lundi 6 juillet 2015

LOIN DE PAMPELUNE



Bonjour à tous !





La petite aube pointe ses roseurs pastels.



















Et l'or arrive dans la foulée du petit matin de bel été.
















Bel astre revient sensiblement sur ses pas, se rapproche jour après jour de la mère Rhune.

Elle, solide et immobile, ne s'impatiente pas.

Ca lui fait des réveils en douceur...








Les fêtes de Pampelune sont l'actualité de la jeunesse (et de la moins jeunesse !).
San Firmin ouvre ce matin, je crois.

Du temps de ma défunte mère, il fallait impérativement la préparer avant la retransmission télévisée du lâcher des taureaux dans la ville.
Elle adorait ce spectacle, et jubilait de voir un ou autre fêtard audacieux se faire bousculer rudement par les bêtes musculeuses en pleine course.
Je me demande même si elle n'espérait pas voir le sang couler !  Les corridas la passionnaient, quand mon père, lui, les avait en horreur.
Curieuse frénésie de la violence sanguinaire chez cette petite femme en fin de vie...

A Agorreta, nous sommes loin de Pampelune, et de son agitation du moment.





Mon père, tranquillement, revient de promenade.
Lui,  il aime regarder les vaches au pré, paisibles et bien nourries :




Le spectacle de ce matin calme ne le déçoit pas.

Ces dames, après leur virée dans l'étable où elles ont consciencieusement vidé les mangeoires garnies à leur intention, flânent, et se reposent.

Oswitx, après ses désagréments de la semaine dernière, a retrouvé la grande forme.
Elle s'étire d'aise, et fait plaisir à voir.

Souvenez-vous de surveiller Fauvette, entre mercredi et vendredi. Il faut savoir si  son insémination, il y a trois semaines, a été fertile, si elle porte en elle la promesse d'un futur petit veau.







Rubita et Galzerdi, nos deux petites nées du printemps, ruminent avec application, côte à côte, sous le vieux pommier rempli de fruits en maturation.

Elles ne se quittent pas, la brune et la rousse, demie-sœurs et  compagnes de jeux.
Une très jolie paire, et là encore, un régal à regarder.



Oui, nous sommes loin de Pampelune,  à Agorreta !

Je ne suis pas du tout amatrice de ces fêtes bruyantes et colorées. Je ne l'ai jamais été, et je ne pense pas le devenir dorénavant.

J'apprécie un bon repas en bonne compagnie, j'aime rire et écouter les autres plaisanter.
Pourtant, l'assemblée trop nombreuse me devient vite inaudible, à cause de mes oreilles défaillantes, et je me sens pour le coup "à la ramasse".
Et ça, je n'aime pas, vous vous en doutez bien !

Je sors peu d'Agorreta, très peu.
Mes distractions principales, ce sont mes vaches, les promenades avec les chiens, par les petits chemins creux alentours, quelques bons livres, et... ce "bloc", évidemment !

Un programme comme un autre, celui qui me va bien et que j'ai choisi de conserver au mieux.

Hier, puisque la jardinerie ferme les dimanches en été, j'étais ici.
J'ai été me  balader,  avec ma mini-meute.

J'ai fait deux trois constatations botaniques.

La végétation ne marque pas encore le manque d'eau. Si, comme annoncé, la pluie nous revient mercredi, cet épisode chaud et sec aura été assimilé sans dommages.






Le poirier croule sous les fruits.
Il les éclaircira naturellement au fur et à mesure de leur avancement.
Mes vaches se régaleront de ces petites gourmandises fraîches et craquantes.












Les ronciers fleurissent dans les haies sauvages.

Il y a profusion  de grosses mûres grumeleuses en perspective, là encore, si un peu de pluie vient abreuver tout ça.













A l'aplomb des châtaigniers, les panicules de fleurs en lianes duveteuses forment des tapis.

Elles sont longues et épaisses.
Les bogues devraient être bien rondes et bien garnies.

Nous suivrons ça cet automne..











Les arbres à papillons embaument.
Tous ces cônes souples et légers s'offrent à qui mieux-mieux, rivalisant de séduction pour attirer les insectes.

Ils assureront par le biais de ces fameux papillons la pollinisation des pistils et la dispersion des fertiles productions des étamines.
Une danse hautement sensuelle se joue devant nous, en toute impudeur.

La force de vie éclate partout. Son cheminement marque la nature, partout là où on lui laisse l'occasion de se montrer.

Je suis attentive à ces signes. Ils me rassurent et me confortent.

Quand la société des hommes semble parfois perdue et sans but, les fleurs redessinent pour nous cette route immuable.

La recherche du plaisir est une pulsion bien naturelle, elle aussi, et universelle.
Les fêtards de Pampelune et d'ailleurs le sentent bien. Ils se jettent dans ce bain de jouvence pour y puiser l'énergie de vie autant qu'il la disperse.

Amusez-vous sainement. Goûtez la chaleur, les musiques et les danses.
Enivrez-vous de cette fébrilité primaire et profonde.

Je ne vous accompagnerai pas dans la fête. Mais je partage votre exhalation, à ma manière sobre et solitaire.

A bientôt, les amis, à quand vous vous serez suffisamment reposés des ardeurs festives de l'été !

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