jeudi 13 avril 2017

LE CORSET TROP SERRE





Ecrit le 12 avril 2017

Je suis en phase de désintoxication d'une écriture obsessionnelle et compulsive.
Je continue de m'épancher dans des mails à rallonges. J'essaie tout de même de varier les cibles, pour ne pas user et risquer d'en perdre mes exutoires. Je les remercie au passage d'accepter mes logorrhées verbales. Je réfrène mes ardeurs épistolaires, en thérapie.

Concernant cette plage-ci, plusieurs jours sans replonger : c'est un net progrès !

Je repense à ce parcours de ces dernières semaines.
Objectivement, je vais déjà mieux, sur le plan physique : les crises de vertiges tétaniques s'estompent. Je retrouve depuis peu quelques heures de sommeil en continu. Je ne suis plus paniquée par tout et n'importe quoi.
C'est un réel bienfait, un soulagement bienfaisant.
Je lutte encore contre mes excès et ces petits démons, dont je parle depuis bien longtemps, les sentant là, mais ne sachant pas au juste où.
Tout ça se précise, jour après jour.

Je n'ai pas l'intention de faire l'inventaire public de mon grenier intérieur, comme on fait une vente à l'encan.
Je n'ai rien à vendre. J'ai juste à trouver la jolie lumière nichée quelque part par là, en dépoussiérant les ombres autour.
C'est déjà un projet bien ambitieux...

Je la sens,  cette petite flamme, fragile et malmenée, bien vacillante encore, durement bousculée ces dernières semaines. Mais bien là.
Je sais la fragilité de la plantule à peine sortie de terre. Je sais aussi sa force de vie et sa capacité à raciner profond, quand on lui préserve les bonnes conditions.
Je ne serai jamais à l'abri de tout. On ne peut jamais l'être, tout à fait.
Mais je ne suis pas non plus sans défenses, ni aides.

J'ai cette tendance à transposer, à parler par images.
Je connais maintenant les limites de cette méthode. L'image montre, une réalité choisie, pas toujours authentique. On y voit ce qu'on veut bien y voir.
La parole aussi peut-être trompeuse, évidemment. Les paraboles s'interprètent et leur sens s'y perd, parfois.
Ecrire, c'est pourtant mieux réfléchir aux mots que l'on pose. Les tracer et les retrouver tels qu'on les a écrits, pas déformés par un souvenir pas toujours fiable.
Je veux maintenant m'astreindre à écrire au plus près de mon vrai. Utiliser des métaphores pour illustrer mieux, pas pour mettre des voiles.

Nous sommes victimes souvent de nous-mêmes, croyant et voulant croire autre chose que ce que nous oublions de sentir et de vivre. Notre nature profonde se maquille et nous en oublions le véritable visage.
C'est ce visage que je veux retrouver. Cette nature que je veux réhabiliter.

Pour vivre en paix et harmonie, atteindre cette congruence indispensable pour approcher ma sacro-sainte sérénité tant réclamée.
Le chemin est long, tortueux parfois, mais la lumière est au bout de ce chemin là, j'en suis persuadée.
Encore une de ces paraboles parfois opaques dont j'use et abuse parfois...
Elles ont tout de même l'avantage de représenter plus clairement ces choses abstraites qui nous échappent, pour lesquelles nous n'avons pas toujours les mots justes pour les désigner.
Je ne sais plus qui disait : ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément.
La difficulté avec ces facéties de l'esprit, ces pistes brouillées de nos personnalités compliquées, c'est de bien concevoir, justement, de ne pas se laisser piéger et gruger par des faux-semblants séducteurs.

Une jolie silhouette peut-être naturellement gracieuse et harmonieuse.
Elle peut aussi paraître séduisante, en l'étant moins, si on la corsette bien serrée.
Seulement, tôt ou tard, les petits bourrelets comprimés demandent à être relâchés. Et la pression est d'autant plus douloureuse qu'elle est forte.
Quand une rondeur joliment épanouie et portée avec joie est tellement plus belle à vivre, pour soi et pour les autres...

Je m'étais corsetée trop serrée dans des idées rigides.
Je dois "relâcher la pression", comme dit si joliment notre imprimante de la jardinerie.
On ne se débarrasse pas facilement d'un corset porté trop longtemps. Je dénoue les lacets et les relâche, jour après jour.
Ca demande du temps, de la persévérance et de la confiance.
Mais ça fait du bien. Tellement de bien...

J'arrête là. Par mesure de libération conservatoire !




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