vendredi 12 juin 2015

TEMPS SUSPENDU



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La luminosité est étale, ce matin, à tous les points d'horizon.























Si l'on est pas de là, impossible de savoir où en est le soleil de sa course.

Il pourrait être aussi bien six heures du soir, le temps ne se marque pas en intensité de lumière.

Une atmosphère étrange, immobile.
les croassements (ou coassements ?, je ne sais jamais !), des corbeaux trouent le silence plat.
Les voix portent loin, on perçoit des conversations tenues dans le voisinage sur un ton pourtant tout à fait raisonnable.

C'est tranquille, apaisé, reposant.
J'aime ces journées grises et calmes. Elles manquent de tonus solaire, et de mouvement, sans doute, mais elles favorisent la sérénité.

Ce temps suspendu comme les ponts, entre deux, un temps de pause.
Le répit proposé est bienvenu, réparateur.

Cette immobilité, quand nous savons bien que la marche continue, éloigne l'inexorable avancée.
Rien ne bouge, quand tout peut arriver.

C'est par un jour pareil qu'il faudrait s'éteindre, quitter la partie.

Notre bon vieux docteur de famille, aujourd'hui en retraite, parlait de "bonus" en évoquant la rémission inattendue de mon père.
Cet homme a toujours été à notre écoute. Il a su participer à accompagner les périodes difficiles, en faisant  le pont, justement, entre un corps médical trop technique, et notre bon sens de paysans.
Ensemble, nous avons décidé de dévier certaines trajectoires thérapeutiques conventionnelles.
Et c'est, j'en suis sûre, grâce à cette distance, que mon père est si bien vivant aujourd'hui.

Son successeur, le jeune Aurélien, a de l'ange la grâce et la douceur. 
Nous avions connu l'ancien en ses débuts, tout comme celui-ci.

- Bah, il me fera mon temps, celui-là, je crois ! dit mon père en riant.

Qui sait ?

Ce temps ralenti, ce mouvement presque arrêté, nous est donné ce matin. 
Rien n'est figé, et le temps s'égrène partout, même là où nous ne le percevons pas.

Mais comme c'est agréable,  ce moment où la cadence se pose.
Je suis de nature apathique, peut-être, et cette ambiance peut paraître pesante et lénifiante à ceux là qui ne se sentent vivants que dans le mouvement, justement.

Je suis d'ailleurs persuadée que le charme de ce temps presque arrêté tient à son essence de parenthèse, entre deux atmosphères plus lestes.
Ainsi sommes-nous, pauvres humains, bousculés quand l'agitation presse, et un peu effrayés quand le trop grand calme nous envase...

Chacun ses rythmes !




Ma courgette défie le temps et fait de la résistance.
Deviendrait-elle minérale ?

Ce serait une première, à Agorreta !

Le temps ne s'y défie pas, pourtant, il s'y respecte. Comme l'incontournable ne s'évite pas...

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