jeudi 13 avril 2017

FINALEMENT...


Ecrit le 25 mars


Bonjour !
Une interruption momentanée du son plus tard, me revoici.
Cet article-ci sera sûrement différent de la série précédente.
La pause intermittente a eu son effet sur le déroulement de ce "bloc".
Vous vous en souvenez peut-être, ou peut-être pas, une pause dans le même genre m'avait assise sur le bord de route, il y a neuf années. Ce doit être comme pour les baux commerciaux, trois, six, neuf.
Je suis persuadée de la nécessité et du bénéfice de ces pauses, dans une vie.
Tout le monde n'en ressent pas le besoin, sans doute. Moi, oui.
Cette pause-ci m'a été réclamée par ma vieille mécanique défaillante.
Les défaillances de mes systèmes connectiques informatiques étaient l'avant-garde de ces défaillances là.
Ma foi, quand la bête demande, il faut l'écouter. La mienne, de bête, un peu torturée sans doute, demandait en ayant l'air de ne pas le faire.
L'ensemble de ce "bloc", dérisoire et léger, souvent, un peu moins clair, parfois, dessinait bien cette courbe dont je parle souvent.
Je n'en voyais pas trop la sortie, mais en sentait le mouvement.
Trajectoire, parcours, histoire et questionnements, tous ces alambics fermentaient gentiment un bouillon incertain.
La décantation avance, et les sucs se clarifient. Se bonifient, je ne saurais le dire encore. On peut toujours l'espérer...
Mon intention est toujours la même : approcher  une sérénité à vivre.
Ce cap, je le tiens en visée depuis longtemps, et, pour le moment, mon regard ne s'en détache pas.
Quelques secousses et soubresauts me bousculent, oui, mais ne me découragent pas.
J'envie ceux là qui vivent serein par nature.
A un moment, je pensais même en être.
Le petit personnage décrit dans ce même "bloc" paraissait d'ailleurs bien tranquille et posément installé dans sa vie bucolique.
En partie, d'ailleurs, je pense qu'il l'était, réellement.
Je n'ai pas attendu ce jour pour me rendre compte de ma nature à plusieurs facettes.
Je ne m'étonne pas de cette complexité : je la retrouve chez beaucoup d'autres.
Notre humaine nature est assez surprenante n'est-il pas ?
Nous paraissons une chose et en sommes une autre. Montrons ceci et masquons cela. Parlons haut pour penser bas, et sentir autrement encore.
La congruence, vous savez, cette convergence entre être, faire, et dire, entre autres, paraît facile et pourtant ne l'est pas. Du moins pour moi.
Je n'ai pas dans l'idée de décortiquer davantage ce qui m'a mené là.
Je vous l'ai dit : mon idée, c'est d'avancer vers une jolie lumière.
Mes ambitions n'ont jamais été bien grandes, ni mes réalisations remarquables.
J'ai vécu, gentiment. Et je voudrais bien continuer, au mieux.
J'ai repéré au fil de ces pages deux trois choses qui, sans paraître particulières disent quand-même.
J'ai retrouvé une petite fille solitaire et renfrognée.
Une toute petite enfant roulée en boule sous le lit de ses parents, qu'on cherchait partout et retrouvait là, silencieuse et atterrée d'on ne sait quelle frayeur qu'elle ne pouvait dire.
Cette même enfant, tombée du grenier dans les râteliers à foin des vaches qu'elle voulait nourrir, attendant qu'on vienne l'en sortir.
Cette petite fille, toujours, plaquée à la grande porte de l'étable, un jour où la boule bleue de la foudre l'avait traversée.
L'enfant qui s'était enfermée toute seule derrière une porte qu'elle ne savait plus ouvrir.
Ce rêve récurrent où un danger menaçait, que je ne savais pas expliquer davantage, impuissante et affolée.
Et puis j'ai retrouvé la même petite fille un peu grandie. Orgueilleuse d'être une bonne petite élève, de mériter la fierté de ses parents.
Une fillette renfermée toujours, mais avançant vaillamment, ses peurs enfouies loin en elle, comme des faiblesses honteuses.
Une fillette persuadée d'être ce que l'on voulait voir d'elle, et bien décidée à taire tout ce qui n'y ressemblait pas.
Cette petite fille un peu affolée en son fond et si brave à l'image est devenue une jeune femme du même genre, dure et sûre d'elle.
