vendredi 14 avril 2017

POURQUOI CE BLOC



Je m'interroge beaucoup, ces temps-ci.
J'essaie de le faire dans une visée constructive.
Je suis bien placée maintenant pour savoir qu'il faut se méfier de ses motivations annoncées...
Comme il faut se méfier des images montrées, des assertions appuyées, des justifications anticipées et autres manigances farceuses.

Une chose certaine, c'est la vérité de l'appel de mon premier article.
Il y a longtemps déjà...
Je demandais que l'on jette un œil bienveillant sur moi.
Nous avons je crois, pour la majorité d'entre nous, besoin de ce regard là.
Les ermites sur les hauts sommets népalais s'en passent, semblerait. N'est pas ermite qui veut...

Je crois, disais-je, que notre humaine nature a besoin de s'exprimer, que les échanges avec nos semblables sont essentiels, et nous nourrissent.
Comme toute nourriture, il faut apprendre à trier celle qui fait du bien, donne de la force, et celle qui nuit.
Encore et toujours cette histoire d'équilibre raisonnable à trouver, cette balance bénéfice-risque.

Dans mon entourage naturel et familier, nous sommes plutôt des taiseux. Notre nature paysanne ne nous porte pas à l'introspection, et à la divulgation de nos émotions, états d'âme et autres chinoiseries.
La matérialité, les éléments tangibles, le concret, là, ça roule.
Le reste, on ne remue pas trop, et, si possible, on oublie.
La joie, la satisfaction, la gratification rattachées à une réussite, une événement heureux, un travail bien mené, nous en voyons bien le mécanisme et en apprécions légitimement les effets.
La tristesse, la peine, la douleur, reliées à un de ces chaos de la vie, un deuil, une blessure, une maladie, ou autres aléas mauvais, là encore, ça se comprend, ça s'explique, et ça se surmonte, si possible.

Pour toutes ces méandres floues et lentes, pour tous ces mouvements plus abstraits, et moins faciles à expliquer, ça devient plus subtil, et, pour le coup, plus difficile.

J'ai l'impression pourtant que ces arabesques là font partie de notre nature, et qu'il faut apprendre à les apprivoiser, sous peine de les voir se jouer de nous avec une malice pas toujours amicale.
Mon univers étant peu perceptible à cette demande, je me suis naturellement tournée vers une écriture où je pouvais livrer mes pensées farfelues.
J'ai ce plaisir d'écrire. Je n'ai pourtant pas le talent suffisant pour que mes écrits trouvent écho largement. Je fais bien la différence entre mes babillages gentillets, et le véritable art de manier les mots de ceux qui vous prennent aux tripes quand vous les lisez.
C'est dommage, mais c'est ainsi !

Cette opportunité de "bloc" ouvre à tous les écrivaillons en mal d'édition dans mon genre une issue acceptable.
On écrit, on s'épanche, on déblatère, on se prend à croire que l'on pense, avec un grand P.
Le côté pitoyable d'une solitude avouée, le pathétique de confidences sans intérêt n'enlèvent pas le bienfait de partager ses petits intérieurs à ceux que ça intéresse.
Au pire, on est ennuyeux comme une pluie têtue sur un pré déjà inondé, au mieux, on peut distraire, voire, divertir. Intéresser, peut-être, pourquoi pas ?

L'écueil à éviter, là comme partout, c'est de vouloir coller à une image trop éloignée de soi.

Se montrer à son avantage, c'est bien humain. Ouvrir  à partir d'une fêlure une faille impossible à réunifier, là, ça devient risqué.

Je veux maintenant revenir à moi, à ce véritable moi oublié et un peu perdu de vue.
Je me sers de ce "bloc" dans cette aventure conservatoire.
Je me sers aussi de mes proches et de mon entourage.
C'est pour répartir la charge, de façon à la rendre mieux supportable pour tous que je dépose un peu partout mes petits fardeaux.
Me débarrasser de mes vieilles peaux est indispensable.
Je les dépose là où je le peux.
 Qui sait si ce cheminement ne donnera pas à d'autres l'idée de s'alléger aussi ?
Là, c'est mon prétexte, et cette petite entorse à mon éthique du moment ne me fait pas sentir trop coupable.
C'est comme pour les régimes, il faut s'octroyer de petits plaisirs ponctuels, pour pouvoir mieux tenir sur la durée...

Et moi, tenir, c'est ce que je veux. Et si possible bien, et pendant longtemps encore.







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