vendredi 17 juillet 2015

ET BIGOUDI FAIT DES SIENNES !




Suiveurs des nouvelles d'Agorreta, bonjour !

Mon petit épître du jour arrive en décalé.

Je ne tenais pas la grande forme ces jours derniers, en rapport avec mon oreille défaillante. Je vous conte, après, si ça me tient toujours.

Pour l'heure, juste une petite entorse à mon histoire idyllique de projection positive de la dernière fois, avec la perspective de deux naissances aux printemps prochain à Agorreta, en rappel parfait de celles de cette année :




Et non, cela aurait pu être... mais ne sera pas ! Du moins, pas avec Bigoudi et Pollita.

Pollita n'a pas failli, elle reste souveraine et sereine en sa suprématie.
C'est cette petite Bigoudi, qui nous joue des tours :



Je me réjouissais, un peu vite, de la voir tranquille et paisible, lundi dernier.
Elle est "pleine", ai-je annoncé.

Quelle précipitation présomptueuse !

Mercredi midi, ma Bigoudi faisait des siennes, et me rappelait que ses hormones et mes calculs mathématiques, ça fait deux...
21 jours, tu dis ? Et bien, avec moi, ce sera 23, et là !



Bon, d'accord !  On remet ça, et on verra, en se donnant un peu plus de marge,  dans trois semaines, ou quatre...

Ainsi vont les élevages, au gré des espérances humaines, soumises aux humeurs animales.


En cette période de 14 juillet, traditionnellement, à Agorreta, nous semons le rutabaga.
Et bien, cette année, tradition ou pas, il va falloir attendre. Attendre cette maudite pluie, qui ne vient pas.
Hier soir, mon père, ayant suivi la retransmission du tour de France cycliste à la télévision, m'annonçait la pluie pour la nuit. 
"Elle est là, à côté, elle va arriver". A côté, peut-être, mais ici, pas du tout ! Une jolie rosée, faute de mieux, et rien de plus !

Là encore, l'espérance titille et voudrait provoquer, mais la nature règne en déesse inflexible.
Mince alors, adieu mon semis de navet !
Il sera encore temps jusqu'à mi-Août, aussi, ne nous désespérons pas avant l'heure, en place de nous réjouir prématurément.

A défaut de semer, j'ai récolté, ma petite patate, dont je doutais, à la voir si hâtive :





Elle avait fleuri très tôt.

La semence m'avait été donnée par Olivier.
J'ignore quelle variété c'était.
Comme on dit, à cheval donné, on ne regarde pas les dents !

Cette patate ne paraissait pas devoir faire des miracles.
Pour contrebalancer les espérances déçues, elle aurait pu m'étonner favorablement, sait-on jamais...


Et bien non, elle a tenu son manque de promesses :




En taille, elle ne serait pas trop mal, si on va par là.
En rendement par contre, elle ne s'est pas défoncée, la petite !

Et, d'après les toutes premières observations, en conservation, elle ne fera pas non plus de prouesses...
Misère, misère !
Un hiver avec pénurie de patates : l'effroi de nos grands-mères !
Ces démons du manque de nourriture nous taraudent moins vigoureusement, maintenant.
Mais, tout de même, il en reste quelque chose, n'est-ce pas ?

Et cet été de sécheresse nous parle de disette et de pénurie. Les bêtes n'ont plus rien à pâturer, l'herbe ne pousse plus.
Je ne vous parle même plus de mes courges et de mes betteraves...

Tiens, si par contre, ma fameuse courge de l'année passée dont je me demandais si elle n'avait pas trouvé le moyen d'arrêter le temps :





Elle semblait momifiée.

















Mercredi, en plus de la déconvenue avec Bigoudi, j'ai du déchanter, pour celle-ci aussi.

Le temps en son travail de sape a rattrapé insidieusement ma courgette pétrifiée.

Une petite auréole brune et molle s'est arrondie à même la peau.

Aïe ! Fini le déni au temps qui passe !

La courgette immobile se laissait oublier. Elle se faisait inerte et quasi-minérale, pour distraire d'elle la marche d'un temps à l'issue fatale.

Peine perdue. Ici comme partout, le temps l'a débusquée, et l'a mordillée, un peu, presque amicalement. Pour mieux la détruire et la pourrir, cruel temps, ogre insatiable depuis toujours et à jamais.



J'ai ouvert la courge toute légère, pour la faire manger à mes vaches avant qu'elle ne pourrisse en entier.
Il n'y avait plus de chair à l'intérieur. Toute la substance avait migré dans les graines tissées comme dans un linceul.
Ma courgette vaillante voulait préserver une forme de survie, défier les lois naturelles en protégeant au mieux ses graines dans une coque sèche.

Elle se croyait devenue noix ou amande, sans doute...

Mes vaches l'ont croquée distraitement, sans plaisir. Les graines avaient perdu toutes leurs ressources, plates et desséchées.
La folle espérance de ma courge l'a juste hissée au rang de curiosité. Elle n'en a fait nul profit, ni pour elle, ni pour les autres.

Ainsi vont nos espérances : elles nous élèvent quand elles gardent une juste mesure. Et nous vident de substance quand elles nous brûlent plus qu'elles ne  nous nourrissent.

Sachons les maintenir dans un périmètre raisonnable, et ne pas nous laisser emporter au delà des bienfaits qu'elles nous dispensent.
Soyons des bergers intelligents, qui donnent la liberté d'un espace large, mais les limites d'un champ mesuré.

Comme dirait un que j'estime, ne nous emballons pas...


A bientôt, suiveurs d'Agorreta ! Restez maîtres de vos espoirs et bons gardiens de troupeau !



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