jeudi 13 avril 2017

JE CHEMINE



Ecrit le 7 avril 2017


C'est un apprentissage singulier que celui de soi-même.
Une rééducation subtile et délicate.

On voit bien l'os fracturé se ressouder. On sent le muscle blessé se renforcer.
Remuscler le mental comme on travaille ses abdominaux, c'est un exercice particulier.
Ce petit cervelet a de la ressource. Il a aussi un sacré talent de manipulateur. C'est là qu'il faut veiller avec vigilance et bienveillance.
Désintoxiquer le cerveau de ses toxines toxiques, comme on dégorge un foie. Là, le pamplemousse ne suffit pas...
A grands coups d'air, d'histoires qui finissent bien, de joliesse et de bons sentiments sincères.
J'ai l'immense chance d'avoir tout ça à portée, en ce moment où j'en ai besoin.

Par petites touches, jour après jour, je retrouve un peu de fluidité dans mon fonctionnement.
Mes vertiges tétaniques ont assuré leurs rôles de sirène d'alarme. Je les ai entendus, et pris en compte, sérieusement. Ils me laissent maintenant un repos plus confortable, pour me refaire.

Je happe tous les moments de plaisir et de bien-être disponibles. Comme on cueille des fleurs pour préparer un joli bouquet.
Je fais de petits sondages circonspects et prudents. Pour vérifier en douceur, sans remuer douloureusement.
Il faut ménager ce mental malmené et à vif. Etendre du baume apaisant sur les nerfs écorchés.

Tolérer pour accepter les imperfections de notre vaste monde et de ses habitants m'aidera à tolérer et accepter les miennes.
A révéler cette personnalité profonde en la dépolluant de toutes les scories accrochées autour comme la suie s'incruste en cailloux noirs dans les tuyaux de ma chaudière.

Elle s'est un peu emballée, ma chaudière.
Là, elle passe de la surchauffe à une température acceptable.
Encore un peu de temps, et elle ronronnera paisiblement.

Nous allons vers les jours chauds. Elle pourra se reposer, et retrouver pour la prochaine saison toutes ses potentialités de bonne chaudière.

Assez pour aujourd'hui.
Toujours pareil, remuscler, à petits coups, pour tirer le juste bénéfice de l'exercice, sans aller trop loin et rechuter.

Je chemine. Prudemment, mais sûrement, je le crois.






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