vendredi 16 janvier 2015

Pourquoi j'écris ?




J'écris depuis mon adolescence. Et ça commence à remonter à loin !
A l'époque de cette photo plus ou moins.




Le goût de l'écriture ne m'est pas venu avec la révélation de la foi. Il n'y a d'ailleurs eu aucune révélation à cette époque, ni de la foi, ni d'autre chose...

J'étais, et je reste, d'un naturel plutôt sceptique à l'abord. Pas spécialement méfiante, si vous voulez, mais à priori, pas convaincue d'emblée non plus. Je demande à voir, quoi. Sans y mettre plus de conviction que de préjugés négatifs.

Enfin, c'est ce que je tends à faire. Mais la volonté intellectuelle est une chose. Et la capacité humaine une autre. Entre l'émotif et la partialité difficile à canaliser, il en reste un semblant de distance raisonnable.

Je suis comme vous. Je voudrais être au dessus de moi-même, capable de surmonter cet intime parfois mauvais conseiller. Décider et ressentir sans me laisser polluer par des relents et des miasmes stériles et parasites.

Et, comme vous sans doute, je n'y arrive pas toujours... Loin de là !

Je me dis en manière de consolation (et d'absolution ?), que c'est humain, que je fais partie du genre, et que je ne dois pas essayer de me soustraire à mon essence.

Pour le coup, me sachant parfaitement partiale et subjective, j'accepte l'augure de mes erreurs de jugement et d'appréciation. Je me les pardonne. 

Un peu plus, et je m'en félicite. Me rappelant que le vécu et le ressenti, c'est aussi de l'expérience. Et que l'expérience, c'est un bon outil d'estimation des situations et de capacité de raisonnement.

Cette pirouette me facilite la vie. Et me rend l'humeur légère. Pas pour autant spécialement agréable à mon entourage, et je le déplore. Mais juste, légère.

L'écriture est pour moi le moyen de considérer la vie autrement. De mettre entre moi et mon environnement, un espace nécessaire au refroidissement des situations trop brûlantes. Ou alors, de canaliser ma tendance à m'emballer dans des occasions trop affligeantes ou au contraire, réjouissantes.

J'écris comme on relâche une soupape.

Je suis par nature passionnée. Un peu extrême. Je reste raisonnable parce-que je dilue mes envolées dans les mots que je pose ici ou là. Je décompresse par l'écriture.

Je vous l'ai déjà dit, ma vie n'a rien d'extraordinaire. Pour ceux qui la connaissent, elle est même incroyablement routinière, et étriquée.

Moi, dans cet espace, étroit, certes, je me sens pourtant bien. Au large, sereine et forte.

Vous connaissez mon environnement. Tenez, en quelques images, l'essentiel de mes jours :




Ma vieille ferme, un peu en ruine.





Mes vaches et mes chiens.





Mon père.

Evidemment, ne cherchez pas un ordre logique dans mon énumération. Je vous livre mes essentiels, sans chercher à classer par priorités...






Ma magnifique mère Rhune ourlée de brume.






La même avant le lever du jour, puis à soleil radieux.





Du côté du couchant, la baie de Txingudy dans l'étreinte protectrice du Jaizkibel.







Des sous-bois à promener, des paysages à se remplir les yeux de lumière.




Et un mari en ombre chinoise...


Dans ma petite vie, il y a aussi mon travail, la Jardinerie, une équipe où je me sens comme un poisson dans l'eau.

Je vous le concède, rien de spécial. Et pourtant, à moi, ce petit monde me rend joyeuse. Heureuse, semble inaccessible, dans la durée. Je l'ai expliqué une fois précédente.
Mais joyeuse me suffit largement. Sereine, et joyeuse. Vivante et contente de l'être.

C'est pour ça que j'écris. Pour mettre des mots, même imparfaits, sur toute cette beauté que j'ai à portée. Pour garder une trace de tous ces moments. Pas forcément importants dans leur incidence. Mais dans l'émotion.

Je suis facilement émue. Je le manifeste peu. Je cultive même le flegme et la froideur.
Alors, c'est dans les mots que je trace, dans leur musicalité, dans les images, même si elles ne sont qu'un pâle reflet de ce que la réalité m'a offert, que je laisse aller mes sentiments. 

C'est dans les phrases et leur cadence que je libère les danses de mes bouleversements.

Mes peurs me font  moins peur quand je les couche sur le papier. Mes peines s'apaisent à être racontées.

Ce blog est mon cahier intime que je laisse à portée de celui qui veut y regarder. 

Je ne m'impose à personne. Je sais le réconfort et la gratification accordée par le partage. Mais ce partage ne s'offre pas comme une catin au coin de la rue. Il se laisse approcher et désirer comme une convoitise...


Cette fenêtre sur cour m'a parue avenante. Je suis à l'abri au fond d'une impasse étroite. Si l'on veut m'y trouver, on s'avance et je suis là.

Agorreta est comme ça. Retirée, mais accueillante au visiteur bienveillant.

Je ne suis pas sûre de vous avoir bien expliqué mon besoin d'écrire et ma joie de pouvoir le faire ici.
Les mots sont parfois pauvres ou les sentiments difficiles à cerner.
J'espère juste trouver longtemps encore cette paix dans ces moments où j'écris. 
Et cette paix encore dans ces autres moments où je relis mes mots.

L'écriture est ma passion. Elle est mon exutoire.

J'arrête là pour aujourd'hui. Je vais marcher dans le vent et me nourrir d'autres sensations à garder en tête.

Et à raconter une autre fois...

A bientôt !


2 commentaires:

  1. Zorionak! Simple et sincère, intime et publique à la fois! Dans tous les cas très agréable à lire! Bravo!

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