mercredi 28 juin 2017

INVENTAIRE 2017



Bonjour !

Nous voici rendus à la veille de cet inventaire, à la jardinerie.
Ce n'est pas mon premier, loin de là, et j'espère bien que ce ne sera pas mon dernier non plus !

Ces inventaires, je les adore.
Je ne suis pas très suivie dans cette fibrillation affective. Pour la plupart de mes collègues, l'inventaire est une tâche fastidieuse,  rébarbative et obligée.
Moi, si je m'écoutais, des inventaires, dans une année, j'en ferais toutes les semaines.
Toute à ma démesure, je voudrais tout remettre à plat tout le temps, traquer ces dérives, ces flous et ces égarements incontournables dans tout exercice, commercial ou autre, où l'humain joue un rôle.

Je suis la première pourtant à reconnaître du confort à la rondeur, de la plasticité agréable à l'à peu près. Je ne me prive pas de m'y ébattre, folâtrant gentiment entre les limites repoussées d'une plage laissée libre à la fantaisie du moment.
Je ne sais pas si les excès de mon tempérament me demandaient déjà de leur imposer un cadre plus strict et mieux matérialisé. Sans doute ressentais-je le besoin de ces chiffres froids et nets, bien alignés, pour y contenir mes fougueux débordements de cyclothymique exacerbée.
Toujours est-il que, depuis que je travaille, ce qui nous fait tout de même une petite trentaine d'années maintenant, ce moment de l'inventaire éveille en moi une petite excitation primesautière.
Les jours précédents déjà, je fibrille, comme quand on prépare une fête.
Mes fibrillations incommodent parfois mes collègues. Le naturel revenant au galop, je voudrais en ces occasions tout régenter, tout surveiller, ne rien laisser au hasard... et aux autres !
Comme si j'étais, moi, meilleure garante de la fiabilité des comptages. Mon orgueil me joue là encore des tours : forte de mon expérience, maintenant, je me gourmande, et tâche de laisser aux autres ce champ qu'ils me demandent.
J'essaie, n'y arrive pas toujours, mais, essaie encore et encore.
C'est à force d'exercice sincère et motivé, que l'on parvient à s'améliorer, j'en suis sûre, et m'y tiens.

Pour ce matin, je suis restée à la ferme, sarclant au petit jour mes rangs de citrouilles.
L'averse d'hier après-midi les a rafraichies. L'humidité dans l'air des jours précédents les maintenait déjà bien poussantes.
C'est un plaisir, oui, là encore, un véritable plaisir, de biner des plants, en les regardant croître et embellir d'heure en heure, presque.
Il y a de la volupté dans cet élan végétal, une force de vie conquérante et puissante.
On sent à portée le vivant et sa persévérance, écho optimiste de nos propres ressources.

Oui, en plus de l'inventaire, le sarclage, sur les hauts d'Agorreta, dans le petit matin limpide, ça me fait du bien.

Autant vous dire combien je suis bienheureuse, aujourd'hui.

Je tempère mes émotions, même les bonnes, histoire de ne pas céder à ces emballements excessifs.
Je tiens à rester dans la bonne zone, dans un secteur protégé, tel le Karrarro de Beñat, ramené à la raison par un système de régulateur opérant.
Quoi, vous ne saisissez pas ? Enfin, ce "bloc", vous le suivez, ou pas ?!
Comment, je suis bien difficile à suivre... Ah, oui ?
Remarquez, moi-même, je me perds parfois.
Et ce "bloc", maintenant, est devenu si dense, touffu et extravagant, que je m'y décourage moi-même !

Bah !  Un de ces jours, à l'occasion, un semblant d'inventaire progressif éclaircira tout ça.
L'essentiel, c'est la constance de ma visée, la joliesse de ma vision d'un avenir léger et chatoyant.

Je vous laisse ici, m'en vais compter, pas les moutons, non, les fleurs et les bonbons.
On ne saurait rêver inventaire plus amusant !

A plus tard...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire