vendredi 24 juin 2016

LA DÉTENTE



Bonjour à tous !







Ce flou artistique rend bien le brouillard bienvenu de ce matin, après la chaleur forte des trois derniers jours.
Un petit crachin ouaté, une fraîcheur comme un baume, une douce détente après la crispation.



La végétation a marqué le coup du trop grand soleil. Les fleurs et les plus jeunes pousses vulnérables se sont recroquevillées, toute traumatisées. Pour un peu, on les aurait entendues crépiter leur souffrance. "Kiskortu", disons-nous en basque. Ça rend bien phonétiquement cette impression de grillade chuintante, non ?

Ce matin, il ne faut pas espérer la résurrection de ce qui a a été trop affecté.
Les boutons et les feuilles irrémédiablement racornis finiront de sécher. Il en viendra de nouveaux...

Ma betterave, elle, tire bien son épingle du jeu. A la forte chaleur, elle a resserré les pores de son feuillage, pour garder sa vitalité sauve.
La "bruinette" si rafraîchissante de ce matin,  elle s'y ouvre largement, pour faire rouler les perles rondes jusqu'en son cœur protégé.
Une coriace, cette betterave... Encore un ou autre passage d'éclaircissage, et je me contenterai de surveiller une éventuelle attaque de pucerons ou de chenilles. Toujours possible, ça, et vite dévastateur !

Dans le grenier, mon couple d'hirondelle fait toilette sur les perchoirs de fortune.







 Samedi dernier, en rentrant de la jardinerie, j'ai trouvé un oisillon mal en point, tout près de la grande porte métallique. Il faisait bien mauvais, samedi dernier, souvenez-vous. Au petit matin, des hordes de pluie survoltées cinglaient de partout. C'était un déluge !
J'avais laissé ma porte fermée. Le couple d'hirondelle était à l'intérieur, surveillant le nid au dessus du projecteur :


Je ne percevais pas grand mouvement de ce côté là.
L'an dernier déjà, mes hirondelles avaient jeté hors du nid trois oisillons morts. Et deux en étaient sortis vivants, il me semble.
Mes deux hirondelles ne sont pas adeptes des familles nombreuses, sans doute.
Cette année, quelques œufs cassés,  puis, ce seul petit.
Je l'ai ramassé, et posé sur la balle de foin, pour le préserver de ma Bullou, acharnée à traquer la gente ailée, souvenez-vous.
En le regardant de près, j'ai bien noté quelques traces de mâchouillages sur les plumes malmenées. Aïe ! Ma Bullou avait du réceptionner le malheureux petit tombé du nid...
J'ai tâché d'inculquer à cette petite chienne assoiffée de chasse aux moineaux le respect de l'hirondelle sacrée. Je lui intime catégoriquement d'arrêter ses simagrées, quand elle court dans l'étable après les petits elfes agiles.
Elle m'écoute, l'oreille basse, déçue mais obéissante.
Evidemment, quand je ne suis pas là, je me doute bien des limites de mes enseignements assimilés avec si peu d'enthousiasme.
J'imagine que la petite hirondelle du grenier de cette année en a fait les frais...

La chienne a du saisir l'opportunité en suivant son penchant spontané. Puis, se rendant compte du sacrilège, abandonner l'oisillon au lieu de le manger, comme elle croque les moineaux attrapés.





Bullou est une petite chienne enjouée et fidèle à mon père.

Son penchant pour la traque au gibier ailé nous coûte bien quelques hirondelles, sans doute.
Mais comment lui faire comprendre la différence entre le moineau autorisé, et l'hirondelle protégée ?

Nous avons bien du mal nous-mêmes parfois à trier le convenable du condamné, alors...



Alors, comme le fait mon père, nous savourons la fraîcheur de ce petit matin, en regardant les vaches au pré, et n'allons pas chercher au delà une morale trop compliquée.

Bonne fin de semaine à vous, et profitez de ce bien-être retrouvé après ces jours trop ardents.

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