mercredi 3 juin 2015

SAINTE CHALEUR !



Bonjour à tous !





Pour se préparer aux grandes chaleurs annoncées, à Agorreta, nous groupons au matin les tâches en extérieur.

Là, il ne fait pas trop chaud. Même, il ferait presque un peu  frais !
Une petite averse de fin de nuit humidifie l'atmosphère.

J'ai fait le tour de mes petites cultures.
Déjà, les quelques degrés supplémentaires au thermomètre se manifestent en accélération de pousse. Comme c'est bienvenu !

Quand je me lamentais de la presque stagnation de mes plantules, ce matin, dix jours après le dernier relevé en images, c'est nettement plus satisfaisant, voyez par vous mêmes :







Mes courges "fourragères" à une dizaine de jours d'intervalle à chaque fois.
C'est encourageant, non ?














Le maïs, avec six feuilles déployées, construisant maintenant le cornet d'où s'élancera la vigoureuse tige centrale en pied.









la pomme de terre a pratiquement fini de fleurir.
le temps froid de mai ne l'a pas pénalisée.
La végétation en est drue, bien couvrante, et, pour le moment, saine.

Elle est au plus joli stade de sa croissance.







Là, vous imaginez ce qu'aurait été ma planche de betteraves si elles avaient bien levé au premier semis de début avril.

Imaginez, les rangées de fraîches "betteravettes" vert tendre, joliment ourlées de rosée en perles.

Je les éclaircirais, leur donnant à chacune l'espace suffisant.
Ce petit bouquet est un rescapé de bout de rang.




Retour à la réalité...

Le deuxième semis,  de fin avril.
Là encore, pas une réussite !

Des séquences assez bien fournies, puis de longs vides.
j'ai quand même remis un peu de graines en début de semaine, avant de sarcler.
Tout ce qu'elle risque de faire, c'est de germer et de compléter ces manques, alors !


Affaire à suivre sur les prochains jours, puisque à la faveur de la chaleur, les choses devraient bouger rapidement. Ou alors, je me résoudrai définitivement à oublier ma récolte de betterave cette année. Mais je ne renonce pas facilement, vous le savez maintenant !




Mon petit champ commence à manifester un peu de vie. Les lignes se tracent, les plantes se montrent mieux.

Je dois maintenant assurer à ces promesses en puissance les bonnes conditions de pousse.
Le gros du travail, c'est le désherbage.
Une jeune plante a besoin d'espace et de lumière pour croître. Avec les adventices, ces mauvaises herbes parasites, la compétition est rude.
Le plus clair de mes prochaines journées à la ferme sera consacré au binage.

Je vous ai présenté mon "antxur", plus haut, ma binette. Ma fidèle compagne au jardin, ici, exposée sur cour.
Voyez comme elle est petite, et bien usée déjà. Le petit angle droit est arrondi, à force de butter dans les cailloux d'Agorreta. 
Mes semelles aussi, je les use comme ça, davantage vers l'extérieur. Une posture difficile à rattraper maintenant, sans doute !

Elle est moi, nous œuvrons paisiblement, avec ténacité et sans nous décourager. Un petit travail par ardu, mais têtu.
Des heures au grand air, légèrement penchée en avant, je sarcle, émiettant les mottes dures, coupant au collet l'herbette malvenue.
Je ramène autour de ma plantule protégée de la bonne terre effritée, pour la ganser en confort.
Avec l'usage, on devient précis. Un coup du tranchant et clac !, on coupe un collet indésirable, un raclement du revers et trraah, on ramène en arrière une sournoise venue se nicher trop près de ma culture. 
De l'endroit, on butte, du côté, on éclaircit chirurgicalement. 

Evidemment, tous les coups ne sont pas de maître, là encore. Et je déplore trop souvent une visée approximative ou un geste trop incertain, avec pour résultat une plante à protéger irrémédiablement décapitée...
Sans vouloir me vanter pourtant, (!), je ne suis pas maladroite à cet exercice. Et toutes ces années de pratique m'ont  fait la main habile à l'ouvrage.

