lundi 7 mars 2016

L'EAU DE LA-HAUT...




Bonjour à tous !

























Vous l'avez remarqué comme moi, la période est à la pluie.
Nous sommes en mars. La giboulée de mars, c'est bien connu. Normal, alors, et pas de quoi s'étonner.
S'étonner, non. Mais alors, se désoler, ça oui !
Pour les travailleurs en extérieur comme moi, les jours de pluie succèdent aux jours de pluie, dans une lancinante morosité.

L'eau goutte, crépite, ruisselle et s'insinue.
La pluie mouille, détrempe et refroidit le pauvre hère se dandinant dessous dans son ciré luisant et raide.
Le grésil picore les bouts de nez et le dos de la main. Un court moment, c'est amusant, vivifiant. Ca vous fouette le sang et vous met le rose aux joues. Au bout d'un temps, pas bien long, l'amusement perd pied et la morne résignation vous gagne au fur et à mesure de l'infiltration de l'humidité sur vos épaules courbées. Les avant-bras recueillent aux creux des coudes une froidure insidieuse. Le crépitement sur la capuche martèle et aplatit votre ressort perdu.
Non, vraiment, ces journées de pluie, à la longue, ça vous mine !

A Agorreta comme ailleurs, le paysage n'est pas riant, sous les averses drues.







Partout où le regard se pose, il n'y a que flaques, mares, boue grasse et ornières profondes.

Mon Karraro dessine des géométries courbes dans la terre molle.
Le convoi vers le tas de fumier devient amphibie.
Je sens sous la vieille mécanique le terrain glisser, la pâte grasse et voluptueuse étreindre les roues et relâcher sa prise visqueuse à regret.

La terre gorgée d'eau se fait piège, gloutonne et fourbe.
Jusqu'ici, je passe encore... J'essaie de louvoyer pour trouver un support fiable, déportant le poids ici ou là, sur le plat. Ou alors, restant scrupuleusement dans le même tracé, là où le passage étroit n'admet pas la dérive.
Une petite aventure à chaque fois...

Les conductrices approximatives dans mon genre on vite fait de s'enliser lamentablement. Une petite crispation me serre les dents à chaque glissement. La lèvre épaissie de boue luisante s'ourlant près du pneu me parle d'essieu embourbé, en un mouvement lent et inexorable.

Bah ! la pluie finira bien par s'arrêter de tomber. 
Une percée ensoleillée est annoncée pour la fin de semaine. Inch Allah!



En attendant, restons autant que nous le pouvons aux abris.
Allons danser sous la pluie, au rythme des clapotis, glougloutements, crépitements et ruissellements des filets d'eau qui se chevauchent sur les passages étroits, arquant le dos en des enchevêtrements mouvants cousins de mes empreintes dans la boue.
Regardons les gouttes d'eau s'arrondir en bulles et crever en un sursaut énervé à la surface des flaques, petits cratères entêtés et lancinants.


L'eau de mars coule à flots, court et ruisselle en un élan impérieux.

Il n'est que d'attendre, en se préservant au mieux...





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