lundi 6 juin 2016

AU PIED DU "BARBOT"



Bonjour à tous !













Ça, c'était hier matin.
Et aujourd'hui, c'est plus ou moins pareil.
Une certaine "poisseur," une humidité lourde, épaissit l'air.

Le soleil est pourtant tout près, et, éternel recommencement des saisons, années après années, le moment des fanaisons est arrivé.






Les uns fanent et les autres fouettent.
Le foin est haut, la saison avancée. Les épis en bout de tige blanchissent les ondes poussées mollement par le vent.
La semaine est annoncée sans pluie, ça devrait aller. Les percées solaires sont autoritaires, et, même si l'humidité persiste, à grands coups de pirouettes, les andains devraient être de bonne qualité.
A voir...

Ces travaux toujours recommencés nous rassurent dans des cycles réguliers.
Comme si le temps se renouvelait, au lieu de nous être compté. Illusion apaisante. Illusion quand-même, évidemment !

J'ai retrouvé cette vieille photo. Elle date de la fin des années 60.

Mon père, jeune quadragénaire dans la pleine force de l'âge, rentre à la ferme, suivi du chien, à travers le champ d'alors. Au loin, Agorreta, le vieux garage et le premier hangar, appelé le "Barbot", du nom de son constructeur.
Autour, des prés, des arbres, du maïs.
Un joli paysage, bucolique à souhait.







Près de 50 années plus tard, la même vue est bien différente. 
Toutes ces années recommencées ont pourtant du paraître tisser une trame continue. Les naissances, les morts, bien-sûr, ont scandé ces séquences planes de leurs reliefs.
Ce temps a passé, comme passe celui du moment.
Le brutal raccourci parle de changement, de rupture, d'une évolution que l'on n'est pas sûr d'apprécier...

A la vue, on est même certain de préférer le passé, n'est-ce pas ?
Et pourtant, on n'y reviendrait pas sans mal !







La joyeuse fratrie de ces années là a bien changé, elle aussi.
Réunie autour de la table en pied du vieux hangar cinquantenaire,  les rires l'animaient. L'insouciance, la joie. Des plus jeunes. Le visage triste pourtant de l'Amatxi Manuella, veuve depuis peu.

D'autres rires égaient la cour de la ferme, maintenant. Ceux des petits-enfants et arrière-petits enfants de ceux-là d'alors maintenant vieillis.
La jeunesse et la belle énergie triomphent toujours, dirait-on. Et l'avenir nous tourne le regard loin de ces nostalgies un peu poisseuses, elles-aussi...

Avançons, puisque tel est le mouvement, et mettons-y ce qu'il nous reste d'allant !






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