J'aime bien, moi, biner. Nous ne sommes pas assez nombreux je trouve à goûter aux bienfaits de ce simple exercice. 
Pour ma part, en plus du travail effectué, j'y trouve une grande satisfaction. Le temps de binage est un temps reposant, de méditation tranquille. Les petits coups répétés scandent le temps, un peu lénifiants, ils bercent les pensées en les apaisant.
L'environnement participe évidemment de cette sensation. Sur les hauts d'Agorreta, entre Rhune et mer, on est bien. Pour relâcher la tension physique de la posture, on se redresse, on laisse aller le regard sur les arrondis pacifiques.
Au grand soleil ou sous un ciel gris, on est bien, tout simplement, bien.
Les chiens guettent ces moments de pause en bord du champ, pour venir se faire caresser. Au passage, ils écrasent bien une ou autre plantule, mais bon, j'aime bien les avoir là, quand même.

Le travail avance lentement. La gratification est immédiate. On se retourne. Le rang tout juste biné présente une ligne propre et agréable à l’œil. Cette seule vue vous encourage à continuer, même si devant le bout est un peu loin.
Une saine et simple représentation d'un chemin tracé à parcourir dans l'humilité. Et l'image primaire d'un parcours où la vertu est récompensée, quand dans nos vies modernes, ce basique se perd de vue trop souvent.
Les soirs, avant le coucher pour un repos justement mérité, en guise de promenade, je fais le tour de mon champ bien biné avec mes chiens. Et je me sens bien, là encore.

Un petit suivi très régulier est indispensable. Rien de plus déprimant qu'un carré envahi de mauvaises herbes, où la culture se noie et ne se voit plus !
Autant le binage est reposant à un stade peu avancé de l'adventice, autant il est harrassant quand l'adversité a trop pris le dessus.
Et ça va vite, ces petites choses là !

Je vous avais présentés les mourons, véroniques, laiterons et autres séneçons de fin d'hiver :














Maintenant, nous en accueillons d'autres,  en plus de ces premiers toujours présents :


Agglomérés en bataillons, les renouées, aux feuilles lancéolées grisées, les daturas, plus durs et plus foncés, et le "gallinonca", ou herbe de France. 
Je ne suis pas très sûre de l'orthographe de ce dernier, ne m'en veuillez pas de cette science imparfaite.

Un bel assemblage de saletés, vite poussées, hautes et étouffantes à souhait.






Ici, la massive amarante, au revers de feuille violacé.

Un peu froissé de cœur,  elle tapisse en deux trois jours et vous étouffe sans état d'âme.

Le boa constrictor de la mauvaise herbe, cette amarante à l'épi velouté.
Je vous montrerai.










La morelle, plus tendre en sa jeunesse, perforée ici par les piqûres d'altises.
C'est une solanacée, comme la patate et la tomate.
Elle produit de petits fruits lisses et brillants, de couleur violine.
Ses fleurs sont blanches et délicates, en bout des hautes tiges largement érigées.
En maturant, la morelle se durcit, et sa silhouette se dresse haut et fort.

Soyez tranquilles, il restera très certainement suffisamment d'échantillons rescapés de mon "antxur". Je pourrai vous les montrer à tous les stades végétatifs, malheureusement !




Celui-ci doit vous être plus familier.
C'est le liseron, rampant, et s’agrippant langoureusement.

L'ennemi juré du maïs. Il s'insinue le long des tiges en étouffant les feuilles pourtant véloces.
Il est plus rapide, et fanfaronne en fanions de fleurs blanches quand il arrive au sommet.
Une liane fine et insidieuse, comme une fausse amie trop souriante !

J'en aurai d'autres à la galerie, très vite, les graminées estivales à venir. Les panics, digitaires et autres sétaires. De bonnes amies, celles-ci aussi, et même pas souriantes, elles...







Mon frère aîné a coupé son foin, lui aussi, en face.
Et ce soleil qui ne se montre pas trop...

Décidément, ces foins,  c'est toujours un petit suspense !

Allez, je vous laisse ici, et vous retrouverai dans quelques jours, au gré des pousses et des attaques...

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