mercredi 22 juillet 2015

AU FEU ROUGE, ATTENDEZ QU'IL SOIT VERT, ET TOURNEZ A DROITE...




Amis suiveurs du "bloc" d'Agorreta, bonjour !

En titre aujourd'hui, je reprends les directives d'une cliente truculente d'hier.
Une petite bonne femme, vive et alerte. Consumée d'anxiété.
Il lui a fallu un moment pour intégrer que nos devis étaient estimatifs, que nous devions tenir compte d'éléments fortuits et impossibles à cadrer d'avance.
Ce genre d'approximation ne lui plaisait pas, mais alors là, pas du tout !
La petite dame était resserrée sur elle,  strictement contenue dans un calendrier et des horaires qui lui tenaient lieu de corset. L'improvisation et les contre-temps, c'étaient ses bêtes noires...

Nous avons enfin convenu d'un protocole d'intervention qui sembla, à défaut de la contenter, s'approcher du moins assez de ses créneaux pour qu'elle l'admette.
Et c'est au moment de me donner dans le détail, vous pensez bien, les indications géographiques pour me rendre chez elle, "sans perdre de temps", !, qu'elle me précisa donc qu'au feu, il fallait "attendre qu'il soit vert, pour tourner à droite".
C'est peut-être une tournure très courante. Pour ma part, c'est la première fois que je l'entends. Et elle m'a semblé si savoureuse que je vous la partage ce matin, comme un gâteau tout chaud sorti du four.
C'est tout à fait sensé, mais ça dénote du vertigineux besoin de sécurisation de la petite dame,  au point que cela me fit éclater de rire.  Elle aurait pu s'en offusquer,  même avec les précautions que je pris pour lui expliquer ma réaction.
Ma cliente étriquée ne l'était tout de même pas au point de ne pas percevoir ma bonne foi. Sans partager mon rire, ça l'aurait menée un peu loin de son aire, elle me sourit gentiment, et je perçus dans cette relaxation de son visage un espoir de rémission pour elle.

C'est un vrai théâtre, notre jardinerie, et les clients en sont des acteurs plus inattendus que sur les meilleures scènes...


Revenons à Agorreta, en ce matin gris, mais toujours sans pluie !





Quelques averses ont rafraîchi l'atmosphère, c'est vrai. Même, hier, en milieu de journée,  une bonne pluie nous a rappelé que ça pouvait arriver, encore...





Mes rangs de betteraves thésaurisent au maximum les gouttes, en les faisant rouler sur les feuilles capitonnées,  jusqu'au cœur.
La betterave aime le sec, paraît-il. Cette année, elle est servie !
Au moins, ces grosses chaleurs découragent les pucerons, c'est déjà ça...

Il y en a pas mal, de ces jeunes betteraves au feuillage tendre et charnu,  seulement les têtes ne grossissent pas comme elles le pourraient.  Les plus claires sont les plus jeunes, issues de mon dernier semis de début juin, souvenez-vous.  Finalement, ce semis de la dernière chance aura été un succès, même si les conditions climatiques me sont  contraires. Une consolation...









Ma grosse citrouille serait au rendez-vous, elle aussi.
Arrosée, elle ferait déjà le double !

La végétation va la nourrir pour qu'elle grossisse encore, sans doute.

Je la suis comme le lait sur le feu, vous pensez bien !










Au passage dans les parages, je vous montre ce fameux fourgon extirpé d'un mauvais pas la semaine dernière.

Remarquez, nos petits jeunes ne sont pas encore tirés d'affaire : une panne les bloque encore.
Un peu sérieuse même, du genre pièce maîtresse, une histoire de boîte de vitesses, ou quelque chose comme ça.

Cette petite équipée n'est pas comme ma cliente d'hier. La vie ne se programme pas des semaines à l'avance, avec eux. Ils en sont plutôt à régler des problèmes un peu laissés de côté trop longtemps, je crois.
A choisir, ils ne sont pas moins sympathiques, d'ailleurs. Entre les coincés étroits, et les laisser-aller noyés... Un juste milieu, peut-être, s'il s'en trouvait ?

Dans l'étable de la ferme, une autre collusion espace-temps :





Dans plusieurs nids, la seconde couvée d'hirondelles est sur le point de prendre son envol.

Les jeunes oisillons hésitent encore, trop gros pour contenir dans leur habitat, un peu timorés pourtant pour le quitter déjà.










Juste à côté,  les jeunes, issues de la première nichée, se mettent à bâtir furieusement.

Ils prélèvent de la terre, de la bouse de vache, ils ont tout ça sous l'aile sans aller bien loin.

Avec des brindilles de foin, là encore très à portée, ils confectionnent l'amorce d'un nouveau nid.

A Agorreta, des nids d'hirondelles, il y en a déjà une vingtaine.
Chaque printemps, les nouveaux arrivants rafraîchissent les logements des années précédentes.
Là, cette cuvée 2015 doit être particulièrement bâtisseuse. Une jeunesse en recherche de concrétisation, de construction, de matérialisme pur et dur.

Je ne sais pas si dans leurs petites cervelles d'oiseaux, ils se projettent dans le futur, et œuvrent pour l'année prochaine. 
Ou s'ils se lancent comme ça, pour occuper le creux, en attendant le départ dans un mois environ.
Ils n'auront jamais le temps de faire des œufs, de les couver, et d'élever leurs petits.
Ils m'intriguent, ceux-là, et je vais suivre ça aussi de près...

Mon père n'a pas d'idée sur la question.
Pour l'heure, il est occupé à chasser le bourdon. Pas la neurasthénie de l'humeur, non, non, le gros bourdon vibreur.
La vigne vierge en est remplie, et les hordes vrombissent sourdement quand on s'en approche.






Tiens, de la vigne vierge à mon volubilis, il n'y a qu'un pas.
Et, pour cette pauvre liane, de vie à trépas, vendredi dernier, il s'en est fallu d'un cheveu !

Une débroussailleuse trop zélée me l'a décapitée derechef !

Têtue et tenace, elle est repartie à l'assaut, la pauvrette.





Ainsi vont les choses. Un idéal les tire vers un avant que nous ne comprenons pas toujours.
Regardons-les faire, nous verrons bien où elles se mènent, à défaut de savoir où nous allons nous- mêmes...


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