mercredi 2 août 2017

QUESTIONNEMENTS... ET REPONSES



Bonjour !






Bel astre rentre gentiment au bercail, après sa virée vers la mer.
Il se voile dans les laitances du matin calme comme on s'assoit dans les vaguelettes du bord de plage.

Je repense à mon histoire familiale maternelle. La paternelle, j'y regarderai aussi bientôt, plus tard. Rien ne me presse, tout peut attendre.

J'ai plus ou moins posé les éléments connus, pour certains certifiés, pour d'autres plus aléatoirement rapportés.
De cette histoire décousue, fragmentaire, j'ai rempli les blancs à ma manière.
Nos vies sont ainsi, ponctuées d'instants gravés, ici et là, entre des plages lisses aux grains plus fuyants.
Nous nous les racontons à nous-mêmes et aux autres, arrondissant les angles et enjolivant quelques laideurs moins avantageuses.
Nous faisons tous pareil, allez, ne me racontez pas d'histoires, du moins, pas plus que je ne vous en raconte moi-même...

Une douce indulgence me vient maintenant pour tous ces arrangements où nous nous coulons confortablement, comme Bel astre ce matin s'installe dans les brumes irisées.
Trop de vérité mord. La recherche pointilleuse ennuie.
Je veux en rester à ces versions adoucies, fantasmées, comme je le disais, où nos passions et nos envies se font un lit douillet et profond.
Notre façon de raconter notre histoire en dit peut-être davantage que l'histoire elle-même.

J'ai voulu dans ce "bloc" livrer les pensées comme elles me venaient.
Vouloir ordonner, livrer un produit mieux "polissé", me semblait fastidieux, et dommage, en fait.
J'ai eu à rédiger de petits travaux de commande. Là, je devais bien me plier aux attentes de ceux qui me sollicitaient.
Il fallait organiser la chose, de façon à la rendre fluide et intelligible dans une cohérence calculée.
Ici, je suis libre et livrée à ma seule fantaisie.
Je dépose mes chroniques comme on cueille des fleurs sauvages sans vouloir imaginer le bouquet fini. Comme si, justement, tout le temps de la cueillette, on repoussait d'autant cette fin frustrante, un peu.
Je garde largement ouverte la voie de tous les possibles, recueillant tous les indices et les signes sans les ranger ni en écarter aucun.
Cette spontanéité, ce glanage hétéroclite, ce refus de trier ce qui se présente au risque de jeter ce fragment infime et pourtant important, un jour, peut-être, accouche évidemment d'une confusion, d'une profusion décourageante.
Je le sais bien : je ne me relis plus moi-même, ou alors, comme ça, au hasard d'un moment vague.
Je ne m'en décontenance pas ! Du tout ! De tout ce fatras, qu'il ne vienne rien ou qu'il en advienne ce que pourra, peu me chaut, j'en accepte les augures contraires et déroutantes.

Mon histoire familiale m'intrigue et me plaît.
Ma famille m'a menée là où je suis, et me sens bien.
Je peux à mon aise m'ébattre dans ce magma bouillonnant. Imaginer des intrigues, des passions et des élans fougueux. De jolies choses et de moins belles, aussi.
Tous ces jeunes gens morts dans la fleur de l'âge, je peux en faire les héros d'une tragédie basque comme Homère retraça son Iliade et son Odyssée. Toutes proportions gardées !!

Libre à chacun d'adhérer à mes thèses, de les ciseler comme on sculpte une pierre, ou de les jeter aux orties où elle se trouveront à leur aise, j'en suis sûre !

Je reviendrai sur les miens comme on promène en forêt, habitant les ombres et se baignant dans les rais obliques et légers d'une lumière fragmentée.
Je reviendrai sur ces Olaciregui et ces Legorburu d'alors.
J'en ferai mes personnages après qu'ils aient été mes ancêtres.

A tous mes questionnements, je ferai des réponses. Les miennes, sans les imposer comme vraies.

Je l'ai remarqué au fil du temps.
A tous nos questionnements, il y a tout autour de nous des réponses tendues en offrandes.
Nous cherchons à comprendre, quand il suffirait de se laisser imprégner, et de sentir.
Sentir, regarder et entendre, ne se font pas seulement avec notre flair, nos yeux,  et nos oreilles.
C'est une chance, sinon, je deviendrai hermétique à ce monde, moi, sourde, lunettée et souvent distraite !

Je pense même de plus en plus à la trompeuse apparence des choses, tendue en masque pour nous brouiller, pauvres innocents persuadés de la sagacité de nos sens pourtant défaillants.

Sentir, regarder et écouter autrement, cela s'apprend, aussi.
Cela demande du temps, de l'humilité et de la peine, parfois.
Mais cette peine, le sentiment d'exister autrement vous la récompense largement, à mon sens.

Je vous laisse ici, en contemplation d'une de mes fantaisies où la question, nos réponses et celles de la nature se renvoient un écho troublant, ou absurde, comme il vous plaira de l'entendre...






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