où on laisse sa trace pour le bienfait d'autres que soi-même.

J'aime cette idée, elle m'a toujours fait du bien.
La première série de mes plantations, initiées il y a une trentaine d'années maintenant, allonge ses hautes silhouettes le long du champ où paissent les vaches.
Ici, en haut, j'avais dans le même temps installé des pommiers, et un tilleul.
Ils ont chu, le dernier l'an dernier, relaté dan ce "bloc".

Quand on plante du vivant, il faut compter avec la mort, aussi.
Tout ne réussit pas, et il faut en accepter l'augure mauvaise...

Déçue mais pas découragée, je remets sur le métier mon ouvrage.
Olivier partage mes vues et mes goûts en ce domaine. Il est mon mari, le compagnon de ma vie, mon épaule solide et mes bras courageux.

Notre ouvrage suscita évidemment la curiosité de mes belles.
Bigoudi et ses filles s'en vinrent voir ce qui se tramait là :









Nous avions prévu l'adversité : tuteurs en haubans contre les vents, attaches solides.










Pour éviter les dégâts d'une curiosité trop insistante de mes vaches, une coquette spirale de fil ronce devait dissuader les naseaux vulnérables.

Quand je rentrai de la jardinerie, hier soir, mes trois arbres étaient debout. Bien !
A l'observation plus fine, je constatai tout de même des traces de morsures sur les écorces, particulièrement, sur celle, plus tendre, du poirier à fleurs. Mince...

Les vaches nourries dans l'étable ressortirent au pré. Je les regardai faire.

Et, je vis :
Beltza, ma noire diablesse, fille de la blanche Bigoudi, trouvait le moyen, en tordant sa belle tête marquée pourtant d'un joli cœur blanc, de faufiler le museau entre les spirales de ronces, et de mignoter avec gourmandise les écorces jeunettes.
La bougresse !
Je criai, frappai dans les mains, lui envoyai un caillou sur la tête. Elle se détourna, un peu... et revint, la sale bête !

Rien n'y ferait, elle allait m'écorcer mes arbres jusqu'à les sécher...

Ce matin même, j'ai complété notre dispositif dissuasif, en emmaillotant les troncs harnachés de ronce d'une toile cirée maison.
L'historique des nappes de la cuisine d'Agorreta protège ainsi l'avenir de ces arbres plantés pour offrir leur ombrage, dans longtemps.

Mon chêne vert mettra du temps, beaucoup de temps, avant de devenir une arbre majestueux. Si le sort lui est favorable.
J'ai mis tout en œuvre pour accompagner au mieux ce mouvement positif. A ma modeste échelle, toujours.

Les œuvres ambitieuses ne doivent pas nous intimider. Pour accomplir de grandes choses, il faut commencer par les petites.
Chaque caillou construit le chemin, et au bout d'un chemin se dessine l'horizon lointain.

Je suis en marche, sans prétention, mais bien debout.
Contente et fière, sans orgueil, mais avec courage.

Mes arbres comme ce "bloc" seront ma trace, pour après moi.
Une trace modeste, mais une trace quand-même, jolie et légère, je l'espère.
Telles les graines presque indestructibles des oseilles sauvages dardant leurs lances pourpres dans le pré, mes visées surmontent pour le moment des aléas contraires.
Nos idées nous portent plus loin que nos vieilles carcasses...

A plus tard, pour d'autres pas dans le destin long et tenace, d'Agorreta !






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