mercredi 19 avril 2017

HEUREUX LES SIMPES D'ESPRIT



Non, non, je ne me prends pas pour le Christ descendu de sa croix et ressuscité dernièrement.
Je reprends juste ces paroles, avec toutes les interprétations qui ont du y mettre des sens approximatifs.

Le catéchisme d'ailleurs tel qu'on me l'a enseigné m'a toujours paru être une fable trop imagée pour qu'on puisse y adhérer tel quel.
Il faut de la maturité, la capacité de transposer, l'acuité de voir derrière ce qui se montre, pour saisir la substantifique moelle d'un tel enseignement.
Tous ces courants d'idées spirituels, habillés d'apprêts différents finissent par nous perdre, et nous décourager, quand ils sont sensés nous dispenser une clairvoyance propre à mener nos vies au mieux.

C'est bien dommage, mais c'est ainsi.
Le trop abstrait devient difficile à s'approprier. On se fatigue de chercher un sens là où on ne perçoit qu'histoires trompeuses, quand ce n'est pas contradictoires !
A croire que ces enseignements sont à destination des seuls initiés capables de déceler derrière la parabole le sens vrai et profond. Sûrement pas à la portée d'enfants à la tête remplie de jeux et de plaisirs. Remarquez, à chacun de s'y replonger s'il en a envie... Je n'en suis pas !

Pour le coup, je me posais cette question à propos de cette formule-ci : "heureux les simples d'esprit".
On peut comprendre heureux les imbéciles, et s'appuyer sur cet "imbécile-heureux" dédaigneux.
On peut aussi préférer heureux les esprits simples, pas compliqués. Heureux les gens qui vivent sans se poser milles questions existentielles pour lesquelles ils n'obtiennent jamais de réponses totalement convaincantes.

Se résigner à admettre que l'on ne saura jamais, quand on se prend pour un esprit éclairé, c'est frustrant, c'est difficile.
Toutes nos avancées scientifiques nous donnent l'illusion que tout s'explique pour peu que l'on dissèque suffisamment.
Et pourtant, il reste toujours une part de mystère à laquelle nous n'avons pas accès.

Ma petite expérience du moment me fait sentir combien il est présomptueux, douloureux, et, pour le moment, stérile, de chercher à savoir à tout prix, de vouloir comprendre, pour neutraliser l'angoisse de ne pas savoir et avoir l'impression de maîtriser notre destin.

Elle me fait courber suffisamment l'échine pour m'éduquer à cette humilité que je croyais  revendiquer pour mienne, sans en être sincèrement persuadée.
Se sentir fort, c'est bien. Se savoir faible, l'admettre et vivre serein avec ce sentiment, c'est une force bien supérieure.

Je veux simplifier mon esprit, ne plus l'embarrasser de toutes ces quêtes qui l'empêchent de me donner cette joie que je réclame.
Je dois accepter de payer ce tribut momentané de mal-être à ma présomption passée.
Je dois veiller à maintenir cette présomption loin de moi, comme l'ennemi intérieur qu'elle est.

Ces ennemis là doivent pouvoir se combattre aussi. Leurs ruses se déjouer.
J'y suis bien décidée.
Mon cheminement est lent, pour moi toujours trop impatiente. Le temps fait partie du remède...




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