Puis, depuis quelques temps, heureusement, la petite fille silencieuse s'est mise à parler. Comme je ne l'écoutais pas, pas assez, elle a parlé plus fort, et, finalement, s'est mise à me siffler dans les oreilles, pour se faire entendre, elle, en m'empêchant d'écouter le monde autour. Elle m'a assourdie, de l'intérieur.
Privée du son de ce monde autour pour lequel je me tenais droite, j'ai du écouter la petite voix venue de cette enfance oubliée.
Elle est têtue et pugnace, la petite fille qui s'est mise à parler en moi. Fragile et apeurée, oui, mais pas muette !
Comme je ne lui prêtais qu'une attention en pointillé, toujours persuadée d'être ce que je montrais, forte, fière et raide, elle a fini par se mettre en colère, et se manifester brutalement.
Ah ça, il a bien fallu que je me soumette : elle me jetait à terre !
Cette gentille maladie de Ménière, cette petite coquetterie auriculaire dont je vous ai parlé ici ou là, c'est comme ça que je me la vois, moi.
Vous me direz : pfff! des conneries, tout ça, avec un grand K, et en roulant le R.
Oui... peut-être, et peut-être pas !
La psychologie, c'est une science, aussi.
On peut ne pas aimer, se pencher sur soi comme ça. On peut préférer ne pas trop fouailler, et continuer d'avancer. D'ailleurs, si on avance droit, très bien, pourquoi pas ?
Mais moi, droit, justement, je n'avançais plus. Je tanguais, chancelais, et tombais. Comme une patate.
Alors, l'oreille, les vésicules, les cristaux, liquides et je ne sais quoi encore, sans doute.
Tout de même, bien près de ces oreilles, cristaux, liquides et vésicules, il y a bien une tête, et, pas trop loin non plus, un cœur.
Et tout ça se construit tout au long d'une vie.
Je veux prendre ce signal sonore comme une alarme bienveillante.
Désagréable et lancinante, oui. Mais qui dit quelque chose, quelque chose que j'ai besoin d'entendre pour continuer d'avancer.
Oui, oui, je sais, ça aussi, encore des Koonnerries !
Soit, ou pas...
Libre à chacun d'en penser ce qu'il veut. Moi, je m'arrange des choses à ma façon, comme nous le faisons tous.
Et cette histoire là me va.
Cette déroute de ne plus savoir d'où vient le bruit, cette angoisse de perdre le son, le contrôle, je veux les apprivoiser, les apaiser.
Je ne suis pas sûre d'y arriver. Je ne suis pas sûre d'être clairvoyante.
Mais l'est-on jamais ?
La vie est une angoisse dès que l'on pousse le premier cri dans la lumière dure.
Puis, elle nous donne la joie et l'espoir, tout de même, comme distraction.
Ma petite aventure est dérisoire. C'est la mienne.
Et je la vis de mon mieux.
J'ai commencé à raconter et à dire. Babiller et faire du bruit.
Maintenant, le bruit est en moi et je ne peux pas ne pas l'entendre.
Ce que je peux, c'est le rendre amical et rassurant.
Parce-que cela fait bien longtemps que je ne suis plus la petite fille sans défense et apeurée.
A force de jouer les dures, je le suis devenue suffisamment pour pouvoir résister, et me rassurer.
Pas trop heureusement pour pouvoir entendre encore celle que j'ai été et que je veux aussi rester.
Puis, autour des moi, des gens se sont levés pour m'aider. Ils sont venus rassurer la petite fille que je ne suis plus depuis bien longtemps, mais que l'on reste quand-même toujours un peu.
Ca m'a fait grand bien.
Je vous ai pris à témoin de ce cheminement.
Votre regard m'est encore nécessaire, sans doute.
Moins qu'avant, je le crois. Me montrer telle que je suis est ma manière de me libérer de cette dépendance.
Pour dire jusqu'au bout, et ne pas rester sur l'image fausse.
 Aussi, plus légèrement,  pour le plaisir et le réel soulagement de mettre les mots en jolie musique sur mes maux.
Soyez indulgents, si vous le pouvez, comme j'essaie de le devenir moi-même.
Vous verrez, ça fait du bien, vraiment.
A plus tard, puisque sans doute, mon goût me ramènera vers vous.


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