vendredi 9 juin 2017

ATAVISMES




Bonjour !







Le lever du jour est cotonneux, ce matin.
Les orages annoncés pour hier soir sont passés à côté.
Une petite averse, rien de plus, et un coup de vent mollet. Tant mieux ! Nous n'avons pas besoin d'essuyer les coups de colère de papa nature en humeur bousculeuse...

Les alertes météorologiques nous inquiètent outre mesure. Le danger annoncé nous fait vivre par anticipation une angoisse inutile, parfois.
Comment faire ? Ne pas avertir et risquer la colère des surpris, trop alarmer, et entendre le souffle des peurs réveillées sans raison...
Pas facile, non plus, comme métier, météorologue, n'est-ce pas ?
A chacun son lot de misère, allez !

A Agorreta ce matin même, une autre réminiscence ancestrale se joue sous mes yeux attentifs :






Bigoudi ne va pas tarder à être en chaleur.
A sa suite, Rubita, puis, Beltza.
Agathe, jeunette encore, a eu un mouvement la dernière fin de semaine. Je m'étonnai de ce rythme raccourci : une vache "tombe" en chaleur, (comme on "tombe" amoureuse) tous les 21 jours. Là, nous n'y étions pas. Nous en avons discuté avec Jean-Michel, mon patron, suffisamment attentif au bien-être de ses équipiers pour s'intéresser aux courbes hormonales de leur bétail. On n'en fait plus, des comme ça !

Mes trois grandes belles exultent leurs féminités en même temps, toutes les trois semaines, donc.
Comme dans ces bureaux où plusieurs femmes travaillent ensemble, leurs rythmes biologiques se calquent l'une sur les autres.
Remonté d'un passé ancestral où les femmes des tribus attendaient le retour des hommes partis loin chasser pour ramener la pitance, ce comportement aujourd'hui injustifié perdure, malgré nous.
Les "mâles" rentraient, victorieux du gibier rapporté, fécondaient toutes les "femelles" prêtes à l'être en même temps, et repartaient à la chasse. Assurant ainsi la survie des vivants, et l'avenir de l'espèce.
C'était efficace et opportun, alors.
Aujourd'hui, les mâles restent gentiment près des femelles, et les accouplements se pratiquent n'importe quand...
Pour ça non plus, il n'y aurait plus de saison !

Nous vivons quand même mieux, je pense, à pousser distraitement un caddie entre les rayons biens garnis de magasins agréables, plutôt que de courir derrière le mammouth... quand ce n'était pas...devant !
Remarquez, nous y avons perdu en musculature et endurance. Et oui !
Je ne suis pas sûre non plus de notre capacité à nous prêter à ces accouplements "utiles". A voir...

C'est la définition, dégrossie, à ma manière, d'un "atavisme".
Le mot en lui-même n'est guère séduisant.
Lourd, brutal, plat, il nous ramène au sol.

C'est bien son intention, à cet instinct figé d'un autre temps.
Nous empêcher de nous libérer, nous plaquer dans ces réflexes venus d'un autre âge.
Nous perpétuons sans y penser des méthodes culturales antiques et inappropriées.
Nous continuons de faire des réserves dans nos placards, comme si la nourriture manquait dans nos supermarchés ouverts 7 jours sur 7...

Ma défunte mère, paix à son âme, remplissait la grande armoire du grenier de bouteilles d'huile et de paquets de sucre en morceaux.
Entravée dans son histoire de réfugiée de guerre, elle gardait rivée au corps cette angoisse déraisonnable.
Le résultat de cette posture inadaptée, en dehors de son tempérament parfois agressif et souvent méfiant,  de sa tendance à se et nous nourrir trop abondamment, fut la coulée en lave irisée de ce mélange huile-sucre le long du mur de l'étable en dessous du grenier, pendant des années. Les bouteilles avaient craqué, suintant sur le sucre en dessous !

Je suis très attachée aux enseignements tirés de mon passé. Très respectueuse des forces puisées dans mes racines. (sic Lafitte).
Attentive aussi aux innovations, et réceptive aux évolutions de la modernité bénéfique.

Le tout, encore est toujours, étant de démêler, le bon grain de l'ivraie...

Je vous laisse ici pour cette semaine.
La nature exulte des pluies récentes.
Mes vaches font les folles...






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