jeudi 13 avril 2017

CE QUI ME FAIT DU BIEN






Ecrit le 1er avril



Dans cette phase désagréable mais nécessaire dans une vie, je dois restaurer une image mentale malmenée.

On est ce qu'on est, oui, mais on devient comme l'on se voit.
Et l'on se voit, comme l'on nous regarde, en partie.

Cette image se forge essentiellement entre l'enfance et l'adolescence.
Ensuite, le jeune adulte doit être capable de se figurer indépendamment.
C'est le rôle de cette crise d'adolescence, pendant laquelle l'enfant s'éloigne de l'influence de ses parents, se forge sa propre personnalité.
Il s'appuie évidemment sur ce qu'on lui a enseigné, transmis. Mais, partant de ces fondations, il construit sa propre vie, à sa façon.

Moi, j'ai du louper un chapitre !
Et, ma crise d'adolescence, je la fait à 52 ans. Mieux vaut tard que jamais... J'ai bien eu les amygdales enflammées à 40 !

J'ai eu les bases, l'élevage, un peu rude, oui, mais tout à fait correct dans son ensemble.
Je n'ai aucune envie de chercher des prétextes et des excuses à mon malaise de maintenant.
Comprendre, oui, mais avancer, surtout, avec ses bagages, et ses armes.
J'ai eu le tort de ne pas savoir poser les limites à ce que je pouvais assumer, par orgueil.
C'est bien, d'essayer de se surpasser, ça aide à élever son seuil de capacité et de résistance.
Mais ça a ses limites, ça aussi.
Le regard admiratif que je sentais posé sur moi m'a fait prendre pour ce que je ne pouvais pas être. Ou plus être, du moins.
J'ai mes atouts, mes forces. Les éprouver les a aguerris. Je ne les ai pas perdus. Ils sont toujours là.
Je les ai surestimés. Surmenés et usés.  L'erreur...

Cette distorsion de sa propre image mentale finit par être douloureuse, intenable.
J'en suis à ce stade.
Je parlais de reflet inversé, de choses qui se voient quand on les regarde différemment.
C'est ça : je me vois maintenant différemment.
L'angle de vue inhabituel et les remous brouillent l'image.
Je dois m'attacher à pacifier ce reflet, à le laisser reposer, et révéler.

Je dois rectifier ma vision.
Pour le faire, je vais raisonner ces petits démons mauvais.
Plus tard. Les laisser là où ils sont pour le moment. Attendre, récupérer, et m'y atteler, après.

Je veux maintenant me réchauffer la couenne à ce qui est doux, à ce qui est joli, et agréable.
J'ai la grande chance de pouvoir le faire.

Mon environnement est paisible.
Mes proches attentionnés.
Mon grand mari aimant.
Mes bêtes, de bonne compagnie.
Surtout, ma vieille carcasse tient encore bien la route.
J'ai devant moi l'image grandeur nature de mon vieux père, capable de se remettre en marche quand il a été à terre, à près de 90 ans.
J'en ai quarante de moins. Ces quarante là, je veux en profiter pleinement, forte de cette expérience du moment.
Apprendre de soi est toujours bon. On se surprend toujours, sûrement, mais la connaissance  acquise est bénéfique. Si on se déçoit, parfois, il faut savoir se pardonner, comme l'on pardonne aux autres.

Je veux aller mieux, et je vais faire ce qu'il faut pour ça.
Regarder les grands arbres, les cieux légers et les hirondelles.
Laisser ma main courir sur le flanc de Bigoudi, et poser ma paume arrondie sur la tête chaude des mes chiens.

Prendre du recul, du repos, de la sagesse.
Retrouver la joie, la redistribuer et la recevoir en retour.

Aimer ma vie, aimer les autres, et me faire aimer d'eux.

Je vais vivre, quoi, et le faire au mieux.













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